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Patrimoine
Villefranque : la réouverture du château de Larraldia
Villefranque : la réouverture du château de Larraldia

| Alexandre de La Cerda 1028 mots

Villefranque : la réouverture du château de Larraldia

C'est assurément l'événement à Villefranque : Larraldia rouvre pour les mariages et séminaires. Et si la dernière date disponible pour l'été prochain est la fin de semaine du 10 juin, déjà ces samedi 19 et dimanche 20 novembre, le château restauré accueillera un festival de mariage (samedi 19 novembre de 16h à 19h pour les futurs mariés et le dimanche de 10h à 18h pour les visiteurs en général / Renseignement au courriel chateaudelarraldia@gmail.com  ou au tél. 06 88 34 62 13
site : https://www.chateaudelarraldia.fr/ 

Pendant des années, les Milafrangar (habitants de Villefranque) – et tous les amoureux du patrimoine – se désolaient de voir  à l’état de ruines le château de Larraldia, victime d’un incendie. 
Comment ne pas égrener de nombreux souvenirs personnels, lorsque la Fédération des artistes, intellectuels et animateurs culturels basques Ereileak – dont l’auteur de ces lignes était vice-président – avait organisé à Villefranque, sous l’autorité de Philippe Oyhamburu, une mémorable semaine culturelle avec de passionnantes projections de films inédits (projecteurs et pellicules « passées » depuis Donosti) et une brillante soirée de clôture au château de Larraldia, avec l’argenterie d’origine… Et des « xamarras » de soirée cousues par Sabine Oyhamburu !

Il y a un peu plus d'un lustre (cinq ans), j'avais publié sur baskulture l'article : « Le Château de Larraldia renaît de ses cendres : un projet audacieux »
https://www.baskulture.com/article/le-chteau-de-larraldia-renat-de-ses-cendres-un-projet-audacieux-1933

Au dire de ses propriétaires et exploitants à l'époque, le Château de Larraldia à Villefranque devait « être rénové dans la continuité de son histoire afin de redevenir un Hôtel Restaurant de luxe constituant le « Totem» d’un Domaine Touristique haut de gamme. Pour développer un tel projet il leur fallait atteindre une certaine taille critique et ainsi occuper le terrain dans un cadre restant très « nature » avec 60 Villas et les équipements touristiques (Piscine semi couverte, tennis, fronton, jeux d’enfants) nécessaires à la cohérence du programme ». Ils envisageaient sur ce site un positionnement haut de gamme centré sur le tourisme d’étape type relais-château.
Finalement, c'est en 2019 qu'à l'occasion d'une promenade, Sylvie de Berne Lagarde et son mari Bertrand redécouvrent ce château, abandonné et dissimulé par une végétation luxuriante. Ils sont touchés par son état et se donnent comme ambition de lui redonner son lustre d'antan.  
La restauration du château constituera un projet familial avec "l'objectif de le faire revivre comme élément du patrimoine basque".

Au sein d’un parc de 60 hectares, cette belle demeure arbore un style Louis XIV. Sa façade principale avec un revêtement de pierre de taille de Bidache est au nord. La toiture recouverte de tuiles plates « picon » est percée de cinq lucarnes dites « à la capucine ». Un bâtiment de service de même hauteur a été rajouté, en retrait, sur la droite.
La façade latérale, à l’Est, suivant un plan semblable avec une porte à refends au centre et une seule lucarne. La façade Sud, face au parc, présente des faux pavillons. 

Actuellement, pour les mariages, une salle de 300m2, plusieurs salons, une terrasse de 250m2 (couvrable en cas de besoin), une cuisine professionnelle ultra moderne conçue pour un traiteur, l’accès aux jardins vous permettront d’organiser un mariage inoubliable pour plusieurs centaines d’invités.
Quant aux séminaires,  l’orangerie est complétée par deux salles de réunion (60m2 et 30m2) et plusieurs salons. Ils sont équipés des moyens audio et vidéo de grande qualité.  
Par ailleurs, L’un ou les deux châteaux (7 chambres et 11 chambres), les jardins, l’orangerie et les installations sportives (piscine de 22 mètres, tennis, fronton,  salle de sport) peuvent être loués pour un usage personnel, pour une semaine minimum.
Et sur demande, la restauration pourra être assurée par un traiteur ou un cuisinier, ainsi que l’entretien quotidien et la conciergerie.

Le château de Larraldia et son histoire

Parmi les maisons nobles de Villefranque, ancienne paroisse Saint Martin de Basters avec son église aux galeries datées de 1632, et ses propriétés « Portougayna » et « Portuberria » rappelant l'existence ancienne d'un port fluvial assez prospère pour avoir porté ombrage aux marchands bayonnais voisins, celle de Larraldia est particulièrement intéressante.

A l’origine, il s’agissait d’une maison noble qui avait pour nom d’origine Garat, et ses propriétaires Etienne Dibildox et Suzanne Diesse, étaient en 1550, les Sieur et Dame de Garat. Leur héritière se maria en 1579 avec Adam de Larralde, noble de la chambre du roi Henri III.

Le nom du domaine changea et se transforma à cette époque. Cette famille, avait acquis en 1581 la maison noble de Miotz et Santa Marie en 1664. Les Larralde seront lieutenants du roi et militaires. Arnaud de Larralde fut assassiné devant son château de Villefranque en 1675 par des marins de Saint-Jean-de-Luz. En 1701, Jean de Vergès d'Urt, capitaine d'infanterie, devint seigneur de Larraldea.

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Le château de Larraldia à son heure de gloire ©
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Ces domaines changèrent ensuite plusieurs fois de propriétaires : vers 1760, ils appartinrent au négociant hollandais Van Oosterom. Ce bourgeois bayonnais avait épousé Marthe de Larralde, héritière des biens des Larralde, après le décès sans postérité de son frère Charles. Biens qui passèrent ensuite en 1822 à Michel Louis d’Arcangues, marquis d’Iranda, dont le fils laissa Larraldia au profit du château d’Arcangues récupéré par la branche aînée des marquis. Mais la demeure était ainsi entrée dans la famille de Sylvie de Berne Lagarde, actuelle propriétaire. Le Marquis de Lagarde descend en effet d'un côté des Arcangues, des Labat (ancien maire de Bayonne) et des Séréville (château  d'Herauritz  à Ustaritz), et d'un autre côté, des Cadaran (Saint-Jean-de-Luz et château de Miotz). 

Le château est vendu en 1926 et s'ouvre alors une parenthèse de près d'un siècle. En 1962, il sera transformé en hôtel de luxe par son propriétaire Maurice Carrère, un restaurateur au renom international, qui possédait entre autres le restaurant Carrère à Paris. Il dirigea Maxim’s et fut à l’origine du Club des Cent. Esthète et collectionneur, il fréquentait les milieux artistiques et mondains de la côte basque lorsqu’il venait séjourner dans son Château de Larraldia à Villefranque. 

Laissé peu à peu à l’abandon, le domaine fut racheté par la Société Royal-Monceau qui, après quelques aménagements, le délaissa et dut même s’en séparer après sa faillite. Le château subit un gros incendie, mais heureusement, son rachat par un nouveau propriétaire aboutit aujourd’hui à sa restauration.

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