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Critique
Remise du Prix Littéraire des Trois Couronnes à Arcangues
Remise du Prix Littéraire des Trois Couronnes à Arcangues

| Han Itzena 897 mots

Remise du Prix Littéraire des Trois Couronnes à Arcangues

Le château d’Arcangues a servi d’écrin à la cérémonie annuelle de remise du Prix Littéraire des Trois Couronnes qui s’est déroulée samedi dernier, à la faveur de la soirée littéraire et musicale de soutien à notre site « Baskulture » et à sa « Lettre du Pays Basque ». Le président du jury, Alexandre de La Cerda, en a dévoilé le palmarès 2016 en compagnie du Marquis d’Arcangues, hôte de la manifestation, et dont le grand-père, Pierre d’Arcangues, avait été l’un des fondateurs du prix, en 1958, avec les préfets et hommes de lettres Pierre Daguerre, Gabriel Delaunay, ainsi que le poète et critique artistique Pierre Espil (avant que ce dernier ne demande à Alexandre de La Cerda de continuer le prix après sa disparition). A une époque où l’histoire est tellement malmenée dans les écoles, les collèges, les lycées, et ailleurs, le jury a décidé de récompenser plus particulièrement des auteurs - et des acteurs - très méritants de notre région :
- Josette Pontet professeur honoraire (émérite) d’Histoire moderne de l’Université Bordeaux 3, auteur de nombreux ouvrages dont une « Histoire de Bayonne » parue chez Privat et présidente de la Société des Sciences Lettres et Arts, « fondée en 1873, la plus vieille association de Bayonne » sous l’égide de laquelle elle organise régulièrement des rencontres réunissant des spécialistes reconnus, des personnalités de renom, qui présentent le résultat de leurs recherches récentes, en les mettant à la portée d’un large public. Et à chaque fois, ou presque, elle assure l'édition de très beaux volumes d’actes de ces colloques.

- En la personne d’Eric Gildard, auteur de nombreux ouvrages sur la célèbre villégiature du Sud des Landes (dont « Le Gouf Capbreton-Hossegor »), le jury a décidé également de récompenser cette extraordinairement active association qui déborde souvent – et amicalement – sur le Pays Basque dans sa remarquable lettre hebdomadaire ainsi que les colloques concernant la vie de la cité, autour des trois grands écrivains qui l’habitèrent, Rosny Jeune et Paul Margueritte, membres fondateurs de l'Académie Goncourt, et Maxime Leroy homme de lettres et sociologue. Les conférences annuelles, les rencontres et les manifestations des Amis du lac en faveur de la défense de la mémoire de la cité et de l'identité des lieux et de la nature à préserver. Les Editions "lac et lande" à l’origine de plus de 145 ouvrages publiés à ce jour.

- Monique Rousseau, pour la remarquable série des « Biarritz-promenades » qu’elle avait débuté avec son mari Francis – trop tôt disparu -, et des ouvrages tels que « L’église Saint-Martin et son cimetière », « Aux quatre coins de Biarritz : les maisons, les rues et les habitants de la villégiature impériale retrouvent leur histoire grâce à des années de recherches aux archives de Pau ou bien plus loin, parfois. Avec le risque cent fois répété de se voir copiée, spoliée, plagiée, sans être, bien évidemment, jamais citée… Que serait Biarritz sans sa mémoire vivante développée par cet ancien professeur d’anglais qui s’est situé dans la lignée des « Vieilles maisons, vieux papiers » de Georges Lenôtre… Souffrant d’une méchante grippe, c’est à son amie Marie-Christine Genay Fagalde que le diplôme a été remis.

Un demi-siècle de littérature
Le prix littéraire des « Trois Couronnes »  avait été créé au Pays Basque à la fin des années cinquante par les membres du corps préfectoral Pierre Daguerre et Gabriel Delaunay auxquels une certaine connivence de plume adjoignit les poètes Pierre Espil et Louis Ducla, fondateur de l'Académie pyrénéenne. Il compta dans ses rangs, entre autres, Jean et Maurice Rostand, l’écrivain landais Willy de Spens, l’auteur régionaliste Philippe Veyrin, Jacques Lemoîne – le fondateur du quotidien « Sud Ouest » -, le Professeur Delay - maire de Bayonne, Pierre d'Arcangues, la princesse Galitzine, etc. Ses deux présidents d’honneur furent membres de l’Académie Française : Léon Bérard et Pierre Benoît, et son premier président, l’écrivain béarnais Joseph Peyré. Il fut attribué pour la première fois en août 1958, à Hasparren, en l’honneur de Francis Jammes et en présence de la veuve du poète.
Ce prix récompense, chaque année, les ouvrages ayant pour sujet le Pays Basque ou la Gascogne, de même que les auteurs originaires de ces régions.
Parmi les nombreux auteurs à qui il fut attribué en près de cinquante ans d’existence, figurent Christine de Rivoyre en 1973 ou Bernardo Atxaga en 1995, sans oublier l’universitaire grand spécialiste de Pierre Loti, Yves La Prairie. Quelques années auparavant, à l’initiative du jury des Trois Couronnes, un monument en mémoire de Loti avait été inauguré à Hendaye en présence de son fils Samuel Viaud.
Quant au nom même du prix, il évoque la montagne qui servit en quelque sorte de borne frontière entre les trois Couronnes de France, de Navarre et de Castille et d’écrin pour la signature de la Paix des Pyrénées il y a 350 ans. L’ascension des « Trois Couronnes » par Maurice Ravel à l’été 1911 lui aurait inspiré sa composition jamais achevée « Zazpiak Bat ».
Peu de temps avant de disparaître, Pierre Espil, qui en avait été la pierre angulaire, avait demandé à Alexandre de La Cerda - un des derniers lauréats en 1998 - de continuer ce prix.
Pour sa remise au goût du jour en 2009, il avait été décerné à Frédéric Beigbeder pour son livre « Un Roman français » ainsi qu’à l’historien Jacques de Cauna, au romancier Hubert Monteilhet et à l’archiviste de la mairie de Biarritz Monique Beaufils.
Han Izena

 

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