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Le nouveau pôle culturel de St-Jean-de-Luz inauguré, en hommage à Peyuco Duhart
Le nouveau pôle culturel de St-Jean-de-Luz inauguré, en hommage à Peyuco Duhart

| Alexandre de La Cerda 1046 mots

Le nouveau pôle culturel de St-Jean-de-Luz inauguré, en hommage à Peyuco Duhart

Le Président du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, le président du département basco-béarnais, Jacques Lasserre, les députés Vincent Bru et Florence Lasserre, ainsi que les sénateurs Max Brisson et Frédérique Espagnac, le président de la Communauté d'agglo Pays Basque, Jean-René Etchegaray, entouraient le maire de Saint-Jean-de-Luz, entouré de ses adjoints, d'autres collègues élus des environs, et de la veuve de l'ancien maire luzien, Peyuco Duhart, dont on avait donné le nom au nouveau centre culturel.

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Aurresku dansé devant les autorités ©
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Jean-François Irigoyen coupait le ruban d'entrée tenu par les danseurs basques qui venaient d'exécuter l'Aurresku d'honneur.   

Je me souviens en particulier de ces fêtes de Saint-Jean-de-Luz, lorsque Peyuco Duhart (qui par ailleurs, appréciait beaucoup mon vin) faisait un tour de ville en "encadrant" avec Jean-François Irigoyen, son premier adjoint à l'époque, la plus que centenaire Kattalin Ithurralde, veuve de l'ancien premier élu luzien André Ithurralde...

Il y a six ans, peu de temps avant de succomber par suite d’un accident cardiovasculaire, Peyuco Duhart m'avait évoqué lors du repas qui conclut traditionnellement les fêtes de Saint-Jean-de-Luz un projet culturel qui lui tenait à cœur... 

« Car nous manquons actuellement d’équipements culturels », m’avait-il précisé » ; et « pour y remédier, nous avons lancé une étude de préfiguration pour, à la fois, faire des salles culturelles et un lieu d’expression se situant à l’ancienne villa « Harriet-baita », derrière le commissariat, là où se trouvait l’ikastola qui, elle, va déménager ».

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Peyuco Duhart et Jean-François Irigoyen avec Kattalin Ithurralde ©
Peyuco Duhart et Jean-François Irigoyen, son 1er ajoint à l'époque, avec la plus que centenaire.jpg

Et au cours de cet entretien mené dans le magnifique écrin du restaurant « La Réserve » à Sainte-Barbe, il m'avait encore confié en matière de « vœu à formuler » : « Nous avons besoin d’évoluer, nous avons besoin d’accueillir, mais mon vœu le plus cher est que l’on garde notre identité ! Je crois que c’est très important… 

Il ne faut pas qu’on se laisse noyer dans une espèce de raz-de-marée, à la fois démographique, et de mélange de populations. Il faut que nous accueillions, mais que ce soit maîtrisé de façon à pouvoir garder à la fois nos paysages, nos cœurs de villes et de villages ; savoir organiser les constructions… 
Nous sommes certes une terre d’accueil – touristique – mais nous devons savoir garder notre identité, contrairement à la Côte d’Azur qui n’a pas su la conserver ».

"Esana da erraz eta egina garratz" : c’était la sage devise en euskara que Peyuco Duhart avait placée en tête de son compte facebook (en parler est facile, mais l'action plus difficile)…

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Dévoilement de la plaque par Christine Duhart ©
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Prenant la parole devant ses invités sur la scène de la salle Tanka, Jean-François Irigoyen n'a pas manqué de rendre hommage « à tout ce que Peyuco Duhart avait apporté à Saint-Jean-de-Luz, en particulier ce beau et grand projet municipal qu’il avait âprement défendu et valorisé » : cette salle de spectacle de plus de 500 places assises, dont le nom "Tanka", choisi par les Luziens, signifie en basque « battement de musique ou de cœur », à laquelle s'ajoutent des espaces pour l'école de musique, de pratique et de création pour la danse et le théâtre, les associations locales, en somme un lieu où le spectacle vivant aura également la part belle.

Pour sa part, Jean-René Etchegaray a souligné comment Peyuco Duhart avait toujours œuvré en faveur de la Communauté Pays Basque et pour ce centre culturel.
"La culture est vectrice d'émancipation et porteuse de valeurs partagées (...) Ce projet culturel est destiné également au jeune public : il convient de développer le sens critique des jeunes enfants, leur donner la possibilité de s'émerveiller de leurs propres yeux, en dehors de ces écrans si dangereux".

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Jean-François Irigoyen ©
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"Plus que jamais, on a besoin de tels équipements, et la Cté Pays Basque y a investi 2. 500 000 Euros !
La pandémie n'a pas fini de répandre ses effets ravageurs...
Et de citer Camus : "Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude"... Aussi, ajoute le président de la Cté d'Agglo Pays Basque, "l'on inaugurera encore de nouveaux aménagements à la salle de l'Atabal à Biarritz, ainsi qu'une antenne du Musée Basque à Mauléon : laissons battre nos cœurs, comme le suggère le nom de Tanka" !

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Le spectacle "Dama" de Jokin Irungaray ©
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Le président du département, Jean-Jacques Lasserre, a remercié et évoqué Peyuco Duhart en notant l'importance de la culture ressentie par chacun, une culture "productive et non figée".

Ce fut au tour du président de la région, Alain Rousset, d'exprimer son affection pour l'ancien maire, "toujours droit, franc, loyal et humain, qui avait apaisé une ville qui avait dû connaître des directions... (légère hésitation)... différentes !
Le lehendakari (président du gouvernement basque, ndlr) m'avait questionné : "est-ce que la formation de cette grande région (la Nouvelle-Aquitaine) n'allait pas détourner mon regard du Sud et de la coopération transfrontalière ?" Evidemment que non !
La raison pourquoi la région avait été l'une des premières institutions à accorder une subvention d'un million d'Euros. 

Enfin, l'architecte du projet, Dominique Coulon, remercia toutes les entreprises ayant travaillé sur le projet, "animées du désir de faire bien".  

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Le Hall d'accueil du pôle culturel ©
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Et de vanter "la brillance du bâtiment à l'entrée, la minéralité d'un édifice au volume conséquent sans pour autant qu'il soit imposant, avec des volumes fragmentés, une certaine transparence avec les patios en rapport avec l'extérieur, entre autres les jardins qui seront plantés d'arbres : pour y déambuler avec plaisir, sans oublier de soigner l'acoustique de la salle..." 

Les invités assistèrent ensuite à la représentation d'un conte musical dansé « Dama », imaginé par Jokin Irungaray, qui fait voir, entendre et vivre les musiques et danses du Pays Basque Nord par le biais d'une légende originaire du Mondarrain. Jokin Irungaray avait rassemblé 12 musiciens et 6 danseurs de renom afin de faire découvrir depuis les hauteurs de la montagne "magique" du Mondarrain la variété des styles de musique et de danses basques.

Et après le concert des élèves des master-class de l'Académie Ravel ce samedi à 19h30 (amphithéâtre extérieur), la salle Tanka recevra dimanche 10 septembre à 17h le concert inaugural de l’Orchestre du Pays Basque – Iparraldeko Orkestra, sous la baguette de Jean-François Heisser, co-directeur artistique du Festival Ravel, qui interprétera un programme festif avec la participation de la talentueuse violoniste Noemi Gasparini, lauréate de l’Académie Ravel l'année dernière : "Carmen : Suites d’orchestre n°1 & 2" de Bizet, "Caprice Basque op.24" pour violon et orchestre de Sarasate et la première "Symphonie en ut majeur" de Bizet.

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