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Exposition
Bordeaux : entre vagues et vogue de l’éventail
Bordeaux : entre vagues et vogue de l’éventail

| Anne de M- La Cerda 496 mots

Bordeaux : entre vagues et vogue de l’éventail

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Eventail fin XIXème siècle ©
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A partir du 16 juin, le Musée d’Aquitaine de Bordeaux organise une exposition inédite autour des 600 plus emblématiques éventails de la période du XVIIème au XXIème siècles issus de la collection de deux Bordelais passionnés, Jean Suire et Patrick Lorient. 
De formes diverses : plié, brisé, ballon, carré... ils servaient aux dames à s’éventer. Sa structure rigide en nacre, ivoire, écaille, os ou bois, sur laquelle était collé un décor peint selon les époques et les modes en tissu précieux de soie, de dentelle puis de plumes, de papier… était assortie aux toilettes selon les lieux et les heures de la journée.

Accessoire plutôt féminin, il fut néanmoins utilisé à des fins très différentes au fil de sa longue histoire. 
En Asie, la Chine possède à ce jour le plus ancien exemple d’éventail connu qui daterait du VIIème siècle avant J.-C. 
Au Japon, l'éventail, accessoire fondamental dans le théâtre japonais nô ou kabuk, fut utilisé entre autre comme arme au Moyen Age. A partir du 
XVIème, de retour du Japon, les Portugais le commercialisèrent en Europe. Dans la péninsule ibérique depuis le XVII siècle,  la gestuelle féminine e et le code amoureux notamment andalous ont été créés autour de l'éventail espagnol.
Principal adepte, l’Italie l’adopta et le fabriqua aussitôt. Puis, l’épouse d’Henri II, la reine Catherine de Médicis originaire de Florence, l'introduit à la Cour.
Sous Louis XIV, sur l’initiative de son ministre Colbert, une corporation des éventaillistes fut instituée en 1678. 
En 1760, Martin Petit invente un système de moule à plisser qui facilitera la production de masse.
La mode du petit éventail brisé était définitivement lancée au XVIIIème siècle.
Cet âge d’or de l’éventail se terminera à la révolution. Ses divers styles néo-classique puis à palmettes relanceront sa vogue sous la Restauration puis l’Empire. 
A la fin du XIXème siècle, les peintres impressionnistes tel Edouard Manet l’illustrèrent dans La dame aux éventails (1873) ou dans La Japonaise (1876), Renoir en peignit des miniatures, Camille Pissarro, Paul Gauguin ainsi que les Nabis dont Maurice Denis en réalisèrent plusieurs projets. Certains marchands d'éventails l’utilisèrent comme publicité,  en particulier la maison Duvelleroy en imaginant un « langage de l'éventail » codifié. Annonçant le XXème siècle, le naturaliste (1875 - 1900) sur les décors des éventails se profila à l’horizon.
Apparaissent les éventails à plumes d’autruches, les décors de belles feuilles peintes sur soie d’inspiration Art Nouveau puis Art Déco. Puis boudé, on le remplaça par le fume-cigarette.
Au XXIème, il renaît avec la Haute Couture qui le remet en scène avec l'homme à l'éventail : Karl Lagerfeld. Aujourd'hui l’Atelier Anne Hoguet, dernier spécialiste de l’Art Nouveau  le conçoit ou le restaure les selon les règles de l’Art. Les créateurs tels que Frédérick Gay, ou le maître d’art Sylvain Le Guen, le remettent à la mode.

A partir du 16 juin au 20 novembre 2022. Exposition « L’air du Temps – Une histoire d’éventails de la fin XVIIème au XXIème siècle » présentée au musée d’Aquitaine, 22 cours Pasteur à Bordeaux.

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