0
Spiritualité
Pays Basque - Allemagne - Russie : un pèlerinage pour la paix
Pays Basque - Allemagne - Russie : un pèlerinage pour la paix

| Anne de Miller de La Cerda 918 mots

Pays Basque - Allemagne - Russie : un pèlerinage pour la paix

Hortense et les pélerins à Moscou sur la place rouge.jpg
Hortense et les pélerins à Moscou sur la Place Rouge ©
Hortense et les pélerins à Moscou sur la place rouge.jpg

Au moment où la France et l'Europe parlent de guerre contre la Russie à cause de l'Ukraine - alors que, selon les explications de l'Amiral Charles De Gaulle ce sont les Américains qui, pour des raisons économiques et par crainte d'une alliance Russie-Europe puissante, furent les premiers et principaux acteurs de la guerre en Ukraine -, Hortense Haussling-Fourneau nous délivre un message de paix.

Hortense en Russie.jpg
Hortense en Russie ©
Hortense en Russie.jpg

A l'occasion d'un pèlerinage pour la paix en Russie, l'artiste-peintre portraitiste d'origine basque (et liée à l'Allemagne par son mari Josef Häußling, ancien recteur de l'université Bergisch de Wuppertal, décédé en 2012), Hortense Haussling-Fourneau qui habite à Saint-Pée-sur-Nivelle, est partie à l'âge de 78 ans avec un groupe de pèlerins depuis Moscou jusqu'à Iekaterinbourg durant deux semaines.

Accompagnée de plus d'une quarantaine d'Européens, principalement venus d'Allemagne, le groupe fut accueilli à Moscou par le prêtre d'origine allemande Erich Maria Fink qui officie depuis 25 ans dans la paroisse de Berezniki dans l'Oural, laquelle dépend de l’archidiocèse de Moscou. 

Aussi, au cœur de la capitale russe, l'équipée visita la grande Cathédrale du Christ-Sauveur détruite sous Staline et reconstruite après la chute du communisme. Comportant trois autels, l'édifice religieux est consacré respectivement à la Nativité, à la Transfiguration et à l'Ascension.

A l'initiative d'Hortense Hausseling-Fourneau, dont l'arrière-grand-mère et femme de lettres Juliette Adam (1836-1936) avait rencontré en 1911 la Grande Duchesse Elisabeth Fédorovna Romanova (1864-1918), sœur de l'épouse de l'empereur Nicolas II Alexandra Fédorovna (née princesse de Hesse-Darmstadt), le groupe se rendit au monastère qui porte son prénom à Moscou. Canonisée en 2000, la sainte martyre avait été exécutée par les bolcheviks avec certains membres de la famille Romanov pendant la révolution d'octobre. Durant sa jeunesse, la Grande-Duchesse avait épousé un des fils du tsar Alexandre II de Russie, le grand-duc Serge Alexandrovitch (1857-1905). N'ayant pas d'enfants, elle dirigea un hôpital et se chargea de l'éducation de Marie et de Dimitri, les enfants du dernier fils de l'empereur Alexandre II, le grand-duc Paul Alexandrovitch (1860-1919) dont la première épouse, Alexandra de Grèce, était décédée prématurément de maladie. Adultes, Marie et Dimitri de Russie (dont s'était éprise Coco Chanel) séjournèrent souvent à Biarritz auprès de leurs demi-sœurs, les princesses Irène et Natacha Paley.

"Pardonner et demander pardon, tel est le chemin salutaire que peuvent emprunter les peuples pour l’avenir", avait déclaré le père Fink.

A plus de soixante dix kilomètres au Nord-Est de Moscou, situé dans le légendaire Anneau d'Or, Serguiev Possad déploie ses larges coupoles dorées au-dessus de la rivière Konchoura, invitant les pèlerins à découvrir le monastère de la Laure de la Trinité Saint-Serge où furent déposées les reliques de saint Serge de Radonège (1314–1392), ce sanctuaire autant vénéré par l’Église catholique que par l’Orthodoxie. Dans l'abbatiale du monastère, construite au début du XVème siècle, Roublev y peignit l'icône du mystère de la Trinité, la plus diffusée dans le monde.

Puis, l'équipée poursuivit son chemin jusqu'au village de Wladimir (à 180 km à l'Est de Moscou) où le prêtre de l'église catholique accueillit les pèlerins en s'exclamant "Christus resurrexit !" (le Christ est ressuscité !).

A environ 250 km à l'Ouest de Wladimir, le couvent Séraphin-Diveevo dédié à saint Séraphin de Sarov est reconnu comme le quatrième lieu de la Sainte Mère de Dieu sur Terre. Originaire de Koursk décédé à Sarov en 1833, saint Séraphin (1754 ou 59-1833), dont le nom signifie "flamboyant", en hébreu, lisait la Bible — le Nouveau Testament — ainsi que les Pères de l'Église chaque semaine. Soixante-dix ans après sa mort, il fut canonisé sous l'Empire russe.

Le pèlerinage se poursuivit via Nijni-Novgorod vers la région de Kazan, située à 720 km à l'Est de Moscou. Une région à l'origine conquise par les tribus asiatiques tatares, mais reprise par le tsar Ivan le Terrible, peuplée également de Russes. Dans le Kremlin de Kazan, la cathédrale de l’Annonciation édifiée au XVIème siècle sous Ivan le Terrible (1530–1584) fut reconstruite et inaugurée en 2020. Un édifice religieux où est vénérée l’icône de la Mère de Dieu de Kazan, que Jean-Paul II avait rendue à l’Église orthodoxe russe en 2004. 

Via le Transsibérien en direction de Perm dans l'Oural. le groupe participa aux nuits blanches. À Rebinina, ancien village ouvrier de Russes d’Allemagne, se dresse l’église neuve de Fatima, consacrée en 2015, appartenant à la paroisse du père Fink.

Par Nyrob, les pèlerins arrivèrent à Berezniki, où se trouve la paroisse catholique « Marie – Reine de la Paix ». Ils furent chaleureusement accueillis et logés durant trois jours dans des familles russes et germano-russes. Ils visitèrent la maison de retraite spirituelle Saint-Joseph, une ferme accueillant d’anciens toxicomanes, ainsi que l’« École de la Vie » de Jajwa pour la guérison des addictions.

La dernière étape fut marquée dans la plaine de Sibérie Occidentale : la ville de Iekaterinbourg s'est illuminée grâce à la cathédrale "sur le Sang" avec ses icônes dorées et ses fresques éclatantes, construite en 2003 à l’endroit où la famille impériale fut assassinée en 1918. En dehors de la ville, dans le monastère où les corps de la famille impériale furent jetés dans une fosse, notre groupe de pèlerins récita une dernière fois un chapelet de la miséricorde.

Dans son homélie, le père Fink conclut : "Le chemin de l’amour consiste à apprendre à reconnaître en l’autre un trésor unique qu’il peut seul me donner. Pour cela, il faut avoir l’humilité de considérer l’autre comme supérieur à soi. Tant que nous ne sommes pas convaincus de l’amour de Dieu pour l’homme, nous ne pourrons pas apporter la paix au monde".

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription