0
Tradition
Le travail des copistes au Moyen Age
Le travail des copistes au Moyen Age
© DR

| François-Xavier Esponde 594 mots

Le travail des copistes au Moyen Age

1 – Moines et copistes

 Bien avant l’imprimerie, les moines héritèrent de la tradition orientale d’Antioche et d’Alexandrie, du culte des textes écrits transmis sur parchemins et papyrus de génération en génération. Pour ce travail de bénédictin, on salua ces moines copistes dont l’héritage dans les couvents demeure exceptionnel.

Dans la Navarre, à la fois proche et ancienne par sa tradition, Leire et d’autres couvents furent les protagonistes de ce travail de titan porté au long des siècles passés, de transmission de la mémoire religieuse de nos pères dans la Foi. Des rouleaux  transmis sur des « codices » ou parchemins qui préfigurent déjà le livre à venir, que les missionnaires irlandais transportaient avec eux au cours de leurs périples missionnaires.

Les historiens de la Bibliothèque Nationale de France soulignent que « la production monastique proprement dite commence vers la fin de l’Antiquité tardive au début du Moyen Age ».

Face à la déperdition de la culture romaine à partir des Véme et VIème siècle, les moines et évêques du temps jadis créeront des « centres de culture de l’Occident civilisé » comme l’attestent les documents confisqués par la Révolution à l’Abbaye du Mont Saint Michel.

Les périodes mérovingienne et carolingienne œuvrent à la création de ces livres d’enseignement grâce aux abbés des monastères nommés par les Empereurs et répondant aux commandes impériales de leurs auteurs.

La période romane poursuivra ce travail avec l’avènement des capétiens et la réforme de Cluny, à l’heure d’une grande vitalité monastique située entre le IXème et le XIIème siècle.

Le travail des moines se consacre à la création pour le service liturgique d’ évangéliaires et de psautiers avec l’aide des  artistes engagés par les monastères pour illustrer ces incunables. Car, dès les origines, les monastères ont toujours rempli ce rôle de mécénat pour ces espaces de culture et de religion.

Au côté de ces ouvrages liturgiques, on trouve encore des textes patristiques, hagiographiques. Parmi les 205 ouvrages de l’Abbaye du Mont Saint Michel, si les trois quarts sont de nature liturgique, on compte des livres historiques, de grammaire, de philosophie, d’arithmétique, de géographie et de droit.

Parmi ces héritages uniques, on découvre encore le nom des moines défunts qui de la sorte  informent les autres monastères.

 L’atelier des copistes placé à côté du chauffoir permettant de conserver l’encre à la bonne température ; et si tous les moines ne bénéficiaient pas de « scriptorium », ils n’en avaient pas moins appris la calligraphie. Chaque copiste produisait un à deux feuillets par jour : la première copie de la bible de Charles le Chauve composée en 843 en l’abbaye de Saint Martin de Tours demandera un an de travail réalisé sur peau d’animal.

2 – Du parchemin au papier

Remplacée par le papier dès le XIIIème siècle, les moines préféreront les parchemins sur peau animale, de meilleure qualité et d’une durabilité assurée. Moines et moniales assurant ce travail pendant des siècles représentent la transmission de la mémoire religieuse sans laquelle nous n’aurions guère disposé aujourd’hui de ce relai indispensable. Le déclin de ce travail, rapportent les historiens médiévaux, commença à l’époque gothique, quand les universités « se laïcisent » déjà et décident de leur autonomie propre dans le choix et la composition des manuscrits pour leur enseignement.

Les moines continuant leur création des parchemins liturgiques, le monde des universités choisissant à son tour ses us et pratiques, l’enluminure se maintint dans les couvents mais perdit avec l’imprimerie, dès 1450, sa mission unique et première de la transmission de l’histoire religieuse quasi exclusive de la part des copistes et des monastères du Royaume de France.

 

 

 

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription