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Musique
Errol Garner, magicien du Jazz (1921-1977)
Errol Garner, magicien du Jazz (1921-1977)

| Michel d’Arcangues 428 mots

Errol Garner, magicien du Jazz (1921-1977)

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Erroll Garner ©Bruno of Hollywood ©
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Le pianiste et compositeur Errol Garner, né il y cent ans à Pittsburgh, a sans doute contribué à faire aimer le Jazz à de très nombreux néophites, dont l’auteur de ces lignes, grâce à son style exubérant, coloré, dynamique, agrémenté d’une main gauche implacable qui marquait les quatre temps avec une régularité de métronome comme le ferait un guitariste de grande formation, et un léger décalage rythmique qui furent sa marque de fabrique, avec un swing irrésistible. 

Totalement autodidacte, né dans une famille de musiciens (son frère aîné Linton Garner (1915-2003) était aussi un excellent pianiste qui a laissé quelques enregistrements), il n’a jamais appris à lire la musique, avait une excellente oreille, une mémoire phénoménale et était capable dès son plus jeune âge de reproduire avec précision les mélodies qu’il entendait jouer sur le piano familial.

Il fait ses premiers enregistrements en 1944 à New York, puis avec Charlie Parker en 1947, et connait son premier succès en 1951 avec le thème Laura, mais c’est avec l’album Concert by the Sea (*) (1955) qu’il rencontre la consécration internationale, le disque se vend à plus d’un million d’exemplaires, ce qui est fort rare dans le monde du Jazz. 

Il commence alors une brillante carrière, essentiellement en trio avec le bassite Eddie Calhoun et le batteur Kelly Martin, émaillée d’une abondante et régulière discographie, et se produit dans le monde entier. 

Parmi ses albums les plus connus : Long Ago and Far Away (1953), Errol Garner at the Piano (1957), Dreamstreet (1959, One World Concert (1962), The Most Happy Piano, Up in Errol’s Room (1967), Feeling is Believing (1969), That’s My Kick (1972), Magician (1974), Gershwin & Kern (1976).

Errol Garner est l’auteur du célébrissime standard Misty (1954), une élégante ballade qui fut reprise et adaptée par les musiciens du monde entier dans tous les styles, il a laissé d’autres thèmes moins connus qui ont été réunis dans un Songbook. 

Clint Eastwood, grand fan de Jazz, se servira de ce thème pour son premier film justement intitulé Play Misty for Me.

De petite taille mais de grand talent (1m55, on le surnommait « The Elf »), il devait souvent se jucher sur une pile de bottins téléphoniques pour atteindre le clavier, sauf sur celui de New York, suffisamment épais…

Douze albums parmi les meilleurs enregistrés entre 1959 et 1976 ont été restaurés, remastérisés et enrichis d’inédits sur son label Octave. 

Il est décédé prématurément des suites d’un arrêt cardiaque le 2 janvier 1977 à l’âge de 55 ans.

Un enregistrement de 1964 à Bruxelles : 

https://www.youtube.com/watch?v=wMyMHcmzxu4&list=PLwygboCFkeeAgAdtj0NTxRKIZEgfbRpfs

(*) Qui fera l’objet d’une prochaine chronique.

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