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Société
Le travail objet de désenchantement ?
Le travail objet de désenchantement ?

| François-Xavier Esponde 719 mots

Le travail objet de désenchantement ?

La situation sociétale actuelle est dictée par la fatigue au travail, une opinion répétée à l’envie !
Covid 19 ayant accentué la lassitude et en en fait un affect viral, on entend ça et là : “on n’en peut plus” !
Des institutions sérieuses comme les études de la  CFDT et la Fondation Jean Jaurès pointent de 2021 à 2023 le sort de la société fatiguée que la nôtre.

La guerre en Europe puis en Israël accroissent le sentiment que le monde est malade, et nous avec.

Mais pire de toutes les acédies ou fatigues psychologiques du monde, la fatigue au travail engendre le burn out ou la déprime, et le code du travail ne donnant que le droit de refuser quatre remplacements par an avant une sanction, on se plie au règlement, par dépit !

En France suivant les chiffres de 2021 l’Assurance Maladie a décompté 604 565 accidents de travail  dont 696 mortels, un sentiment répandu demeure, le mal être dans le travail comme lieu d’épuisement et d’impuissance ?

Quelles en seraient les causes ?

Il faudrait, selon les cadres qui maintiennent le rythme, faire toujours plus, sur des contrats souvent précaires, et une reconnaissance sociale infime...
Un changement notable au cours de ces dernières années menée par une concurrence entre collègues toujours plus rude, et une concurrence avec soi-même selon “le training” imposé du dépassement coaching à l’américaine.

Les plus anciens déplorent : "c’était mieux avant !" Mais ils reconnaissent la nostalgie du charme avec ses propres avatars !
La fatigue physique d’antan faisant place à la fatigue psychique du moment, il apparait que le monde présent a perdu de stabilité et de cohérence de ce que le poète Giono disait “la rondeur des jours” au travail ?

Le champ de la militance a perdu de son intensité, on n’y arriverait pas s’il fallait décupler celui du travail à celui de l’altérité de l’engagement pour des causes et des vies associatives en demande croissante et ininterrompue.

Les maires des communes, les animateurs associatifs le savent d’expérience, le dévouement a ses limites, et la générosité, ses ressources contraintes.
Leurs démissions sont un signe du malaise en cours, 450  par an depuis 2020, alors qu’elles n’étaient que de 350 selon l’enquête du Cevipof lors de la précédente mandature.

“Le logiciel social et sociétal” de cette dernière décennie a changé.

Les religieux, chrétiens ou spirituels trouvaient dans leur ancrage de la foi altruiste et humaniste des bonnes oeuvres accomplies, et le faisait-on avec force conviction, nos proches acteurs sociaux, marxistes, prônaient la révolution dure ou douce selon les époques, la lutte des classes pouvant assouvir cette revendication sociale.

Les sociaux démocrates et écologistes teintés de plusieurs sources d’influences prônaient la nouvelle société pacifique, du partage équitable et juste, des ressources au bénéfice de tous les milieux, de la retraite et des congés acquis ?
Un compromis social aménagé... De la sorte chacun pouvait donner à son travail plus ou moins gratifiant le fruit de son labeur.

Mais les contemporains ne veulent attendre les dividendes in fine d’une vie de travail.
Le modèle est celui d’une société de clientèle inassouvie, tout, tout de suite !

Mais à terme de ce passage à vide quelque peu désabusé ou dénaturé par l’immédiateté consumériste, ose-t-on encore espérer davantage dans une société de plus en plus vieillissante, à la démographie irrégulière des courbes des âges, dans un temps à venir libre, non employé et à occuper pour un libre temps qui pourrait devenir une contrainte sans objectif, et sans ambition si les ancrages générationnels venaient à céder !

Le grand logo Humanitas sorti de ce marché du travail désordonné actuel de la retraite revendiquée des uns, des temps de retraités indéfinis des autres, réclame une société à peine plus humaine, juste humaine. que l’opinion commune du chacun pour son cas ne favorise pour l’heure.

La lutte des classes des camarades semble dépassée, celle des arpenteurs du ciel des mystiques passéistes démodé, la nostalgie d’une écologie d’autrefois sans ombre ni aspérité, réclame un environnement à rendre plus habitable, en somme un paysage alentour en quête de nouvelles entreprises partagées d’un humanisme en projet.  Pour l’instant peu connu par les premiers acteurs du moment les travailleurs du quotidien eux mêmes demeurent en quête du sens de leur vocation commune : le travail pour quoi faire ?

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élus démissionnaires ©
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