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Tradition de la semaine
La Nativité de la Vierge, le 8 septembre
La Nativité de la Vierge, le 8 septembre

| François-Xavier Esponde 842 mots

La Nativité de la Vierge, le 8 septembre

1 – La mère de Marie

Les amateurs d’art et de spiritualité mariale sont émerveillés par cette sculpture allemande initialement sise en Bavière et depuis transférée à New York.
On y voit une mère épuisée de l’enfantement, son enfant à son côté d’un réalisme absolu qui rappelle toute autre maternité, dont la nôtre un jour déjà passé !

En 1703, disent les historiens, en la chapelle Sainte-Anne de l’église paroissiale de Saint Laurent, “on installe un retable moderne pour l’époque, dit baroque.”
Le précédent du XVème siècle ayant été démembré et les éléments utilisés ailleurs ou récupérés, la sculpture représente Sainte Anne et Marie son nouveau né actuellement exposée au Musée des Cloîtres à New York révèle que “le lit sur lequel repose la jeune mère était à l’origine complet, fut découpé et les deux anges se tenant devant la mère élevant une probable couronne au dessus de la tête, retirée ?”

Alors les curieux se demandent à quoi pouvait ressembler l’ensemble ?

Difficile de tirer des déductions face à une œuvre originale selon les experts, cette Nativité de la vierge est probablement la prédelle au bas du retable, et ce choix est exceptionnel car d’ordinaire les prédelles des retables sculptés et peints sont fréquents au début de la Renaissance en Europe du Nord, constituent des scènes juxtaposées...

Il se pourrait que, descendue de l’autel de Sainte Anne, cette nativité ait pu faire l’objet d’une piété, car on remarquerait des marques laissées par les flammes de bougies sur la longueur du lit ?

Les chercheurs passionnés par cette œuvre ont noté des altérations sur le manteau rouge de Sainte Anne constituées de gesso, comprenez un enduit à base de plâtre servant de support à la dorure à la feuille donnant à ce vêtement l’apparence d’un riche brocart !

Les experts ajoutent à leur commentaire ”que cette Nativité de la Vierge n’a conservé que la grâce des poses et du jeu des courbes présent à toutes les échelles, et dans les mouvements des doigts de la mère comme dans le geste de son bras, comme encore dans l’inclinaison de la tête et les renflements du manteau laissant supposer des genoux relevés.”

2 – Anne, sujet de l’art et de la dévotion mariale

Il s’agit d’une œuvre d’art anonyme qui s’est plu à jouer de nombreux plis des étoffes, multipliant les lignes directrices horizontale et verticale avec la ceinture, l’oreiller, et la lisière du manteau, de la finesse et de la recherche à l’infini jusque les bras de sainte Anne formant avec le bébé et son visage un harmonieux ovale !

Sainte Anne est pensive et ne regarde pas l’enfant emmailloté, d’un sourire paisible accompagne le geste du bras droit retenant la tête, qui permet de dégager à ce corps couché une grande sérénité sans quelconque apparence de gisant d’un corps couché.
La mère semble avoir supporté la fatigue de la naissance, le bébé a les yeux mi clos, et sourit !

Et l’on se laisse aller à la contemplation absolue pensant à la Mère de Marie, notre Mère, dont la naissance est offerte à travers le regard de la mère éternelle pour notre admiration !

Si le 8 septembre fête de la Nativité de la vierge attache l’Immaculée Conception à notre foi, elle demeure une fête bien plus ancienne depuis le VII ème siècle, déjà fêtée dès le Vème siècle à Jérusalem où existait une Maison d’Anne, relevant cette fête orthodoxe et latine sans quelque mention dans les évangiles officiels de l’église, mais dans l’évangile apocryphe de Jacques, dit Protoévangile, narrant des événements antérieurs à la Naissance du Christ.”

Il est fait mention d’une naissance miraculeuse de Marie à la demande d’un couple stérile, celui d’Anne et Joachim !

Il faut reprendre à nouveau les écrits du pape Jean Paul II, marial dans ses fibres spirituelles les plus intimes, qui dit : “ainsi dès le premier moment de sa conception, c’est à dire de son existence, elle appartient au Christ dit le pape jean paul II elle participe de sa grâce salvifique et de l’amour qui a sa source dans le Bien Aimé, dans le fils du Père éternel qui par l’incarnation est devenu son propre Fils”, l’enfant emmaillotée ici préfigure un autre enfant dont les langes annonceront déjà les linges du tombeau vide.

Quant à l’inoubliable poète Charles Péguy, il avait écrit à propos de cette créature charnelle : “de sorte qu’il n’y avait de pur que la moitié des anges, et rien des hommes, personne des hommes, dans toute la création, de la pureté native de la jeune pureté, de la pureté première, de la pureté créée , de la pureté enfant, de la pureté de la création même, quand fut créée cette créature unique, BENIE entre toutes les femmes, infiniment unique, infiniment rare, MAINTENANT infiniment agréable à Dieu. ET A L’HEURE de notre mort ainsi soit-il, précellente entre toutes, quand enfin quand un jour des temps fut créée pour l’éternité, pour le salut du monde cette créature unique, pour être la Mère de Dieu pour être femme et pourtant pour être pure”.

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Sainte Anne, anonyme en Bavière vers 1480, musée de New-York ©
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