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Architecture
Bayonne : la hache enterrée de l’ETA, de l'Art au service de la paix ?
Bayonne : la hache enterrée de l’ETA, de l'Art au service de la paix ?

| François-Xavier Esponde 552 mots

Bayonne : la hache enterrée de l’ETA, de l'Art au service de la paix ?

Il y a un an déjà, un samedi après-midi, les artisans de la paix réunis sur esplanade Roland-Barthes à Bayonne avaient célébré la dissolution future de l’ETA que beaucoup espèrent désormais imminente et qui semblerait se profiler pour les prochaines semaines. Récemment rebaptisée, cette place est dans l’histoire de Bayonne un ancien espace de garnison, de couvents au moyen-âge, et d’œuvres de bienfaisance dans le passé.

Une gigantesque sculpture est désormais posée en ce lieu historique et patrimonial de la ville de Bayonne. Le quartier qui a connu des manifestations publiques en tous genres et où eurent lieu des assassinats perpétrés par l’ETA, et des opposants en représailles.

Pour ne jamais oublier les 829 victimes assassinées au fil de ces décennies de violence et de mort, le Comité des victimes du terrorisme (Covite) a voulu être présent pacifiquement à cette manifestation au cours de laquelle le maire de Bayonne Jean René Etchegaray et des élus de la ville inauguraient ce monument à la Paix. Il a néanmoins adressé un courrier au

Chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, lui demandant de « condamner » cette installation.
Arbre de Vérité pour les uns, une honte et une offense pour d’autres, l’artiste guipuzcoan Koldobika Jauregi a expliqué le sens de sa création : « la hache de guerre inversée, symbole de ralliement des activistes du mouvement, devenu arbre de paix, pour le souvenir et l’avenir de chacun ».

Imposant par ses dimensions - haut de huit mètres et large de quatre mètres -, le monument réalisé en fer et en acier a été scellé dans une plaque de béton de trois tonnes.

En voulant ainsi célébrer le passé pour l’avenir, les quelques artisans de paix présents ce dimanche matin bravèrent les avis partagés sur « la légitimité de ce monument » en présence du pasteur irlandais Harold Good qui avait participé il y a un an comme médiateur à la conférence pour la paix destinée à obtenir de l’ETA sa dissolution.

Selon les activistes représentés par Arnaldo Otegi, il s’agit désormais « d’un pas vers le processus de paix qui promet de se réaliser dans un temps proche et jugé imminent ».

L’enjeu de la paix et de la réconciliation, bien que possible dans le futur, demandera encore de la bienveillance pour bâtir un environnement de paix et de confiance pour tous. On devine que l’ancienne ETA recherche désormais une assise populaire, dégagée de tant de suspicions héritées du passé qui la rendirent inacceptable aux yeux d’une opinion de plus en plus allergique à ses méthodes sanguinaires et d’un autre temps.

Ce projet ayant obtenu l’aval de 23 élus sur les 43 que compte le Conseil municipal de Bayonne, on pressent encore le travail mémoriel nécessaire pour ne jamais oublier le passé, le transcender d’une vision positive du futur, et éduquer les plus jeunes générations à des conduites de la vie commune entre tous dans le respect des différences et de la tolérance aux idées et aux opinions publiques partagées. Bayonne ayant accueilli il y a un an le prélude de cette Conférence pour la paix se devait de conforter le travail de l’ombre réalisé par de nombreux artisans de paix, parmi lesquels on compte de multiples chrétiens de différentes confessions...

François-Xavier Esponde (Pax Christi – Bayonne)
La sculpture controversée de Koldobika Jauregi : une hache enterrée sur laquelle pousse un arbre

 

Répondre à () :

Jakes.Sarraillet | 13/04/2018 19:06

Je trouve le titre de l'article tendancieux avec ce point d'interrogation remettant en cause la phrase. Par ailleurs, si Bayonne a bien été le théâtre de nombreux attentats, souvent mortels, menés par les sbires des services secrets espagnols (BVE, GAL...), il est totalement inexact que l'ETA en ait commis dans cette ville! Je suis extrêmement déçu et d'ailleurs je me désabonne dès aujourd'hui!

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