2
Actualités
L’hommage au cardinal Etchegaray
L’hommage au cardinal Etchegaray

| Alexandre de La Cerda 893 mots

L’hommage au cardinal Etchegaray

Mercredi dernier, une belle assistance réunie sous le porche de la cathédrale de Bayonne rendait hommage au Cardinal Etchegaray disparu il y a un an. 
A l'entrée de la cérémonie orchestrée par l'Abbé Esponde, devant les drapeaux levés des anciens combattants et entraînés par le chœur d'hommes Pottoroak sous la direction d'André Lassus, les participants ont entonné debout un vibrant "Agur Jaunak". 
« Hymne puissante portée au Ciel » selon la belle expression de Christiane Rancé dans le quotidien « La Croix », ce « Ciel » qui fut le dernier mot encore lisible sur ses lèvres comme l’assura Mgr Aillet : l’évêque de Bayonne fut un de ses derniers confidents à la maison de retraite « Arditeya » de Cambo où s’était retiré le prélat basque dans ses dernières années. 
Femme de Lettres et journaliste « chargée du fait religieux » au "Figaro magazine", auteur d'ouvrages consacrés à des figures spirituelles — Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila – et des "Carnets spirituels", sa quête de beauté et de mystère n’avait pas manqué de porter Christiane Rancé vers ce globe-trotter lancé aux quatre coins du monde par le pape Jean Paul II, ce ce pèlerin de la paix qui lui « évoquait ses souvenirs avec son inimitable accent, que comprennent tous ceux qui connaissent les torrents du Pays Basque, et le roulement des galets au reflux de ses vagues »
Le cardinal avait été « envoyé à travers le monde, sur les points chauds, non seulement pour tenter de régler des conflits, mais pour mettre tout en oeuvre pour soulager les misères. Mgr Etchegaray fut cette « visibilité », plus lumineuse grâce à la foi qu’il avait lui-même dans une paix possible - une foi à soulever des montagnes »

Des qualités qui furent soulignées par les diverses interventions ponctuées d’intermèdes musicaux de l’accordéoniste Gérard Luc et les bertsus émouvants du chanteur Michel Etcheverry. En particulier celles de l'académicienne Florence Delay et du président de la Communauté Pays Basque Me Etchegaray qui souligna « la mémoire d’un homme, de son combat, de son parcours si singulier » qui nous renvoyait « à la part irréductible qui habite certains êtres : des convictions personnelles, politiques, religieuses, la fidélité à des valeurs et à des attachements ».

Pour ma part, en tant que consul (h) de Russie et chrétien orthodoxe, j’eus l’occasion de rappeler les liens étroits qui avaient uni pendant cinquante ans le prélat basque aux patriarches de Moscou et à l'Eglise orthodoxe russe, ainsi que mes souvenirs de ses rencontres avec lui (voyez l’article « Le cardinal Etchegaray, l’ami de l’Eglise orthodoxe russe » en rubrique histoire). Parmi les personnalités, on notait encore la présence du général de corps d'armée et de Mme Michel Zeisser, ainsi que du sénateur Max Brisson et de la veuve de l'ancien maire d'Espelette Andde Darraïdou, lequel avait accompagné le cardinal lorsqu'il se retrouvait, en ses dernières années, dans son village natal.

Et Yves Ugalde, adjoint à la culture bayonnais, de remarquer pendant la cérémonie, « tout au-dessus de la photo du prélat basque, posé sur le linteau délesté de tout bas-relief depuis la révolution française, perchoir on ne peut plus humble par conséquent, un pigeon, un seul pigeon, aura suivi l'intégralité de l'hommage à ce grand pair de l'Eglise de France ».

Le salut au drapeau des anciens combattants et, tout aussi vibrant que l’« Agur Jauna » du début, la salutation mariale en basque « Agur Maria » et le « Salut Bayoune » en gascon clôturèrent l’émouvante cérémonie.
A ce moment précis, nota encore Yves Ugalde, « un autre pigeon est venu retrouver le stationnaire sur la corniche vide barrant l'entrée de la cathédrale. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer avec les hommes de bonne volonté »

Quant à l’abbé Esponde, il n’avait pas manqué de s'arrêter sur « l'ermite d'Arditeya, finissant sa vie à Cambo en parvenant à une sereine quintessence qui ne tenait qu'en un mot répété à l'envi par l'intéressé à tous ses visiteurs : "l'humilité". Le seul moyen pour que l'homme progresse »

Abba Roger, ermite d'Arditeya, par François-Xavier Esponde
De retour d’un grand voyage à travers les mondes, Abba Roger, ermite d’Arditeya se confia.
« J’ai vu tous les filets du malin déployés sur la terre, la guerre, la famine, l’épidémie, la haine, les puissances de terreur et j’ai dit en gémissant : qui donc les adoucira, alors une voix intérieure me fut soufflée : l’humilité, Roger ».
Un jour Abba Roger se rendant dans sa cellule avec quelques livres portés de son exode, fut intercepté par le malin, voulant lui dérober ses quelques souvenirs et ses espérances de renoncement .
Et comme voulant le brutaliser, il ne le put. Ce génie malfaisant lui dit : « une grande force sort de toi, Roger, et je suis impuissant contre toi. Tout ce que tu fais, je peux le faire moi aussi. Tu te prives de nourriture, moi je ne mange rien.
Tu veilles dans ta solitude, moi je ne dors plus du tout. Mais tu me bats sur un point ».
Abba Roger l’ermite lui demanda sur lequel ?
Et il lui répondit : « seulement ton humilité, c’est à cause de cela que je sens mon impuissance contre toi ».
On demanda encore à Roger l’ermite qu’est que l’humilité ? Et Roger susurra : « si ton prochain médit contre toi, pardonne, pardonne encore avant qu’il ne te donne raison ».
Un dernier visiteur demanda à Roger, l’ermite d’Arditeya, qu’est ce que le progrès de l’humain selon l’Eternel, et Roger pensif répéta à nouveau : « c’est l’humilité. Plus en effet l’homme s’humilie, plus il progresse ».
Apophtegmes de Frère Roger, ermite de l’universel en "Arditeya".

yMgr Aillet (long).jpg
Mgr Aillet ©
yMgr Aillet (long).jpg
y Florence Delay.jpg
L'académicienne Florence Delay ©
y Florence Delay.jpg
y Alex (long).jpg
Le consul (h) de Russie ©
y Alex (long).jpg
yy Michel Etcheverry et l'abbé Esponde.jpg
Michel Etcheverry et l'abbé Esponde ©
yy Michel Etcheverry et l'abbé Esponde.jpg
choeur Pottoroak et Max Brisson.jpg
Le choeur Pottoroak et, au premier plan, le sénateur Max Brisson ©
choeur Pottoroak et Max Brisson.jpg

Répondre à () :

Clémence Dubourg | 13/09/2020 20:20

Je suis surprise de voir que Madame Josette Pontet n'est pas citée dans l'article relatant l'hommage rendu au cardinal Etchegaray mercredi dernier, sous le porche de la cathédrale. Pas de photo non plus de cette historienne de qualité qui a fait pourtant une intervention remarquable. Mais comme d'habitude, on note l'autosatisfaction et le nombrilisme d'Alexandre de la Cerda qui ne manque pas de poser pour la postérité !!!

Alexandre de La Cerda | 15/09/2020 15:40

Chère lectrice de Baskulture et donneuse de leçons, votre remarque particulièrement injustifiée dénote une ignorance crasse des faits : il est vrai que nous n'avions pas encore mentionné - peut-être à tort, je vous le concède - l'intervention par ailleurs très intéressante de Mme Pontet, mais elle ne nous avait pas fait parvenir son texte, et l'abbé Esponde lui en ayant fait la demande, nous espérons le recevoir avant jeudi 18h afin de le publier dans notre prochaine "Lettre" (vendredi matin). Quant à mon supposé "nombrilisme" aux dépens de Mme Pontet, votre accusation est d'autant plus incongrue que : 1. non seulement j'ai toujours signalé et chroniqué, voire développé les manifestations qu'elle organisait (SSLA Bayonne et UTLB) 2. mais je fus le seul journaliste qui avait annoncé son entrée à l'Académie de Bordeaux et un des rarissimes "locaux" présents lors de l'événement (je ne pense pas vous y avoir rencontré ?) https://baskulture.com/article/lhistorienne-josette-pontet-entre-lacadmie-de-bordeaux-2860 3. Et je me souviens qu'à mon initiative (Ah, zut ! vous allez encore me traiter de nombriliste, ha-ha-ha !), le Prix des Trois Couronnes lui avait été décerné pour son oeuvre au château d'Arcangues en décembre 2016 : https://baskulture.com/article/remise-du-prix-littraire-des-trois-couronnes-arcangues-2330... Alors, faites moi la grâce de réviser vos jugements à l'emporte-pièce, je vous en remercie par avance ! Alexandre de La Cerda, de l'Académie des Jeux Floraux et de l'Academia de la Diplomacia del Reino de España (Ah, zut ! Encore du nombrilisme, ha-ha-ha !)

| | Connexion | Inscription