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Patrimoine religieux
Lumières et ténèbres des Offices de la Semaine Sainte
Lumières et ténèbres des Offices de la Semaine Sainte

| François-Xavier Esponde 719 mots

Lumières et ténèbres des Offices de la Semaine Sainte

La coincidence de guerres et de promesses de lumières de jour et de la nuit depuis ce temps de la semaine sainte  a montré en clair obscur cette année les deux images dominantes de l'actualité telle que présentée par les médias.

La Renaissance dans l'histoire passée jusqu'au temps du Baroque excellait en cette démonstration contrastée jusqu'à ces jours où l'image domine sans cesse le texte sacré revisité par l'actualité et la liturgie.
Certains offices des ténèbres" se célébraient jadis lors de cette semaine sainte et renvoyaient à l'obscurité totale.

Peu présents aujourd'hui ces rites anciens existent encore nuitamment dans une église éclairée de bougies à minima ou lors du vendredi saint comme à Aia en Guipuzcoa ou Fontarabie, au terme du chemin de la passion un garde armé et sa légion d'anges blancs fait son entrée dans l'église, au pas cassé ou cadencé jusqu'à la croix et participe à la mise en sépulture du crucifié par ces démonstrations singulières d'une para liturgie quelque peu apocryphe !

Les pays latins, dont la Corse, en ont aussi conservé la tradition.

Les ténèbres et la lumière sont en lutte et pour quelque religieux le combat des âmes sauvées combat les âmes écartées à jamais de la lumière.

Satan imprime cette empreinte. Ces offices de la nuit des trois jours de la Semaine Sainte, le rapportent.

"Offices des ténèbres d'avant la réforme liturgique de 1955 avant le Concile Vatican II, la nuit s'abat dans les églises  au cours de trois jours successifs, mercredi, jeudi, vendredi, et les quinze chandeliers triangulaires placés dans le choeur sont successivement éteints  à l'exception du Seul symbolisant le Christ , abandonné des siens, caché derrière l'autel pour montrer la nuit totale alentour de ces jours particuliers.

En 1955, on abandonna l'usage ancestral qui tombera en désuétude et dans l'oubli sauf en quelques rituels qui s'en inspirent encore.

Dans la bible, ces jours majeurs de la passion du christ sont repris lors de la liturgie chrétienne, et condensé par le concile de Trente  lors des matines et des laudes en un office particulier des Ténèbres célébré la nuit d'une triade de la semaine sainte.

Trois psaumes avec antiennes avec la première nocturne  trois leçons dites leçons des ténèbres.

Les auteurs de musique sacrée s'inspirèrent de la bible pour ce registre liturgique tels Charpentier, Couperin, Brossard, Lalande, Lambert, Nivers et tant d'autres talents méconnus !

Le Livre des Lamentations du Prophète Jérémie du VIème siècle avant JC lors de la destruction du temple de Jérusalem par le roi Nabuchodonosor en est le creuset.

Douleur des déportés de Sion , comme rappelé par la liturgie chrétienne lors de la Passion du Christ qui d'y rattache. Les événements de ces temps derniers le rappellent encore !

Les écrits de Paul l'apôtre et saint augustin confirment l'importance pour tout chrétien du déroulé de la passion du christ  qui se perpétue !

Le choix du pater, de l'ave du credo précède le miserere au temps de ce rite singulier de Pâques.

On disait que les célébrants pour ajouter au drame en cours la dramaturgie nécessaire vociféraient lors des rites religieux pour signifier le désordre produit par belzéboul ou le diable ayant conduit à la mort du Crucifié !

Ces rites profanes auraient-ils totalement disparu ? Non point, bien que modifiés par la réforme liturgique de 1955.

L'abbaye de Solesmes au cours du vendredi saint les a conservés comme en d'autres couvent en France,  et particulièrement dans le sud du pays plus démonstratifs dans les coutumes religieuses.

Les gens d'ici se rappellent que lors du Vendredi Saint à Fontarabie, la légion armée bruyante et désordonnée fait plusieurs incursions liturgiques dans l'église pour rappeler le drame de cette mort sacrificielle du Christ  qui modifie l'ordre du monde présent !

La juxtaposition texte sacré et image, guerre et liturgie de la Semaine Sainte ont pu s'amplifier cette année  dans ce rapport diffracté de la lumière si contrasté par l'actualité telle que rapportée par les images véhiculées par les médias .

Le Dôme du Rocher de Jérusalem ne laisse au vu de ces menaces portées sur la terra santa par la guerre personne indifférent !

Lumière et ténèbres en ce temps pascal qui court jusqu'à Pentecôte pour les chrétiens, embrassent l'actualité et la spiritualité d'une tonalité particulière d'un monde instable et confus, en espérance de jours meilleurs !

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