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Tourisme
Manex Barace en Colombie (2) Cartagènes et Bogota
Manex Barace en Colombie (2) Cartagènes et Bogota

| Manex Barace 941 mots

Manex Barace en Colombie (2) Cartagènes et Bogota

Carthagènes, l'ancien repère de pirates est devenu une plage tranquille.jpg
Carthagènes, l'ancien repère de pirates est devenu une plage tranquille ©
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Carthagènes, énigmatique statue monumentale.jpg
Carthagènes, énigmatique statue monumentale ©
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Carthagènes 

J’aurais pu commencer mon périple colombien par Barranquilla ou Santa Marta, situées comme Carthagènes sur la mer des Antilles, à quelques heures de bateau d’îles de rêve où se rendent les gens aisés de la capitale pour le week-end. Toutes trois ont été marquées par les flibustiers et les pirates, il y a bien longtemps. Bogota - Carthagènes en autocar, ce n’est pas une promenade de santé, et dès l’arrivée à bon port la quasi-certitude d’être passé à travers les mailles d’un filet jeté sur le touriste que je suis. Sur les sièges devant moi, deux Colombiens. Sur ceux du rang de derrière, deux Colombiens. Ils fument quelque chose d’odorant, se passant la cigarette au-dessus de moi. Pas très courtois mais banal. Sauf qu’au bout d’un moment de ce manège je commence à m’assoupir et mon sac à dos semble tellement léger qu’il commence à s’envoler. J’ai sans doute été quelque peu drogué mais mon sac est bien arrimé sur mes genoux et dans un sursaut je crie. Le conducteur arrête l’autocar. Cela ne doit pas être la première fois. Les passagers de devant et derrière mon siège descendent précipitamment et disparaissent dans la nature.

Carthagènes est une fort belle ville coloniale, où les ombres de Drake et Morgan rôdent encore le long des remparts qui ceinturent le port. Cartagena de las Indias, son nom complet, évoque ses châteaux, ses forteresses et même un puit de châtiments utilisé autrefois et infesté de requins à cette douce époque. Là étaient jetés les condamnés, explique-t-on aux visiteurs. De nos jours les eaux chaudes et claires des plages n’effraient plus ceux qui s’y baignent, jeunes et vieux, riches ou pauvres, blancs de peau ou de couleur. Ce qui ne veut pas dire que la baignade soit sans danger. Cette région, proche de la Goijira et de la frontière vénézolane sert de passage aux contrebandiers et trafiquants de tous poils. La drogue notamment. 

J’allais oublier un monument des temps modernes : faisant face à la statue d’un chef indien, une sculpture représente une vieille paire de chaussures qui baillent ! Si, si, c’est bien vrai !

Bogota 

À moins d’une heure d’avion de la côte (lorsqu’on arrive à acheter un billet, le surbooking est généralisé afin de garantir le remplissage des avions) se trouve la capitale et un aéroport au nom qui fait rêver : Bogota-Eldorado. Il y a un siècle c’était encore (je n’ai pas connu !) une ville coloniale tranquille aux rues pavées et éclairées par des réverbères allumés et éteints manuellement chaque jour. De nos jours elle est (comme beaucoup de ses sœurs) surpeuplée et pas d’une propreté exemplaire. Elle centralise la plupart des industries polluantes, est entourée des bidonvilles qui lui ont donnés à juste titre cette réputation de ville dangereuse (à l’instar de Guayaquil en Équateur).

Lors de ce premier voyage en solo, un policier m’a un jour demandé l’heure. Après que j’aie consulté ma montre, il me conseilla de la garder de préférence dans une poche fermée de mon pantalon. Histoire ou fait divers, on raconte qu’une visiteuse étrangère se fit un jour sectionner d’un coup de machette une main, celle qui arborait de magnifiques bijoux… 

Il n’y a pas (dixit l’attaché de l’ambassade de France prodiguant des conseils lors de mon deuxième voyage trois décennies plus tard avec le Chœur d’Hommes Oldarra de Biarritz) de police en civil en Colombie. Expérience vécue, un faux (donc) sergent en civil m’aborde courtoisement, se présente comme tel et me demande si j’ai bien sur moi mon passeport et combien d’argent, assurant qu’en cas de mauvaise déclaration il pourrait me demander de le suivre pour vérification. Arrive alors un complice (?). Ils m’intiment de les accompagner. Réponses de ma part, dans mon meilleur espagnol : « Primero, solo llevo conmigo copia del pasaporte, el original está seguro en el hotel. Segundo, llevo unicamente un billete falso de 100 dólares para entregar si necesario a algun ladrón. Tercero, todos los que son verdaderos policias llevan uniforme y no van de paisano. Y cuarto, si no se aparte de imediato, voy a llamar ». Radical ! Un autre chanteur moins chanceux s’était fait subtiliser 20 dollars lors de notre séjour par ce stratagème …

Des bijoux, il y en a à vendre à profusion dans les magnifiques magasins du centre, à deux pas des quartiers populaires. Réputées sont les émeraudes. Beaucoup de vraies. Des fausses aussi (mon bijoutier biarrot s’est fait avoir…). Des bijoux que l’on admirera au musée de l’Or, situé dans les étages supérieurs de la Banque Centrale. Des tonnes et des tonnes de bijoux en or, témoins des civilisations indiennes disparues. Certains évoquent la légende de l’El Dorado – le doré – ce chef qui plongeait dans un lac sacré non loin de Bogota, après s’être enduit de poudre d’or…

Aujourd’hui comme autrefois les visiteurs se rendent au sanctuaire de Montserrat, perché sur un piton rocheux qui surplombe la ville, plus bas dans la brume. Mais est-ce brouillard ou pollution ? La visibilité est meilleure le dimanche. Dans le passé la montée s’effectuait à pied depuis la vieille ville, après avoir laissé la Quinta de Bolívar (maison du Libertador) sur la droite. Maintenant (à mon deuxième voyage) on y accède en téléphérique (de fabrication suisse). A noter que le Libertador s’est beaucoup déplacé dans le pays : c’est fou le nombre de vieilles maisons-musées répertoriées comme ayant servi de lieu de repos à Simon Bolívar…

Bogota est réputée pour ses belles églises coloniales situées dans les vieux quartiers, près du musée de l’Or. Il est toutefois un sanctuaire « moderne » à ne pas manquer, située à 52 kilomètres de la capitale, la « cathédrale de sel » de Zipaquira. Rendez-vous la semaine prochaine !

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