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Biarritz : directeur musical du chœur d’hommes Oldarra depuis 50 ans, Iñaki Urtizberea a remisé son diapason
Biarritz : directeur musical du chœur d’hommes Oldarra depuis 50 ans, Iñaki Urtizberea a remisé son diapason

| Manex Barace 515 mots

Biarritz : directeur musical du chœur d’hommes Oldarra depuis 50 ans, Iñaki Urtizberea a remisé son diapason

Les répétitions préparant le traditionnel concert de Noël qu’Oldarra offre chaque année à Biarritz se sont tenues dans une ambiance différente par rapport aux autres programmations après qu’Iñaki Urtizberea ait informé les choristes que ce serait son ultime concert. Il est facile d’imaginer la réaction des chanteurs à cette annonce, et la volonté d’assurer une prestation d’un niveau encore plus magnifié, par respect du public et de leur futur ex-chef.

Oldarra (chœur) est en grande partie Urtizberea et vice-versa.
- 1946 : création à Biarritz par des réfugiés venus d’outre Bidassoa du Groupe d’Art Basque Oldarra (ballets et chœurs)
- 1963, création au sein de la troupe d’un chœur de voix masculines, dirigé par le Navarrais Juan Eraso
- 1972 : Iñaki Urtizberea prend la direction musicale à Oldarra 
- 1998, le chœur d’hommes Oldarra devient Oldarra abesbatza

Né en 1939 et aîné d’une fratrie de quatre enfants de parents exilés basques du sud, Iñaki Urtizberea est entré pour la première fois comme jeune danseur au 17 de la rue Duler en 1951 pour un apprentissage complet : danse, txistu, chant. Peut-être futur footballeur professionnel, un accident l’immobilise durant sept mois, qu’il passera à se perfectionner dans l’étude musicale et instrumentale.

Juan Eraso était pour Iñaki « une université à lui tout seul. Il m’a donné l’envie, m’a appris le chant, la culture vocale et les techniques de direction. J’ai souffert avec lui car il était très exigeant… ». Txistulari virtuose Iñaki est devenu en 1961 le premier professeur de musique traditionnelle au Conservatoire de Bayonne. Lorsque Juan Eraso s’est retiré, c’est tout naturellement qu’Iñaki Urtizberea a pris la relève en 1972, qu’il vient de quitter en cette fin d’année 2022.

Tous les choristes qui sont passés par Oldarra en conviennent, Oldarra n’est pas qu’une simple association où l’on chante, c’est une grande famille où on travaille le répertoire musical, certes, mais aussi où on vit, mange et boit un verre après les répétitions, oubliant aussitôt les « engueulades » du chef à l’occasion. Lequel a toujours précisé que le chœur est un groupe amateur, n’exigeant pas de posséder une grande voix, mais du temps, un esprit et surtout l’humilité.

Le dernier concert de l’année a rassemblé dans l’église Sainte-Eugénie, comble comme tous les ans, outre les chanteurs, des musiciens amis (Etienne Rousseau-Plotto, organiste ; Claire Charrut, hautboïste ; Elodie Wachowski, flutiste) et la soprano Maria Mendizabal.

A l’issue du concert, bien qu’habitué à requérir avec éloquence et facilité dans sa vie professionnelle dans les tribunaux, c’est avec une grande émotion que Marc Mariée, actuel Président d’Oldarra Abesbatza, a retracé la vie d’Iñaki Urtizberea, entièrement consacrée à la culture basque, et principalement à Oldarra.

Ainsi le concert de Noël du 21 décembre 2022 marque la fin d’une époque. Plus qu’une page que l’on tourne, c’est un chapitre long d’un demi-siècle qui se termine. Mais pas la fin de l’histoire d’Oldarra Abesbatza car Iñaki Urtizberea, au moment de remiser son diapason, veut rester confiant. « La culture musicale est dans l’ADN du Basque, Oldarra vivra bien après moi car Oldarra n’est pas qu’un chœur, mais une façon de vivre » confiait-il il y a quelques années déjà.

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