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Nos disparus
In Memoriam : le Père Jean-Baptiste Etcharren, en mission d'Irouleguy à Hué au Viet-Nam
In Memoriam : le Père Jean-Baptiste Etcharren, en mission d'Irouleguy à Hué au Viet-Nam

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In Memoriam : le Père Jean-Baptiste Etcharren, en mission d'Irouleguy à Hué au Viet-Nam

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Exil des Vietnamiens accompagnés par le Père Etcharren après l'invasion du Sud-Vietnam en 1975 ©
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Le Père Jean-Baptiste Etcharren ©
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Décédé le 21 septembre 2021 à Huê au Vietnam, le Père Jean-Baptiste Etcharren fut missionnaire puis supérieur général de la Société des Missions Etrangères de Paris de 1998 à 2010. Il était considéré comme le "Saint Paul" du Vietnam. Ses obsèques ont été mercredi 22 septembre dans la chapelle du grand séminaire de Hué / https://tonggiaophanhue.org/ / avant d’être inhumé dans le cimetière du grand séminaire de Hué. 

Jean-Baptiste Etcharren était né le 15 avril 1932 à Irouléguy. Il était le troisième d’une famille de cinq enfants et ses parents, Dominique et Marianne Etcharren, étaient agriculteurs.
Il est ordonné prêtre au Séminaire des Missions étrangères de Paris à 26 ans le 2 février 1958, jour de la fête de la présentation de Jésus au Temple, mais aussi du martyre de Saint Théophane Vénard, mort au Vietnam, pays auquel le jeune prêtre est lui aussi envoyé.
Il commence par apprendre le vietnamien à Banam, au Cambodge, de mai 1958 à juin 1959. Il est ensuite nommé vicaire dans la paroisse Notre-Dame de Lavang, qu’il sert de juin 1959 à février 1960. De 1960 à 1961, il est en charge du poste de Maixa. De 1961 à 1966, il est nommé professeur à Hué, d’abord au Collège de la Providence, puis au petit séminaire de l’archidiocèse de Hué. De 1966 à 1972, il est nommé curé de la paroisse de Dong Ha et responsable du district du 17ème parallèle. 

Exilé avec les réfugiés

En 1972, son district du 17e parallèle est le premier pris d'assaut par les Viêt-Congs, et sa communauté chrétienne est forcée à l'exil. Il était accompagné par le journaliste français Jean-Claude Guillebaud, alors grand reporter pour couvrir les événements de la guerre du Viêt Nam. 
Le Père Etcharren choisit d'accompagner les réfugiés de son secteur au camp de Hoa-khanh, près de Danang, puis, en 1973, il s’occupe de la réimplantation de ces réfugiés dans la province de Binh-tuy. En 1974, il est élu supérieur régional, mais l’année suivante, les communistes prennent le pouvoir et l’expulsent du Vietnam. 

De retour en France, il préside aux funérailles du dernier évêque français d'Indochine, Mgr Jean-Baptiste Urrutia, le 21 janvier 1979. Il est alors affecté au Service national de la Pastorale des Migrants, de 1976 à 1983, avant d’être chargé de l’aumônerie des Vietnamiens, de 1983 à 19866, et d’accompagner les prêtres étudiants vietnamiens en formation en France, comme le futur cardinal Paul-Joseph Pham Ðình Tung.
Prenant conscience des grandes transformations que l'Église connaît alors en Occident, il demande à rejoindre une paroisse afin de retrouver un ministère pastoral, pour devenir vicaire à la paroisse de Maisons-Alfort (Val-de-Marne).

Le renouveau des Missions étrangères

Jean-Baptiste Etcharren est élu assistant du supérieur général de la Société des Missions étrangères, puis, en 1992, vicaire général, et, en 1998, supérieur général des Missions étrangères, mandat auquel il est réélu en 2004 jusqu’en 2010.

En janvier 1996, le père Jean-Baptiste Etcharren organise la première visite officielle d'une délégation épiscopale française au Vietnam depuis la fin de la guerre dans un contexte encore marquée par une persécution latente de l'Église. Cette visite marque un pas important dans l'évolution des relations entre les chrétiens en France et au Vietnam. La délégation est composée de Monseigneur Joseph Duval, président de la Conférence des évêques de France, accompagné de Mgr Robert Sarrabère, évêque d'Aire et Dax chargé de la Délégation catholique à la coopération (DCC), de Mgr Louis Dufaux, évêque de Grenoble, président du Conseil national de la solidarité, et de Mgr Jean Bonfils, évêque de Viviers et président du comité épiscopal des missions8.
C'est sous son autorité que le Père Georges Colomb peut alors créer le Volontariat MEP, qui attire de nombreux jeunes désireux de donner du temps pour la mission en Asie.
Alors que la Société des Missions étrangères de Paris avait connu un véritable écroulement depuis les années 1970, de nouveaux aspirants rejoignent alors la Société qui envoie de nouveaux des missionnaires en Asie.

Retour en mission

Au terme de son mandat, Jean-Baptiste Etcharren souhaita repartir en mission au Vietnam après des décennies d'absence, voyant toujours à Hué, sa mission et même sa "patrie", où il continuera de former des évêques, des prêtres et des séminaristes en favorisant l'esprit missionnaire de l'Église locale. Après le père Jean-Paul Bayzelon, supérieur des Missions étrangères de 1980 à 1992, le père Etcharren sera le second supérieur général des Missions étrangères à repartir en mission.

Le père Jean-Baptiste Etcharren était chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.

Ci-dessous, photo prise à l'occasion de son jubilé d'or pour ses cinquante ans de sacerdoce à Pâques 2008 à Irouléguy, son village natal. Il est entouré de prêtres vietnamiens étudiants en France. 

Pâques 2008 à Irouléguy entouré de prêtres vietnamiens étudiants en France.jpg
Pâques 2008 à Irouléguy, entouré de prêtres vietnamiens étudiants en France ©
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