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Histoire
Les Vikings en Wasconia (Pays Basque Nord et Gascogne)
Les Vikings en Wasconia (Pays Basque Nord et Gascogne)
© Le martyre de saint Léon de Bayonne par Ernest Georges Bergès

Les Vikings en Wasconia (Pays Basque Nord et Gascogne)

Depuis quelques années les ouvrages écrits par Joël Supéry popularisent dans nos régions l’idée que les Vikings danois et norvégiens ont dominé Bayonne, une partie du Pays Basque et de la Gascogne au cours des IXe et Xe siècles. En réponse, les historiens universitaires et la plupart des sociétés savantes locales réfutent totalement cette interprétation. Alors, que peut-on en dire au regard des (très) maigres sources documentaires fiables de cette époque ?

Bayonne et les Vikings 

Les Vikings à Bayonne selon un géographe arabe du XIe siècle

L’auteur arabo-andalou Abû °Ubayd al-Bakrî (vers 1014-1094) décrit l’Europe occidentale selon une source arabo-musulmane datant de la période 936-954. Sa description n’est donc souvent pas en concordance exacte avec le temps où il vivait, mais antérieure à son époque. Et la source arabe du Xe siècle semble clairement se baser sur une source rapportant des faits datant du IXe siècle selon d’autres détails qui y sont rapportés.

Il explique que le Pays de Labourd (la province s’étendant de Bayonne à la frontière espagnole et incluant Bayonne jusqu’à la fin du XIIe siècle) appelé en arabe « bilâd Bayûnah » (Bayûnah est clairement Bayonne dans l’œuvre d’Al-Idrîsî mort vers 1165) est habité par les Normands (Amânîs, le terme courant pour désigner les Normands (Vikings) étant en arable al-Armânîyûn).

La traduction du passage donne donc en français : 

« […] A l’est, toujours les Slaves. A l’ouest, les Basques et le pays de Bayonne, dont les habitants, connus sous le nom de Normands, parlent une langue différente de celle des Francs ». 

François Clément, l’auteur de l’article historique qui rapporte ce texte (F. Clément, « La perception de l’Europe franque chez Bakri (XIe siècle », Le Moyen Âge, tome XCIII, 1987, pages 5-16) pense mal lire le texte et essaie d’avancer qu’il s’agit en fait du pays de Bayeux qui lui paraît plus logique que Bayonne. Il faut savoir que la langue arabe n’écrit que les consonnes et pas les voyelles, donc il est très compliqué de distinguer en arabe les noms Bayonne et Bayeux. Mais sachant que des Normands ou Vikings ont apparemment détruits tous les évêchés de la Gascogne occidentale et qu’ils n’ont été définitivement battus qu’avant 988 par le duc-comte de Gascogne Guilhem-Sans à la bataille de Taller, il semble assez logique finalement que des Vikings aient pris Bayonne pour contrôler tout le bassin de l’Adour. Après tout, en dehors du cas de Rouen et de la Normandie naissante à partir de 911 accordés au chef viking Rollon, la Bretagne a été plus ou moins occupée par des Vikings de 913 à 936, date du début de leur expulsion (à Nantes) par le tout nouveau duc de Bretagne Alain Barbetorte. Les élites laïques et ecclésiastiques du royaume de Bretagne avait massivement quitté leur pays, et il fallut attendre la reprise de Nantes en 936 par Barbetorte, ville qui fut le siège d’un embryon d’état normand reconnu par les Francs en 927, suivi de plusieurs campagnes militaires menées entre 936 et 939 pour libérer entièrement la Bretagne des Vikings. Mais cette région fut encore la proie d’attaques et de coups de main vikings en 944 (prise de Dol), 960 (prise de Nantes) ou encore 996 (nouvelle prise de Dol). Voir le livre de Jean-Claude Cassard, Le siècle des Vikings en Bretagne, Paris, éd. Gisserot, 1996. Donc il est bien plausible comme l’avance Joël Supéry, que Bayonne était la tête d’un embryon d’état normand ou viking comme le fut Nantes en Bretagne.

Les Vikings remontaient l’Adour pour piller le territoire selon un autre géographe arabe

Chez un autre géographe arabe nommé al-Himyarī cité par Jacques Clémens dans son article « Dax, capitale de la Gascogne au IXe siècle », Bulletin de la société de Borda, 1982, pages 17-34, ainsi que dans Jean-Charles Ducène, L’Europe et les géographes arabes du Moyen-Âge, Paris, 2018, p 168, la Gascogne (confondue ici avec la Galice), « sa capitale est la cité de Dax ». «C’est une ville construite en grande pierres quadrangulaires  [l’enceinte gallo-romaines détruites dans sa majorité, hélas, à la fin du XIXe siècle], le long d’un fleuve [l’Adour] que les Vikings (Mağūs) ont remonté avec leurs bateaux. »

La légende de saint Léon tué à Bayonne par des « pirates païens »

Il existe aussi les Vies légendaires de saint Léon de Bayonne (une courte et une longue) datant du XIIIe siècle et qui expliquent bien que des « pirates païens adorateurs d’idoles » occupaient alors Bayonne, alors que la campagne l’entourant était peuplée de Basques (Basculi). Selon ces hagiographies très tardives par rapport à l’époque des invasions vikings, ces mêmes païens auraient tué saint Léon. La Vie longue rapporte d’ailleurs la conversion au christianisme d’un certain « Argar », nom qui doit correspondre au nom scandinave Asger.

Conclusion provisoire

Donc, même si Joël Supéry exagère bien trop dans ses livres portant sur la question en voyant des Normands/Vikings partout en Gascogne et dans la toponymie locale, il m’apparaît bien que les Vikings ont probablement occupé Bayonne quelques temps au IXe siècle, voire au Xe siècle ( ?), et qu’ils lançaient régulièrement depuis-là des expéditions punitives sur tout le bassin de l’Adour. 

La bataille de Taller (avant 988)
L’existence même de la bataille de Taller ou le duc et comte de Gascogne Guilhem-Sans aurait vaincu une armée de Normands (ou Vikings) a été mise en doute et l’est encore de nos jours. Que peut-on en dire exactement ?

Seulement deux sources gasconnes mentionnent cette bataille et seule l’une d’entre elles nous donne un nom de lieu où elle se serait déroulée (sous le nom latin de Talleras)

Les deux sources historiques sur cette bataille

Charte de fondation de l’abbaye de Saint-Sever :

Extrait tiré de la charte de fondation de l’abbaye de Saint-Sever (septembre 988). Probable ajout postérieur, écrit au XIe siècle, à la charte originale de cette historia. Guilhem-Sans, duc et comte de Gascogne raconte la bataille sans nommer le lieu où elle se passa. Un autre document copié à la fin du Beatus de l’apocalypse de Saint-Sever (le magnifique manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale) indique aussi que les adversaires étaient des Normands (= Vikings). Le roi Adrien cité est un roi de Gascogne mythique qui aurait vécu, selon les Vies médiévales de saint Sever, à l’époque du nommé Sever. Selon certains, il faudrait comprendre « le roi arien », ce qui signifierait que la légende aurait gardé le souvenir des rois wisigoths qui avaient régné sur l’Aquitaine de 418 à 507. Il faut se rappeler que le roi Alaric II (484-507) a publié son fameux « Bréviaire d’Alaric », recueil de lois romaines utilisé longtemps par la suite, à Aire-sur-l’Adour en 506, ce qui laisse supposer que cette cité et sa région alentour était une région de résidence pour ce roi wisigoth.

Traduction française de l’original écrit en latin : 

« La nation impie des Normands ayant fait irruption dans les terres que je tiens de Dieu par droit héréditaire, je suis venu au tombeau du saint martyr Sever pour implorer sa protection contre ces barbares, promettant, s’il me rendait victorieux, de lui assujettir tout l’état soumis à ma domination, comme avait fait Adrien, roi du même pays, et m’engageant à construire au lieu d’une petite église que ce prince avait élevée en son honneur, un ample et magnifique monastère. Ayant, après ce vœu, livré bataille à cette troupe maudite, je vis paraître à la tête de la mienne le saint martyr, monté sur un cheval blanc et couvert d’armes brillantes, avec lesquelles il terrassa plusieurs milliers de ces méchants, et les envoya aux enfers. Parvenu au comble de mes souhaits par une dernière victoire, je m’empressai de m’acquitter de mon vœu… ».

Historia du cartulaire de Condom (première moitié du XIe siècle) :

Traduction française de l’extrait original en latin évoquant la bataille de Taller :

« C’est pendant son gouvernement [= de Guilhem-Sans] que la nation perfide des Normands, christianisée en apparence mais non en réalité, envahit les rivages et les limites de la Gascogne, et s’installa dans une plaine appelée Taller (Talleras). Guilhem les attaqua si vigoureusement en ce même endroit que, aujourd’hui encore, ce lieu désolé n’est plus jonché que des ossements des tués. Mais ensuite, ils n’osèrent plus s’attaquer à la Gascogne. Parmi eux se trouvait un très redoutable normand appelé Airald [= Harald] qui protégé par sa cuirasse et ses armes paraissait invulnérable : les traits le touchaient mais ne le blessaient pas. Enfin il fut fait prisonnier et, sous sa cuirasse, on vit pendre à son cou la croix du Seigneur, alors qu’il en était indigne. Sitôt qu’elle lui fut retirée, il mourut. Le comte [Guilhem-Sans] offrit alors ce bois porteur de vie à notre monastère [Saint-Pierre de Condom]. Depuis, il apporte le salut, car on a reconnu sa vertu contre l’incendie, la tempête, et, aspergé de vin, dans le rétablissement des malades. On nomme toujours cette croix du nom du guerrier qui la portait. Guilhem devint ainsi prince de la province… ».

(Traduction dans R. Mussot-Goulard, Histoire de Condom, Marsolan, 1988, p 81-82. Manuscrit : Paris, B.N, Ms. Latin 5652).

L’identification du lieu de cette bataille

Ce sont les deux seuls récits de la bataille de Taller entre le duc et comte de Gascogne Guilhem-Sans et des Normands (= « Vikings »). Taller, si le lieu Talleras correspond bien à cet endroit, n’est nommé que dans le texte de Condom. Il n’est donc pas du tout sûr qu’il s’agisse de la commune de Taller située près de Castets dans les Landes. Le nom d’un ancien hôpital de cette dernière commune situé sur une voie de Saint-Jacques à Taller est souvent interprété comme étant une confirmation de cette localisation : la Fosse Guibaud. On suppose que Guibaud fait référence à Gombaud, frère de Guilhem-Sans, co-duc de Gascogne et évêque de Gascogne, et qu’il aurait participé à la bataille de Taller, serait mort à cette occasion et serait enterré sur place. Cela n’est pas totalement impossible puisque Hugues, le propre fils de Gombaud, l’appelle Guimbaldus dans son historia copiée dans le cartulaire de Condom. Il semble aussi qu’un Talères existait près de Saint-Sever (voir R.-A. Sénac, « Essai de prosopographie d’abbés de monastères gascons (945-1059) », Bulletin de la Société de Borda, 1983, note 78). Mais selon moi le candidat le plus sérieux est Taller, un lieu-dit de Préchacq-les Bains, situé à proximité immédiate de l’Adour, contrairement à la commune de Taller. Et l’on sait très bien par ailleurs que les Normands ou Vikings n’appréciaient pas beaucoup combattre loin des fleuves et de leurs navires…

Des historiens affirment que ce n’est qu’une bataille légendaire…

Certains historiens, suivant Jean-François Bladé (plus connu pour ses collectages de contes gascons dans le Gers) ont dénié toute réelle existence à cette bataille (ex : Charles Higounet ou Jean Bernard Marquette, autrefois professeurs à l’Université de Bordeaux au colloque de Saint-Sever de 1988). Ils mettent en avant l’apparition de saint Sever en guerrier sur un cheval blanc, bien sûr légendaire. Mais ils oublient des récits similaires de batailles « assurés » espagnoles où l’on trouve au côté des combattants chrétiens saint Jacques, inhumé bien sûr à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils soulignent également le récit légendaire sur Airald et sa mort instantanée après qu’on lui ait retiré sa croix.

D’autres, en dernier lieu Renée Mussot-Goulard, accordent tout crédit à l’existence de cette bataille.

Un contexte général qui appuie la véracité de l’existence de cette bataille

Il faut se rappeler, qu’à la même époque, le comte et marquis de Provence Guilhem dit « le libérateur » avait battu un peu auparavant des pirates musulmans au Freinet (972). Mais surtout, que des Normands ou Vikings ont tenté une dernière expédition en Aquitaine autour de 1003-1013 (au mois d’août) en abordant à « Port-Aquitain » (près de St-Michel-en-l’Herm en Vendée). Le duc d’Aquitaine-comte de Poitou Guillaume dit le Grand (996-1030) réunit une troupe pour vaincre les Normands. Mais avant la bataille, ces derniers creusèrent des fosses couvertes de gazon pour faire tomber les cavaliers du camp adverse. Le lendemain de nombreux cavaliers (certains de haut rang) du duc tombèrent dans le piège et le duc faillit tomber lui aussi prisonnier. A cause de cela, la bataille s’interrompit. La nuit suivante, les Normands partirent sur leurs vaisseaux et ils ne revinrent pas. Le duc dû payer d’énormes rançons pour libérer ses hommes. (Voir Adémar de Chabannes, Chronique, traduction par Yves Chauvin et Georges Pon, Turnhout, éd. Brépols, 2003, p 266-267).

La réalité de cette bataille et sa datation

Suite à ce dernier exemple, il n’y a pas lieu de penser que cette bataille de Taller soit légendaire. Il est très probable que cette bataille se passa dans des circonstances très similaires à celle, postérieure, de Port-Aquitain. Sauf que dans le cas de Taller, il s’agit d’une victoire face aux Normands ou Vikings.

On date souvent la bataille de Taller de 981 ou 982, mais je n’ai jamais trouvé la justification de cette date. Ce qui est sûr, c’est que cette bataille n’a pu se dérouler qu’avant la fondation de l’abbaye de Saint-Sever en septembre 988, puisqu’elle en justifie la création, même s’il s’agit d’une réécriture postérieure à la fondation de cette abbaye.

Une chronique espagnole du XIIe siècle copiant d’anciennes chroniques confirme l’existence de cet évènement

J’ai trouvé qu'une chronique espagnole (Chronica Naierensis, la Chronique de Nájera, XIIe siècle) rapporte une défaite des Normands (Vikings) en Galice par un comte nommé Guillemus Santionis pendant la période 966-982. En fait, il s'agit d'une erreur puisque l'on sait qu'en 970 ou 971, le comte de Galice Gundisalvus Santionis soit Gonzalo Sánchez, battit une armée normande. Mais il s'agit d'une confusion basée sur le fait que le chroniqueur a dû lire sur sa source un G. Santionis qu'il a interprété comme étant un Guillemus Santionis. Et pourquoi une telle interprétation ? Parce qu'il avait sans doute lu une mention de la bataille de Taller où le comte de Gascogne Guilhem-Sans avait battu les Normands. Il ne faut pas oublier que la confusion Galicia / Gasconia était relativement courante dans les textes de ces époques. Bref, l'erreur de la chronique de Nájera appuie en fait l'existence de la bataille de Taller. (voir Crónica Najerense , éd. Estévez Sola et Juan Antonio, Corpus christianorum, Chronica Hispana saeculi XII, Turnhout, 1995). 

Guilhem Pepin, docteur en histoire de l'Université d'Oxford 

Légende : Musée Bonnat - Le martyre de saint Léon de Bayonne par Ernest Georges Bergès 

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Joel Supéry | 03/08/2020 02:59

Cher Guilhem, Un grand merci pour cette contribution qui évoque des fait précis, mais plusieurs remarques : - Comme vous, je partage l’avis que lorsqu’il est fait mention de l’apparition miraculeuse de Saint Sever aux côtés des Gascons, cela ne discrédite en rien le témoignage. Je ferai seulement remarquer que cette apparition divine s’inscrit dans une symbolique de Reconquista et suggère que le conte ne repousse pas un simple raid, mais libère le pays. - Il existe plusieurs sources évoquant l’invasion de la Gascogne en 840, mais aucune -à part celles évoquant la bataille de Taller- n’évoque le départ des Vikings. Si on considère qu’il s’agit non pas d’une bataille de libération, mais d’un simple raid comme celui qui aura lieu 20 ans plus tard en Poitou -ce que vous suggérez-, quand les Vikings auraient-ils été chassés de Gascogne et par qui ? Car pour qu’ils reviennent, il faut qu’ils soient partis. En d’autres termes, quel pourvoir politique et militaire gascon a pu réussir ce que n’ont pas pu faire les Francs : repousser efficacement les hommes du Nord ? Quelles sont vos sources ? - S’il s’agit d’un simple raid, pourquoi attaquent-ils la Gascogne ? Quel est leur objectif ? Pourquoi -alors qu’ils mènent une attaque surprise- acceptent-ils une bataille rangée dans laquelle ils n‘ont rien à gagner ? Pourquoi ne rembarquent-ils pas ? Les Vikings étaient plutôt des raideurs efficaces et Taller est un non-sens historiquement. - Comment le comte de Gascogne qui refonde l’abbaye en 985 (ou 988) peut-il être certain que le péril normand est derrière lui ? Est-ce parce qu’il a repoussé un dernier raid -mais comment le sait-il ?- ou mis fin à une domination scandinave ? - Martin de Viscaye cité par Pierre de Marca dit que les Agots (Cagots) sont des descendants de Visigoths qui ont commis beaucoup d’atrocités en Gascogne et seront vaincus par le peuple emmené par la noblesse locale. Or, les Visigoths sont entrés en possession de l’Aquitaine pacifiquement et n’ont pas été vaincus par la population locale, mais par Clovis, un barbare franc, païen, étranger… Ce que décrit Martin de Viscaye, c’est la bataille de Taller remportée par le comte de Gascogne soutenu par son épouse Urraca reine de Pampelune… des souverains locaux. Accessoirement, on remarquera que les Agots apparaissent en Gascogne et dans le royaume de Pampelune, c’est-à-dire dans les terres des vainqueurs de la bataille de Taller. Il n’y a pas d’Agot en Septimanie pourtant fief des Visigoths… A mon avis, Martin de Viscaye produit un troisième témoignage concernant la bataille de Taller... - Dans un de vos articles, vos évoquez la résistance de Pépin d’Aquitaine et vous déduisez qu’il a été soutenu par la « petite noblesse » -puisque il a été lâché par les Grands d’Aquitaine en 848. Or, il n’existe -à ma connaissance aucun document permettant de démontrer l’existence d’un tel soutien. Par contre, à trois reprises, les Annales de Saint Bertin évoquent l’alliance de Pépin avec les Scandinaves. Pourquoi n’envisagez-vous pas que la résistance de Pépin a pu résulter d’une alliance avec les hommes du Nord ? Les sources disent des choses claires et vous les ignorez délibérément pour favoriser une hypothèse sans fondement. Etes-vous sûr d’avoir lu objectivement les documents à disposition ? - Enfin, l’hypothèse d’une « entité politique gasconne » repose sur un seul document, une lettre d’Euloge de Cordoue qui évoque les combats en 848 bloquant les cols pyrénéens occidentaux. Euloge suppose que ces combats opposent le comte de Gascogne aux Francs . Or, jamais de son vivant, Charles le Chauve ne franchira la Garonne. (Sa présence en 844 à Ferrucius Villa n’a jamais fait référence à Castelferrus, mais bien à Verfeil où l’on a trouvé les traces d’un palais carolingien). Par ailleurs, cette année-là, les Vikings s’emparent de Bordeaux après un siège de plusieurs mois. Pensez-vous vraiment que Charles le Chauve mène « à distance » des combats contre les Gascons au pied des Pyrénées alors que les Normands assaillent son royaume ? Le comte de Gascogne ne combattrait-il pas plutôt des Scandinaves qui ont envahi son pays en 840 ? -Enfin, la bataille de 1003 en Poitou est connue en Scandinavie - elle est menée par Olaf le Saint. On peut difficilement faire le parallèle avec une bataille intervenue 20 ans plus tôt, 300 km plus au sud et dont le monde scandinave n'a jamais entendu parler... Bien cordialement,

Kepa Olaizola | 04/08/2020 14:30

J'ai travaillé 15 ans pour écrire d'une manière définitive et irrévocable que les Crestias à Bayonne, en Béarn, en Chalosse, Agots en France Agotes en Navarre et Euskadi, Gaffets à Bordeaux, Kaskarots à Ciboure - Saint-Jean-de-Luz, Cacous, et Caquins en Bretagne, sont les descendants des Cathares qui vinrent se réfugier chez nous, pour fuir la Croisade contre les Albigeois qui débuta le 10 mars 1208 et l'Inquisition qui se termina à Carcassonne en 1323, date à laquelle fut brûlé le dernier Cathare. Dans cette affaire les dates et récits, dont la dernière Bible Cathare qui se trouve à Lyon, font foi ! Dans l'affaire des Vikings c'est plus compliqué car à mon humble avis les dates et récits "précis" sont moins présents. Toutefois je tiens à saluer Joël Supéry qui a fait un travail tout à fait remarquable sur le peuple des Vikings. Cordialement Kepa Olaizola

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