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Agriculture
Un prix mérité pour les agriculteurs basques qui ont sauvé la race du canard Kriaxera
Un prix mérité pour les agriculteurs basques qui ont sauvé la race du canard Kriaxera

| Yves Ugalde 468 mots

Un prix mérité pour les agriculteurs basques qui ont sauvé la race du canard Kriaxera

Les agriculteurs basques qui ont sauvé la race très spécifique du canard Kriaxera, viennent de recevoir le premier Prix national 2025 pour l’agrobiodiversité animale décerné par la Fondation du Patrimoine. Au cœur de la grippe aviaire de 2021, ils ont refusé de baisser les bras. Il en allait de l'éradication programmée d'une filière, mais, plus encore, d'une espèce très particulière de notre territoire.

L'idée salvatrice a donc consisté à conserver des œufs dans des conditions techniques dont le détail m'échappe techniquement, mais qui ont permis d'assurer rien de moins que la survivance de ce canard.

On savait déjà les paysans vigilants sur l'impérieuse nécessité de ne pas mettre tous les œufs dans un même panier, mais là, ils ont fait beaucoup plus fort en ayant le souci de préserver une famille de canard dont la filiation était menacée de disparition totale.

Nous sommes là devant un acte fondamental de protection du patrimoine animalier de notre territoire. Et je dois dire que je vois dans cette stratégie sans bruit ni effusions médiatiques un geste fondamental de sauvegarde d'un pan entier de la faune de notre faune agricole.

Car cette faune existe aussi. Elle aussi, mérite considération, quoiqu'en pensent quelques idéologues de la cause animale. Elle participe d'un acte de civilisation. Oui, l'agriculture est bel et bien civilisationnelle. Au point que l'agriculteur se sent à son tour redevable de la protection de son milieu avant quiconque. Et, en l'occurrence, beaucoup plus par devoir moral et environnementaliste au sens premier du terme, que par intérêt financier immédiat.

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Les lauréats de la Fondation du Patrimoine ©
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En conservant ces œufs, les récipiendaires de ce prix, du côté de Lohitzun-Oyhercq, n'ont été poussés par aucun mobile mercantile. Ils ont d'abord pensé à tout faire pour que ce canard bien précis et identifié, ne subisse pas la loi aveugle de tout abattage sanitaire en série.

Se soumettre à cette obligation constitue un sacrifice financier parfois irrémédiable, ils n'ont pas voulu y ajouter un deuil laissant un vide définitif dans leurs exploitations. Il s'agit ni plus ni moins d'un refus de la fatalité sous le couvert d'une décision publique qui ne veut s'offrir le luxe d'aucune nuance.

Et pourtant le degré supérieur de responsabilité vis à vis de ce qui n'aurait pu être qu'une application passive et résignée de la consigne d'abattage, ce sont bien ces agriculteurs qui l'ont, seuls, atteint. Encore une fois, au-delà de la norme très en vogue du "zéro risque", il est bon de voir qu'il reste encore des femmes et des hommes dans nos champs, capables de se lever pour préserver un particularisme, une identité.

Pour les gens qui aiment la terre, il y a ainsi nécessité de ne pas se contenter "d'ouvrir le parapluie", vision très citadine et à courte vue de nos intérêts publics, mais déjà de croire dur comme fer au retour du soleil...

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MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS | 16/05/2025 13:14

Alors là, BRAVO ! J'ai envie de vous adresser toutes mes félicitations, mais ce serait sans doute prétentieux, pour moi qui ne suis rien. J'apprends ici l'existence, et en même temps sa sauvegarde contre l'aveuglement totalitaire de tous ces abattages administratifs décidés en réalité pour nuire à notre mode de vie sous un prétexte effroyable. En effet je me suis rebellé avec tous ces éleveurs spoliés. J'ai partagé ces bandeaux noirs de deuils sur les panneaux des localités. J'approuve entièrement ce renversement de ces mêmes panneaux pour dénoncer l'évidence que le régime politique imposé de force nous fait marcher sur la tête ! Depuis la visite de cette petite actrice en maillot de bain rouge d'une série télévisée US à l'Assemblée Nationale, le régime complice veut la destructions de la filière du foie gras et donc du canard ! Les élevages devaient disparaître sous le prétexte tout trouvé d'une "grippe aviaire". Pourtant l'évidence était que seuls les élevages dont les canards mouraient provoquaient alors la faillite ou des au moins des difficultés aux seuls éleveurs concernés !? Les autres ne devaient en aucun cas être inquiétés en théorie car le virus de cette grippe était détruit à la cuisson des canards et ne rendait pas malade l'humain ! Les canards en bonne santé, même porteurs ne présentaient aucun danger. Au lieu de cela, le prétexte fut utilisé pour tout détruire ! Ce fut insupportable. Bravo aux résistants ! Et un grand MERCI à eux de ma part qui ne suis rien d'autre qu'un admirateur de leur métier et un simple consommateur de leurs merveilleux produits.

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