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Manifestation
De Bacchus à Hermès : l'art du vin et la passion du cheval
De Bacchus à Hermès : l'art du vin et la passion du cheval
© Claude Théthaz

| Han Izena 1618 mots

De Bacchus à Hermès : l'art du vin et la passion du cheval

Mardi 4 juillet - je n’avais pas choisi cette date commémorant l’Indépendance américaine qui retenait certains de nos amis, mais elle avait été décidée par l’organisation des courses – se déroulait à l’hippodrome de Biarritz notre « Prix du Château Miller la Cerda », la 3ème course de trot attelé sur 2975m avec 9 partants, qui vit la victoire de Loïc Boite sur « Banjo d’Or.
Une centaine de convives avaient répondu à notre invitation autour de nos millésimes 2012 et 2014, et d’un toujours savoureux et exquis buffet apprêté par Pierre Oteiza, éleveur et salaisonnier aux Aldudes. Parmi les invités, on notait la jeune princesse Sophie Galitzine, Hervé d’Olce et sa fille - remarquable cavalière -, le professeur Jacques de Cauna et son épouse Martine, la merveilleuse famille d’Alançon – du plus petit au plus « âgé », l’universitaire bordelaise Marie-Bernadette Dufourcet-Hakim et sa fille, enseignante dans une université parisienne, le président des Amis d'Arnaga Christian Perret et son épouse, Blanca Chilida et de nombreux artistes telles Martine Pinsolle, Erika Sellier, Jeanne Fouquet et son fils Christophe avec ses deux filles, le Dr Yves et Monette Laraque,  la présidente de France-Angleterre Elyane Cazcarra et son mari Victor, Clément Parakian, président d'Agur Arménie. Aux cavaliers émérites se sont joints les golfeurs : Gérard Piton du Birdie Club et son épouse ; et à l'opposé (géographique) de l'hippodrome, le président d’Esprit Saint Charles, Eric Sajous...  Et d'autres personnalités, la liste serait trop longue !
La plus noble conquête de l’homme l’a accompagné sur les champs de bataille, au temps des travaux et à l’heure des jeux. Au terroir, aux cépages et aux gestes originaux qui faisaient l’identité de leurs appellations, correspondaient des races adéquates de chevaux que nos aïeux avaient patiemment sélectionnées pour leur vignoble, une tradition ressuscitée en quelques endroits grâce à quelques passionnés et aux haras nationaux. Ainsi, de Bacchus à Hermès nous sont restés quelques noms de grands crus, que leurs coursiers soient « blanc » ou « noir», et d’Hermès à Cupidon, les cavaliers à propos de leur monture comme les vignerons à propos de leurs crus affirment volontiers que le principal objet de leur attention « a du cœur ».
France – Amérique - Russie
A ce propos, je ne résiste pas devant une « parenthèse historique » : la semaine prochaine, M. Macron a invité M. Trump à la revue du 14 juillet sur les Champs Elysées afin de commémorer l’entrée en guerre des troupes américaines il y a 100 ans. Je rappelle tout de même : en 1918, en tout deux divisions américaines sur 110 divisions françaises, 56 britanniques, 12 belges et 2 portugaises qui luttaient sur le front occidental contre 192 divisions allemandes.
Sans minimiser aucunement l’apport de nos amis américains, je souhaiterais rappeler l’importance de l’aide russe – que je sache, aucun représentant de la Russie n’avait été invité dans les mêmes conditions que Mr Trump, ni en 2014, ni en 2016 !
Or, en 1914, alors que les troupes allemandes volent de succès en succès en France, l'entrée en action de l'allié russe est vitale. Et non seulement les Russes sont là, mais encore ils sont vainqueurs. Ils culbutent l'armée allemande à Gumbinnen, malgré leur préparation incomplète. Toute la Prusse orientale, berceau d'un grand nombre d'officiers allemands, est ouverte aux hommes du tsar. Panique et colère à Berlin. L'état-major allemand est obligé de prélever des troupes sur le front ouest pour tenter de contrecarrer l'offensive russe en Prusse orientale : deux divisions allemandes sont retirées du front occidental, pourtant décrété prioritaire. Les Russes ont sacrifié leur armée pour sauver Paris ! La Russie joua un rôle encore plus considérable dans le sort de la bataille de Verdun : début juin 1916, l’armée russe lança, à l’initiative du général Alexei Broussiloff, une vaste offensive sur les 550 km du front russe du sud-ouest. Grâce à cette opération, qui devait entrer dans l’histoire sous le nom de « percée Broussilov », l’armée russe refoula l’adversaire de 60 à 150 km, lui ayant infligé des pertes sensibles- jusqu’à un million 500 mille tués et blessés. Pour sauver la situation sur leur front de l’est, les Allemands furent – à nouveau - obligés de transférer du front de l’ouest, y compris de la région de Verdun, 30 divisions d’infanterie et 3 et demie de cavalerie. S’il est vrai que la bataille de Verdun prédétermina grandement la défaite de l’Allemagne dans la première guerre mondiale, il est tout aussi vrai que l’issue de cette bataille au profit de la France fut déterminée dans une mesure décisive par la « percée Broussilov ».
Ce rappel nous impose donc une pensée en souvenir de l’empereur de Russie Nicolas II qui fut l’ardent artisan de cette aide russe, et sa famille le paya de manière tragique à la révolution de 1917, il y a un siècle. Or, partisan de la paix - Nicolas II est à l’origine du tribunal international de La Haye - c’est sous que la Russie avait réalisé un grand bond économique en avant, en effectuant toute une série de réformes efficaces, en augmentant sa population et son potentiel de défense. Si la Première guerre mondiale et la révolution n’avaient pas eu lieu, la Russie se serait retrouvée parmi les leaders économiques, militaires et politiques du monde, au dire de nombreux experts économiques internationaux.
Nous voilà loin, me direz-vous des courses de chevaux.
Eh ! bien, pas tant que cela.
Car il y eut l’apport du sang russe Orlov, ce trotteur obtenu par le comte Alexis Orloff par croisement d'étalons arabes avec des juments danoises et hollandaises Hardraves (Orloff, l’ancêtre de celui qui vint à Biarritz au temps de Napoléon III et dont l’épouse, en passe de se noyer sur la plage du Miramar, dut sa vie au gardien du phare et guide-baigneur Pierre Lafleur)
Toujours est-il que le noble trotteur russe au pied sûr, réputé endurant, énergique et audacieux – toutes aptitudes naturelles lui procurant au trot cette allure rapide et équilibrée -, a régné sur les champs de courses, en particulier à Biarritz, pendant tout le XIXe siècle et bien plus tard.
Y pensait-il, le grand-duc Alexandre Mikhaïlovitch, le créateur de l’aviation russe à la veille de la guerre de 14 après avoir rencontré à Biarritz Blériot, le pionnier de l'aviation française, Biarritz où l’oncle de Nicolas II résidait une bonne partie de l’année ? Un cliché d’époque montre le grand-duc dans sa « loge équestre » en compagnie de ses enfants suivre les courses de Biarritz.
Un siècle se sera écoulé depuis ces événements qu’il me semblait utile de rappeler. Et à l’occasion du PRIX du CHÂTEAU MILLER LA CERDA aux Courses de trot de Biarritz, nous avons voulu partager avec vous cette rencontre « magique » entre l’art équestre et le vin, en une subtile alliance d’élégance et de prouesses techniques !
Nous vous avons proposé :
Millésime 2012 : la robe est de couleur rubis avec des reflets d'évolution sang - Nez intense, avec des notes toastées fondues, des nuances de sous-bois et une note de cuir - Bouche acidulée dès l'attaque, avec des tanins très souples et discrets qui accompagnent des arômes du bouquet sur la figue et des nuances truffées.
 Millésime 2014 : la robe est très soutenue, couleur pourpre avec des reflets rubis - Nez net et intense, avec des notes de bourgeon de cassis frais et des nuances toastées discrètes. Bouche ronde en attaque, portée par des tanins plus musclés en finale et sur des arômes frais de crème de mûre.
Ils appellent la viande d’un repas, agneau, blonde aquitaine, chevreuil ou palombe, et même la morue du golfe biscaïen…
-Exceptionnellement, encore cet été, la caisse de 12 bouteilles à 99 € (soit 8,25 € la bouteille de 75 cl)
Quelques mots de nos vignes et de notre chai
C’est sur la route de Saint-Emilion à Sauternes, un lieu chargé d’histoire, que sont situées nos vignes. Ce plateau de l'Entre-Deux-Mers sur la rive droite de la Garonne présente un relief très pittoresque de vallons encaissés et garde un riche héritage de maisons, moulins fortifiés, bastides, chartreuses et abbayes. Nos belles vignes de Merlot se trouvent à Saint-Martial, entre Sauternes et Saint-Emilion, près de Malagar, la demeure de François Mauriac, et à quelques pas du château de Malromé où Toulouse-Lautrec passa ses dernières années. Notre propriété est disposée sur un terroir argilo-graveleux très propice au Merlot, qui montre quelque ressemblance avec Pomerol. Sur des coteaux idéalement exposés et dans un très bel environnement, nos vignes sont bercées par la douceur du climat océanique. L’encépagement est 100% Merlot : les vins issus du Merlot présentent une robe violine et des arômes de fruits noirs bien présents. Une attaque sur le fruit avec une belle fraîcheur vous tapisse la bouche. Des tannins fermes avec de la finesse. Des vins gras dès leur première année.
Le chai a été entièrement rénové il y a quatre ans : doublement de la surface, nouvelles cuves de vinification dont l’une enterrée, mise aux normes de l’exploitation du point de vue environnemental : installation de cuves d’évacuation enterrées pour les eaux usées, etc.
Barriques d'un an acquises auprès du 2e cru classé de Margaux (merlot ne souffre pas des barriques de bois trop jeunes, aux tannins trop puissants ex. vega sicilia)
Nous le vinifions bien-sûr selon les méthodes les plus traditionnelles, sans ajouts excessifs d’aucune sorte - par exemple, au lieu d’utiliser quelque chimie, nous passons simplement la tondeuse entre les rangs de vignes afin d’empêcher les mauvaises herbes de monter à l’assaut du raisin. Mieux que les cultures « BIO » (biologiques), nous produisons du vin « naturel »…
Selon un proverbe allemand, l'avare est un cheval chargé de vin et qui boit de l'eau en chemin. Nous vous souhaitons de tout cœur de faire fi de toute avarice en buvant d'avantage de vin que d'eau !
Han Izena

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