Il est cinq heures, les Halles s'éveillent 
Les employés de la ville des Biarrots ne vont pas tarder à arriver
Armés de fusils à eau et de tanks à balais
En bons soldats, ils vont s’activer à tout nettoyer
Les fêtards sortent du caveau, heureux de leur nuit folle endiablée
Tant bien que mal, Ils arpentent la Gambetta, enivrés
De ma fenêtre, J’assiste au direct de scènes de ménage pimentées
Bien plus vivantes que celles vendues à la télé

Il est six heures, la belle endormie se réveille
Les camions viennent la ravitailler
On entend crier, claxonner
Les transporteurs cherchent à se faufiler
Il faut bien livrer, tout le quartier
Tout est propre, lavé, rincé, dans toutes les allées
Les clochards ne devraient pas tarder
Mais il est encore de bonne heure, pour venir mendier
Pas fous, les bougres, leur clientèle n’est pas encore arrivée

Il est sept heures, le château des saveurs et des bonnes odeurs est réveillé
Mokafina installe ses tables pour servir les premiers cafés
C’est samedi aujourd’hui et je reconnais ma copine Régine à pied, s’avancer
Avec gourmandise elle va se ravitailler
Ainsi, les vivres de la semaine seront assurés
Travail oblige, il faut bien manger
Autant se nourrir avec des denrées de qualité
Sur le carreau des halles, les producteurs sont installés
Les artisans commerçants du Fin Palais Royal sont tous prêts
Sa majesté va enfin daigner, rouvrir ses portes fermées
Patrick a les clefs, la journée peut commencer

Pourquoi diantre, n’ai-je pas entendu l’angélus sonné
Saint Joseph, du haut de son clocher
Ferait-il des bobos aux oreillers
De grâce, cloche sonne sonne, le soleil va se lever
L’âme des Halles de Biarritz doit s’éterniser

Serge Isteque
Le samedi matin, 30 septembre 2023