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Histoire
Louhossoa, ancré dans l’histoire du Pays Basque
Louhossoa, ancré dans l’histoire du Pays Basque

| François Césat  740 mots

Louhossoa, ancré dans l’histoire du Pays Basque

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Vue ancienne de Louhossoa ©
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A propos de la restauration de l’église du village (traitée dans notre rubrique « patrimoine »), l’ancien maire de Louhossoa François Césat, passionné par l’histoire de son village, nous a transmis le fruit de ses recherche durant la période de 1995 à 2008.

En 1152, à la suite du mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri Plantagenêt, le Roi d’Angleterre racheta tous les droits des Vicomtes du Labourd sur leurs terres et bois.
Cependant, plus tard, une transaction eut lieu entre les Vicomtes de Macaye et de Mendionde (Belsunce et Garro) et les habitants qui usaient des droits d’usage, sur terres et forêts, pour une rente annuelle qui pouvait aller jusqu’à douze cents livres.
Les habitants des paroisses de Macaye et Mendionde utilisaient ces terres indivises qui comprenaient l’actuel territoire de Louhossoa, sur lequel existait quelques maisons et moulins.

Or, après François 1er, Henri II devint roi (1519-1559) et s’opposa à l’expansion espagnole. Pour cela, il fallait posséder une marine bien armée. Il fit développer les mines et la production de fonte et d’acier de Banca. Pour accéder à Bayonne, le réseau « routier » ne comportait que le périple suivant, avec l’utilisation de tombereaux, chargés : Banca, St-Etienne de Baigorry, Ossès, Irissarry, la route proche d’Hélette, le col au pied du Baigura, et Louhossoa où l’on s’arrêtait pour la nuit : s’y étaient établis des commerces liés à ce passage : maréchal-ferrant, charron, rebouteux, aubergiste, relais de poste (à la mairie actuelle, où on retrouve la trace des passages des têtes de moyeu des roues de tombereaux, dans les montants de la grande fenêtre), et bien d’autres prestataires ….

Le voyage se poursuivait par la montée vers le site de Pascaleku et enfin la descente sur le port de Cambo, proche des thermes. Des barques à fond plat amenaient les cargaisons à Bayonne, par la Nive.
Avec certaines pentes prononcées, il était obligatoire de doubler les attelages, il fallait donc du bétail de trait en secours à Louhossoa, et des bâtiments adéquats.

Pendant cette période qui dura au moins jusqu’au règne de Louis XV (fabrication de la baïonnette) le nombre de maisons et d’artisans augmenta sensiblement (230 ha), le loyer des terres utilisé devenait pesant, et chacun sentait bien qu’il valait mieux être propriétaire que locataire des lieux. Les jurats de Louhossoa tentèrent longtemps d’obtenir une paroisse (des traces de ces demandes existent aux archives à Bordeaux).

Or, ces commerçants avisés avaient su que Louis XIII devait épouser Anne d’Autriche, Infante d’Espagne, autour de 1616 (on mariait les enfants des pays qui étaient souvent en conflit ou pour agrandir le territoire). 
De la même manière et au même moment, la sœur de Louis XIII, Elisabeth, épousa par le même traité le futur Philippe IV d’Espagne.
Les époux ne se rencontraient pas au moment de la signature du contrat de mariage, mais les cours se réunissaient, avec les représentants mandatés des Rois et de l’Eglise.

Ainsi fut fait à Hendaye, sur une barque au milieu de la Bidassoa.
Les courtisans et ecclésiastiques échangeaient et festoyaient sur l’île des Faisans qui sera réutilisée plus tard sous Louis XIV (Traité des Pyrénées).
Ces jurats (*) ont ainsi demandé et obtenu des cardinaux, évêques - et tacitement du Roi -, la création d’une paroisse à Louhossoa (paroisse qui empiète aujourd’hui sur la commune de Macaye). 

A l’époque, le temps qui séparait la décision Royale ou ecclésiastique, de la possibilité de l’appliquer s’étirait beaucoup et, sur place, on n’attendait pas que paraisse l’édit pour l’appliquer… surtout lorsque les intérêts et la liberté des locaux étaient en jeu !
Ainsi, l’église fut commencée probablement vers 1633 et terminée vers 1674.
Le clocher tenait lieu de réunion des jurats. L’ornementation du retable de l’église, fait apparaître, probablement en remerciements à la royauté, de nombreuses fleurs de lys, tant par la représentation de la fleur elle-même, que celle de la royauté française. Le blason du porche reprend ces insignes, martelés en partie à la révolution.

Le territoire de Louhossoa devenait ainsi propriété de la paroisse et des habitants.

En 1792, après la révolution, les communes ont été crées : ainsi, le découpage entre Macaye et Louhossoa a fait apparaître une limite « en dentelle » dictée par l’adhésion des propriétaires terriens à l’une ou à l’autre commune.

(*) Un jurat est à l'origine un mot occitan issu du latin juratus, "qui a prêté serment". Un jurat est, dans certaines villes en particulier du sud-ouest de la France, en Espagne ou dans les îles Anglo-Normandes, un magistrat municipal ayant prêté serment.

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Louhossoa : stèles discoïdales anciennes ©
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Louhossoa : maison navarraise du XVIIIème ©
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zHistoire1 Louhossoa Moulin Irrituenia produisant de la pâte pour la porcelaine de Limoges.jpg
Louhossoa : le moulin Irrituenia produisait de la pâte pour la porcelaine de Limoges ©
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