0
Portrait
Le Père Ignace Arregui, un pionnier des radios basques
Le Père Ignace Arregui, un pionnier des radios basques
© DR – Avec le Père Arregui dans le patio de l’université de Deusto

| Alexandre de La Cerda 509 mots

Le Père Ignace Arregui, un pionnier des radios basques

Après le vernissage de l'exposition des paysages Beruete - Regoyos au musée Bellas Artes de Bilbao et le déjeuner qui avait suivi, sympathique étape (en face, il suffit de traverser la passerelle piétonnière sur le Nervion) à l'université de Deusto où nous accueillit chaleureusement mon vieil ami le Père jésuite Iñazio Arregui qui avait "hébergé" sur son antenne (il y a 41 ans !) mes premières émissions de Radio Adour-Navarre lorsqu'il était directeur de Loiolako Herri Irratia, avant d'être l'un des fondateurs et le premier directeur de la radio publique basque Radio Euskadi (EITB) dont je fus le premier correspondant en Iparralde, puis d'être nommé directeur-adjoint de Radio Vatican à Rome où il passa 18 ans. 
Parmi les récompenses qu'il a reçues pour ses travaux, signalons en particulier le Prix Ondas en 1968 : instauré en 1954 par Radio Barcelona (de la chaîne SER) et patronné par l'Union Européenne de Radiodiffusion, ce prix récompense les professionnels dans les domaines de la radio, de la télévision, du cinéma et de la musique. choisis parmi des candidatures provenant de plus de vingt pays.
Egalement lauréat du "Prix du journalisme Ricardo Arregui" 2011 décerné par le Gouvernement Basque. Ses chroniques à la TV espagnole sur l'actualité pontificale depuis le Vatican (de 1993 à 2005) avaient été très suivies.
Actuellement à la retraite (90 ans l'année prochaine), il rédige un très documenté blog quotidien intitulé "Loiola XXI" et s'occupe de la canonisation du bienheureux frère jésuite Francisco Garate Aranguren (1857-1929) dont j'avais visité la maison natale voisine du manoir de saint Ignace à Loiola, et le château de Poyanne en Chalosse où il avait fait son noviciat... 
"Et pour les incultes..."
Le père Arregui a évoqué les émissions de Radio Adour sur l'émetteur de Loyola dans ses deux ouvrages : "Herri Irratia Loyola Media" et "Eta orain, zer ? Gure urte haiek, 1931-2009". Et en 1980, un hommage lui avait été rendu au Musée Basque de Bayonne, du temps de son directeur Jean Haritschelhar, pour avoir accueilli les émissions de la première station de radio du Pays Basque Nord, avec en prime une première page de l’hebdomadaire « Herria »… Sans oublier le premier anniversaire de Radio Adour Navarre, fêté à Biarritz à l’automne 1979, sur la terrasse du « Victoria Surf » qui venait, hélas, d’enlaidir le rivage biarrot : j’avais demandé au chanoine Salaberry, qui assurait une chronique régulière sur notre antenne, d’adresser quelques phrases à l’assistance en majorité erdaldun (non bascophone, ndlr.) dont faisait partie le député maire, à l’époque Bernard Marie. 
Ignace Arregui se souvient encore de la longue déclaration en euskara du chanoine Salaberry qui mérita d’autant plus d’applaudissements que la plupart n’y avaient pratiquement rien entendu, mais le coucher de soleil était somptueux et le buffet, offert par l’un de nos annonceurs publicitaires, très prometteur… Soudain, sans se démonter, de son timbre quelque peu nasillard, le chanoine fit tomber cet arrêt implacable et définitif : « Et maintenant, pour les incultes… », tout en poursuivant en français !

Alexandre de La Cerda

DR – Avec le Père Arregui dans le patio de l’université de Deusto

Répondre à () :

| | Connexion | Inscription