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Religion
Au sujet des catacombes
Au sujet des catacombes

| François-Xavier Esponde 962 mots

Au sujet des catacombes

1 - Les catacombes ?

Le goût romantique de la vie sous terre fascinait à toutes les époques de l’histoire de l’humanité.

Les catacombes en furent une version ancienne parmi les réalisations plus modernes de voies aménagées pour le cours des eaux et des canalisations multiples dans moults pays du monde.

Métro, défense militaire, constructions sous terre en de nombreux pays, sites anti atomiques pour des défenses multiples rappellent le souci pragmatique de sécuriser la disponibilité de sol en surface en doublant sa capacité en sous sol à des niveaux multiples.

"Le métro de Gaza" en est une illustration incroyable quand pour des raisons récentes on finit par découvrir qu’une partie de la population autochtone disposait de cette fortune pour vivre ou survivre dans un passé récent.

Mais s’agissant de la prose pieuse attachée aux catacombes romaines au XIXème siècle, on se plait à "imaginer les chrétiens pourchassés "par le pouvoir impérial célébrant leur culte caché clandestin, dans ces grottes aménagées par les hommes pour un usage économique tout d’abord, à la recherche de matériaux de construction de toute ville depuis ses origines.

Ne l’oublions pas, la ville de Rome fut comme bien des cités bâtie sur la pierre extraite en profondeur ou dans la terre de ces ressources que procure la nature aux usages multiples des bâtisseurs !
Catacombe rapporte le projet de Rome interdisant selon une loi ancienne toute inhumation à l’intérieur de l’enceinte de la ville, préférant la crémation à l’inhumation en ces lieux habités et habitables où on ne mêlait le royaume des vivants à celui des disparus.

Les voies externes des chemins étaient lieux de sépulture à l’extérieur le long des routes.
Un problème déjà pour l’Empire, que faire et comment procéder pour la gestion de toute mort des vivants au cœur de cités en croissance potentielle ininterrompue depuis leur origine.

Pour des raisons économiques faute d’autres solutions pérennes, on se mit à creuse le sol calcaire pour y aménager des sépultures souterraines, sur une roche tendre qui durcit au contact de l’air permettant de percer les galeries sur plusieurs niveaux.
Un de ces cimetières romains “kata - cumba” est situé près de la combe comme en français, donnant le nom générique de "Au sujet des catacombes

Il fallut attendre quelque peu pour que les chrétiens les utilisent à leur usage, s’agissant de préserver la mémoire des martyrs objet de culte. Pierre fut tout d’abord enterré dans un cimetière “païen”, près du cirque de Néron au Vatican, Paul sur la voie d’Ostie.

2- Des sépultures chrétiennes autonomes.

Mais les évolutions des esprits présagèrent de cimetières réservés aux chrétiens et de sépultures à leur usage.
Ceux ci n'aimaient partager la postérité avec les autres !

Sachant que le statut hors la loi de la croyance ne leur accordait ce privilège obtenu au fil du temps. Le droit romain considérant toute sépulture comme sacrée, et intangible, la tradition de confréries funéraires permit à leurs membres de disposer de cimetières localisés. On se rendit à consentir au partage de sépulture avec des étrangers que l’on ne connaissait pas et avec qui on ne partageait le sort réservé à toute vie à trépas !

Bonne raison permettant aux chrétiens de disposer de telles libéralités juridiques, dès le second siècle, on fit fleurir un cimetière “chrétien” administré par un diacre lequel devint en 217 du dénommé pape Calliste pour la postérité qui porte encore sur la voie Appia son nom deux millénaires après !

Les catacombes romaines étant sur des centaines de kilomètres sous terre les chrétiens ont ils pu se cacher dans ses sous sols comme d’autres populations pourchassées par l’autorité impériale ?

Sous Dèce en 250 ou Dioclétien en 303, tout laisse à penser qu’ils en firent bon usage, mais d’une efficacité improbable, car ces voies cachées étaient déclarées dans des cadastres, et disposaient de riches propriétaires en vue de la cité.

On sait cependant qu’en ces lieux “les païens” célébraient leurs cultes aux morts, au cours de banquets funéraires près des tombeaux. Un usage primitif auquel les chrétiens osèrent ajouter leur banquet eucharistique.
Une cohabitation civile et religieuse, version moderne du sujet qui s’accommodait tout d’abord de ces rituels improbables antiques.

La construction de basiliques, d’églises, de chapelles dédiées aux papes, aux saints apôtres et martyrs remplaça le caractère artisanal des cultes rendus primitivement aux saints de l’Eglise à l’origine.

L’arrestation du pape Sixte II sur une salle de surface le 6 août 258 à la sortie de la catacombe de Calliste est rapportée par la décapitation du pape régnant et de ses diacres sur place et le témoignage du diacre Laurent soumis par la suite à une mort atroce sur le gril le 19 août, pour l’histoire !

Les chrétiens, de toute évidence, eurent recours à des caches souterraines plus confidentielles de cette immense ville de Rome, dans des carrières de sable, selon la passion rapportée de saint Crysanthe et de son épouse Daria.
Surpris en dévotion dans une de ces grottes, ils y furent emmurés par leurs détracteurs vivants, le 25 octobre 253 ! 

En ces lieux antiques antérieurs au christianisme naissant de Rome, l’art chrétien posa ses premières figures de style particulier à la foi d’une communauté originale ; la croix, le poisson, des fresques représentant un trépassé de son vivant, le pain, le berger chargé d’un agneau sur l’épaule, une mère levant les mains en prière, donnèrent à voir et partager les esquisses d’une création artistique inconnue à ce jour, appelée au fil du temps à se développer dans la peinture, la sculpture, et tant d’autres métiers artistiques dérivés du christianisme !

Cette cohabitation entre la vie des païens, comprenez "des non judéo-chrétiens", et de ces croyants inspirés de la Bible, a donné une postérité de l’art des catacombes inachevé et toujours récurrente !

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