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Histoire
Les vacances de l'été, de l'histoire et de ses incantations au soleil, après la crise sanitaire.
Les vacances de l'été, de l'histoire et de ses incantations au soleil, après la crise sanitaire.

| François Xavier Esponde 793 mots

Les vacances de l'été, de l'histoire et de ses incantations au soleil, après la crise sanitaire.

1 – Vacances de l’été pour le travail des champs
On imagine mal l’évolution de ces temps des vacances qui ont au fil des siècles changé et se sont adaptés aux conditions sociales des populations.
On évoquait jadis pour les plus jeunes les grandes vacances, elles deviendront au fil des ans les vacances d’été.
Comme il en sera des vacances de Pâques renommées comme vacances de printemps, et celles de Noël, connues désormais comme  vacances d’hiver.

Les aînés diront bien, d’expérience, que ces jours hors de l’école étaient liés aux célébrations religieuses de l’année. Et tout particulièrement pendant l’été où les enfants adolescents ou jeunes adultes prêtaient main forte aux travaux des champs.

- Aujourd’hui on réclame de la main-d’œuvre pour le maïs et son castrage manuel dans nos cultures locales.
La saison de l’été suivie des vendanges de septembre laissait peu de diversion aux agriculteurs et le déficit de moyens techniques trouvait dans la famille, le voisinage et la commune les appuis nécessaires pour les récoltes le plus souvent manuelles car bien peu mécanisées.

Selon les annales historiques, le pape Grégoire II autorisera en 1231 les vacances scolaires pour les quelques enfants scolarisés, un mois durant, et pour les travaux agricoles. Pour beaucoup, il s’agissait des vendanges qui mobilisaient la noria des doigts, des bras et des forces physiques pour ce travail soigné, délicat et patient.
Au fil du temps, les vacances scolaires étant ajoutées à ces journées de labeur obligé, on autorisa 80 jours pour l’année, sachant que leur durée se conformait - particulièrement l’été - aux usages des travaux de la terre.

Cette répartition demeurant libre à la discrétion des responsables scolaires et administratifs, la Révolution et l’Empire unifièrent cependant ces congés scolaires du royaume de France en l’étendant à tout le territoire

2 - L’application demeurait difficile selon les contraintes des saisons et des territoires eux-mêmes.
On rapporte qu’au XIXème siècle, le temps de ces congés alla en augmentant, en 1800 qu’on ne se méprenne, on prend ces vacances du 5 août au 20 septembre pendant la période la plus propice des travaux des champs...

En 1860, Napoléon III introduit cinq jours pendant le temps de Pâques, et en 1939, la règle s’appliqua à tous sans distinction de région ou de découpage territorial.
On en oublierait même que la France était encore paysanne en 1950, car 49 % des français travaillaient la terre, et la première main d’œuvre en ce temps-là se trouvait dans la famille elle-même, grâce aux enfants liés aux tâches saisonnières, comme leurs propres parents.

Si le mouvement social ouvrier revendiqua en 1936 le droit aux congés payés, les agriculteurs n’en eurent que peu le bénéfice. Il se dit ainsi que les travaux de la terre étant prioritaires, on voyait dans les familles ces gens de ville issus de la terre apporter leur aide pour soulager les paysans au temps des récoltes.
Deux Circulaires à l’intention des enfants en 1882, et la dernière en 1960, permettaient aux parents de retenir chez eux leur main d’œuvre domestique par une dérogation parentale scolaire qui aujourd’hui semblerait totalement insolite et injustifiée !

D’autres exigences qui ne sont plus agraires ont depuis vu le jour.
Le tourisme ayant remplacé la garde des troupeaux, l’été en de nombreux sites, les labeurs de la restauration, les visites et les déplacements de population développent des nouveaux emplois suscités par des demandes neuves.
La liste de ces jobs d’été - selon le vocabulaire branché du temps - voyait les offres s’enrichir de services destinés à des jeunes en demande d’occupation pendant leurs vacances !
Mais aujourd’hui qu’en sera-t-il ? Nul ne peut le prédire.

3- Dictons de saison
- Soleil guide ce temps de lumière.
- Le paysan rivé vers les rayons célestes égrène ses dictons nourris du temps qui passe.
Il s’en trouve quelques-uns de saveur exquise, tel - « quand le soleil est couché, le valet ne doit rien à son maître », datant de 1876 en Franche Comté, ou plus ancien, celui de 1611 : « le soleil de haute levée n’est pas de durée ».
- Plus au sud toute cigale qui chante après le coucher du soleil sera morte le lendemain du côté de la Provence.
Et, plus prosaïque : « en tout pays le soleil se lève au matin »...
- Qui se sauve du soleil aura toujours froid, rappelle un proverbe russe..
Ou pour tout un chacun - ciel rouge au soleil couchant annonce pluie ou vent - citation française de 1872.
Dans les vignes rougeoyantes de l’été le viticulteur chuchotera « pour qu’une vigne ait du bon vin, que le soleil y donne en plein...
Et pour soulager les esprits chagrinés - nul n’est parfait ici bas, le soleil lui même a ses taches !
Concluant que le prix de l’effort et des sueurs du soleil rapporte, ce proverbe perse indique - « les chemises de l’été sèchent toutes sous le même soleil » !

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