En décembre dernier - qui l’aurait oublié ? - Notre-Dame de Paris rouvrait ses portes, dans une émotion et un faste inégalables, Quelque six mois plus tard, avec plus de modestie mais non moins d’impatiente ferveur, sa cathédrale homonyme (les églises dédiées à la Vierge sont, traditionnellement au Sud de la Loire, baptisées aussi Notre-Dame) sise à Bayonne, ouvre aussi ses portes, cette fois aux manifestations et concerts publics.
L’incendie terrible qui faillit avoir raison de la première n’est d’ailleurs pas étranger à la fermeture, 3 longues années, de la seconde, à toute activité culturelle publique, le temps de lui assurer une sécurité à toute épreuve.
Tous les verrous sont aujourd’hui levés, la mise aux normes assurée, la menace des flammes écartée, et la Grande Dame, récemment rajeunie, sa tour sud entièrement ravalée et rassérénée, sa toiture sécurisée, va pouvoir retrouver le public et les musiciens pour vibrer à nouveau à l’unisson samedi 5 juillet prochain, grâce à la double et enthousiaste bénédiction des « gardiens du temple » : l’affectataire du lieu, bras séculier de l’Église, l’Abbé Fabas, et de sa « propriétaire » légale, Mme Pocorull, bras armé de l’État auprès des Bayonnais, auxquels tous deux sont heureux d’offrir ce retour des « Samedis Musicaux ».
Coïncidence ou clin d’œil de l’Histoire, ce concert du grand retour sera donné par le premier chœur invité, 18 ans plus tôt, jour pour jour, le 1er samedi de juillet 2007, Argileak ! Ces « Faiseurs de Lumière » (ils ont démarré à l’EDF, chœur d’entreprise, avant de rayonner partout en France et à l’étranger, gravant de nombreux CD), dirigés par la très lumineuse Isabelle Ainciart, épaulés par un ensemble de txistus et un chœur de jeunes maîtrisiens, nous promet autant d’étincelles que de recueillement au travers du grand répertoire basque, souvent réharmonisé, de J. Etcheverry, Santesteban, Sorozabal, et autres grands airs traditionnels,
... Mais, une réception digne de ce nom – fût-elle celle de travaux de rénovation – se doit de mettre les petits plats dans les grands ! Ainsi, aussi brillants soient-ils, nos chanteurs ne seront pas seuls à illuminer la (sainte) « scène », qu’ils partageront avec un fidèle parmi les fidèles de notre haut-lieu, le très distingué (au sens premier, « primé » du terme, plusieurs tours d’Europe à son actif) Orchestre Philharmonique de Chevilly-Larue, renforcé samedi par des membres de l’Harmonie de Pau et une phalange de trompettes bayonnaises. Sur leurs pupitres, des œuvres de Bach, Neumark, Piazzolla, Deleruyelle, Vangelis (Conquest of Paradise), mais aussi Ravel avec son Boléro !
Bien évidemment, la dernière partie réunira toutes les forces en présence pour sublimer par la foisonnante communion des voix et de l’orchestre, les grandes œuvres classiques (et attendues) de notre riche répertoire régional (Agur Jaunak, Hegoak, Dios te salve, Marche de San Sebastian…) dans un plenum et une envie de chanter qui ne tardera pas à contaminer le public, gageons-le, et que ne renierait pas la célèbre soirée des Proms de Londres.
Le concert (c’est peu dire que depuis 4 ans, il était attendu!) débutera à 19h30, samedi 5 juillet en la Cathédrale de Bayonne. Participation libre au profit de la restauration du grand orgue.