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Archiduc Christian de Habsbourg-Lorraine, un habitué du Pays Basque
Archiduc Christian de Habsbourg-Lorraine, un habitué du Pays Basque

| Guillaume d’Alançon 962 mots

Archiduc Christian de Habsbourg-Lorraine, un habitué du Pays Basque

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Le prince héritier Otto et l'archiduc Charles Louis, père de Christian, à Lequeitio ©
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Précédant une conférence au Pays Basque de l'archiduc Christian de Habsbourg-Lorraine qui a dû être reportée à cause des "conditions sanitaires", voici une entrevue réalisée par Guillaume d’Alançon :

Guillaume d’Alançon : Monseigneur, vous venez au Pays Basque régulièrement ?

Archiduc Christian de Habsbourg-Lorraine : J’y viens de temps en temps. L’an dernier, je me suis rendu deux fois dans votre beau pays. J’aime la douceur de son climat et la beauté de la nature. L’architecture et les traditions me parlent aussi beaucoup.

Gd’A : Votre grand-mère, l’Impératrice Zita d’Autriche, était déjà familière du Pays Basque...

ACHL : Je vois que vous êtes bien renseigné ! Oui, tout à fait, ma grand-mère a vécu avec ses huit enfants durant six ans au Pays Basque espagnol, à Lequeitio précisément. Mon grand-père venait de mourir en exil, en 1922, à Madère à 34 ans. Notre famille connaissait une période difficile et douloureuse, et cette possibilité de s’installer au Pays Basque a été très appréciée. La population a accueilli l’impératrice et ses enfants très aimablement.

Gd’A : Justement, Monseigneur, parlez-nous de votre grand-père.

ACHL : Je n’ai bien-sûr pas connu l’empereur Charles, mort une trentaine d’années avant ma naissance. Pourtant sa mémoire est vive en mon cœur. Par contre, j’ai été, avec ma fratrie et mes cousins, très proche de ma grand-mère, décédée en 1989. L’empereur Charles est une grande figure, même si son règne n’a duré que deux ans. Il aimait beaucoup tous les nombreux peuples de l’empire et ceux-ci le lui rendaient bien. Souvent présent avec ses soldats sur le front, il fît beaucoup pour atténuer les souffrances et sauver des vies. Sa première initiative en montant sur le trône en 1916 au milieu de cette terrible 1ère guerre mondiale, fut de négocier en coulisses avec la France une paix séparée pour mettre fin au plus vite à l’odieuse boucherie qui coûta tant de vies à nos pays en guerre. Il avait le soutien du pape Benoît XV mais certains dirigeants de l’époque, opposés aux idées et projets de mon grand-père, anticléricaux parfois ou partisans de la guerre « jusqu’au bout » ne permirent pas le succès de cette opportunité de paix inspirante. Vous imaginez ? Nous aurions peut-être évité Verdun et tant d’autres batailles meurtrières de tous côtés en Europe.
L’empereur Charles était un homme de paix, très croyant, proche de tous, surtout des plus pauvres ( Il a créé le premier ministère des affaires sociales au monde). Il sera d’ailleurs le seul chef d’Etat laïc du 20ème siècle à être béatifié (en 2004 par le Pape Jean-Paul II). Le Pays Basque a également une belle figure en la personne du bienheureux Louis-Edouard Cestac.

Gd’A : L’empereur fut déporté avec sa famille à Madère, ce n’était sans doute pas une destination très touristique à l’époque...

ACHL : Vous avez raison. C’est une île magnifique mais à l’époque, les conditions étaient dures, la famille n’ayant aucun moyen. La politique européenne d’alors voulait à tout prix que l’empereur soit le plus éloigné possible de ses peuples et coupé de tout. C’est là qu’il est mort, d’une pneumonie, sans les soins les plus élémentaires, soutenu inlassablement par son épouse qui attendait son 8ème enfant. Il avait à peine 34 ans.

Gd’A : C’est terrible.
ACHL : Le Pays Basque nous a accueilli assez vite après le décès et notre famille a toujours ressenti une sincère reconnaissance envers celles et ceux qui nous y ont reçu et soutenu. Ma grand-mère y a laissé une partie de son cœur et mon père, enfant à l’époque, en a gardé de merveilleux souvenirs.

Gd’A : Et aujourd’hui, que devenez-vous ?

ACHL : Toutes et tous dans la famille, nous avons pris nos responsabilités et travaillons activement dans de nombreux pays. Pour ma part, je me suis installé à Genève pour développer une activité dans le domaine du conseil patrimonial, il y a de cela 30 ans cette année : www.multiplus.ch

Gd’A : Quel est votre cœur d’activité ?

ACHL : Nous conseillons un certain nombre de familles, institutions, fondations et congrégations dans leurs investissements et voulons avant tout protéger leurs intérêts en surveillant professionnellement leurs patrimoines, la façon dont ils sont gérés, en tâchant d’ améliorer la qualité des services financiers. Nous privilégions une approche éthique qui dépasse même les investissements socialement responsables actuels heureusement très répandus. Nous souhaitons aider nos clients à investir de plus en plus en cohérence avec leurs convictions. Nous voulons promouvoir les investissements qui respectent la dignité de l’homme et de la nature ; ceux qui ont le plus d’impact social possible, qui donne la priorité à l’économie réelle contre la spéculation. Nous sommes très réalistes et les pieds sur terre. Mais la bonne nouvelle est que « investir de façon vraiment éthique ne veut plus dire gagner moins » !  Voyez sur :   www.aliter-invest.com

Gd’A : Au Pays Basque on aime bien cela !

ACHL : Je m’en réjouis ! C’est d’ailleurs souvent dans les régions fières de leurs identités respectives que l’on trouve les plus belles initiatives permettant de promouvoir des projets et réalisations agricoles, économiques, entrepreneuriales... basées sur les entreprises locales et bien plus proches des réalités.

Gd’A : Un dernier mot Monseigneur ?

ACHL : Très simplement.…Tous mes meilleurs vœux au Pays Basque et aux régions de notre continent qui montrent que nous devons et pouvons construire l’Europe de bas en haut et non l’inverse, en nous appuyant sur les entités naturelles, en appliquant bien plus le principe de subsidiarité.

La semaine prochaine, nous reviendrons plus en détail sur les activités professionnelle de l'archiduc Christian en présentant un résumé des entreprises : Multiplus et Aliter.

Légendes : - L’archiduc Christian et ses grand-parents, l'impératrice Zita et l'empereur Charles

- Le prince héritier Otto et l'archiduc Charles Louis, père de l'archiduc Christian, à Lequeitio

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