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Exposition
Miro à ses débuts de 1920 à 1945
Miro à ses débuts de 1920 à 1945

| Exposition 552 mots

Miro à ses débuts de 1920 à 1945

Miro - Paysage © Successió Miró, 2023.jpg
Miro - Paysage © Succession Miró, 2023 ©
Miro - Paysage © Successió Miró, 2023.jpg

Joan Miró (Barcelone, 1893 – Palma de Majorque, 1983). Quarante ans après sa disparition, son art n’a rien perdu de son énigmatisme. 
La réalité absolue explore une période clé de son parcours : celle qui va de 1920 — date de son premier voyage à Paris — à 1945, marquée par un bouillonnement constant d’idées, allant du réalisme magique initial à un vocabulaire personnel de signes en constellation.

Miró fait ses études dans une Barcelone conservatrice à la fin des années 1910.
Son Autoportrait (1919) est une toile de cette première période, d’une austérité qui la rapproche de l’art roman.
En 1921 Miró s’installe dans son premier atelier parisien, au 45 rue Blomet, où il a pour voisin le peintre André Masson. Il y côtoie également de nombreux poètes, comme Antonin Artaud, Raymond Roussel, Robert Desnos, Michel Leiris ou René Char, séduit par leurs innovations formelles et leur refus de la logique, des lieux communs et de la tradition. L’automatisme, l’esthétique de la fragmentation, l’union arbitraire d’images inattendues et sans lien ou encore la configuration visuelle et typographique des textes poétiques (comme dans les calligrammes) l’intéressent tout particulièrement. Les peintures de Miró du milieu des années vingt, appelées 
« peintures oniriques », en finissent avec toute structure narrative logique ; si les quelques éléments éparpillés sur les surfaces semblent improvisés, ses croquis prouvent qu’il en préparait la composition 

Entre 1926 et 1927, Miró change de décor et de style pour s’installer rue Tourlaque, où il travaille jusqu’en 1929, et fréquente Jean Arp, René Magritte et Max Ernst, entre autres artistes. L’été, il s’échappe en Catalogne. Parmi les oeuvres de cette époque, citons une série de paysages horizontaux grand format, tels que Paysage (Paysage au coq) et Paysage (Le Lièvre), tous deux de 1927. Miró y reprend certains éléments reconnaissables, bien que stylisés, sur des fonds aux couleurs intenses, évoquant de grands espaces ; il s’éloigne des méthodes picturales traditionnelles, telles que l’ombrage, la construction des volumes ou la perspective. Dans une série de petits tableaux sur fond blanc qu’il réalise en 1927, comme Peinture (Le Soleil) ou Peinture (L’Étoile), le fond n’est plus qu’un espace pictural pur, où flottent des formes reconnaissables et stylisées d’étoiles et d’animaux, tels les emblèmes d’une nouvelle réalité. 

Expressionnisme. Vers les constellations. Peintures blanches de 1945
Dans les années 1930, l’expressionnisme devient une caractéristique dominante de l’oeuvre de Miró. De nombreuses créations de cette époque affichent des formes distorsionnés dans des espaces ambigus. Dans sa série de peintures sur isorel, Miró tire parti de la texture terreuse du matériau, auquel il superpose des traits noirs et des taches colorées, en utilisant des éléments tactilement riches, tels que le goudron, le gravier ou le sable. Après les Constellations, Miró connaît une pause créative jusqu’en 1945, année où il signe une série de peintures grand format sur fond blanc. Il y utilise à nouveau son langage des signes et inclut souvent dans les titres le mot « nuit ».

Exposition "Miro. La réalité absolue. Paris, 1920–1945" jusqu'au 4 juin 2023 au musée Guggenheim à Bilbao. 
Légendes :
 1 Joan Miró, Self-portrait, 1919, Huile  73 x 60 cm - Musée National Picasso, Paris © Successión Miró, 2023 Photo © RMN-Grand Palais (Musée National Picasso-Paris) /Mathieu Rabeau.
2 Joan Miró, Paysage (Le Lièvre), 1927, Huile 130 x 195 cm - Solomon R. Guggenheim Museum, New York 57.1459 © Successió Miró, 2023

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