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Poésie
Le Printemps des poètes du 9 au 25 mars : Sylvain Tesson, son talentueux parrain
Le Printemps des poètes du 9 au 25 mars : Sylvain Tesson, son talentueux parrain

| Alexandre de La Cerda 926 mots

Le Printemps des poètes du 9 au 25 mars : Sylvain Tesson, son talentueux parrain

La prochaine édition du « Printemps des Poètes » qui se déroulera du 9 au 25 mars ait désigné Sylvain Tesson comme « parrain » de cette « manifestation nationale et internationale » ayant pour « vocation de sensibiliser à la poésie sous toutes ses formes », elle est destinée entre autres à « sensibiliser à la poésie tous les élèves, de la maternelle au lycée, en encourageant la lecture de poèmes et les rencontres avec des poètes, afin de renforcer le lien entre les élèves et la langue française et contribuer à lutter contre l'illettrisme »
Et nul autre que l’auteur récent de « Avec les fées » (édition des Équateurs) ne pouvait mieux convenir à cette noble tâche, particulièrement nécessaire à notre époque…

Sylvain Tesson (Colette Capdevielle, alors députée, 2ème plan).jpg
Sylvain Tesson aux "Escales Marines" à Bayonne en juin 2012 ©
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Je me souviens de notre rencontre avec le jeune écrivain-aventurier en juin 2012 lors des « Escales Marines » qui avaient réuni à bord du « Belem » ayant fait relâche à Bayonne une pléiade d’auteurs - parmi lesquels mon regretté ami Michel Déon - alors rejoints par le nouvel « entrant » Sylvain Tesson ! 

Et depuis lors, je suis resté un fervent lecteur de ses récits de pérégrinations par le vaste monde, avec ses remarquables « Axe du Loup » et « Panthère des neiges »…

En fait, ce n'était pas la première fois que Sylvain Tesson venait sur la côte basque : c’était il y a 26 ans, en décembre 1997, j’écrivais dans l’hebdomadaire régional qu’« après avoir réalisé le tour du monde en conférences, Jeannine Dubois faisait boucler sa passionnante série « Mémoires et Cultures » (qui nous manque tant à Biarritz) en vélo, grâce à la prodigieuse aventure que venaient nous conter deux jeunes universitaires audacieux, Sylvain Tesson et Alexandre Poussin ».

Il s’agissait, au départ, du pari extraordinaire d'accomplir le tour du monde à bicyclette en un an avec, chacun, environ 6 000 F (presque 1 000 Euros actuels) en poche ; et à l'arrivée, l'exploit sportif de quelques 25 000 km d'émerveillement aux quatre coins du monde.

Nos jeunes universitaires audacieux avaient également écouté, écrivais-je, le conseil de l'écrivain Jean Raspail : « Epuisés, anéantis, frigorifiés ou trempés, malades ou bouffés par les moustiques, ne cédez jamais, écrivez » !
Il en était d’ailleurs résulté un beau livre, « On a roulé sur la Terre », publié chez Robert Laffont, et de très belles images qu'ils avaient projeté lors de cette ultime conférence de l'année 97, laquelle s’était encore prolongée au Café de la Grande Plage du Casino Municipal par un dîner dansant animé par le duo « Lune rousse » et agrémenté des chants de la chorale « Argileak ».

Et quelques années plus tard, notre regrettée Jeannine Dubois fera revenir à Biarritz Sylvain Tesson, accompagné cette fois d’une jeune reporter-photographe, Priscilla Telmon. Ensemble, ils venaient de parcourir à cheval, dans la foulée de Gengis Khan, puis celle des explorateurs russes au temps de Pierre le Grand, les envoûtantes et mystérieuses contrées d’Asie Centrale chantées par Borodine et toujours convoitées par les islamistes… Accompagnée d’un beau film, cette conférence du cycle « Mémoires et Cultures » fut, autant que le souffle des steppes, d’une brûlante actualité !

Contre les "petits censeurs"

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Sylvain Tesson ©
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Aussi, paraissent-elles particulièrement grotesques les protestations de « droitisme »(parues dans « Libé ») d’une tripotée de « cultureux » inconnus et sans talent, véhémentes autant qu’injustes et fondées sur de gros mensonges. 
Ce qu’a dénoncé fort justement Jack Lang, l’ancien ministre de la Culture qui avait précisément créé le « Printemps des poètes » il y a 25 ans lorsqu’il officiait rue de Valois : « un tel crétinisme est une insulte à la poésie qui, par excellence, est libre et sans frontières ».

Et je ne résiste pas au plaisir de citer quelques extraits de l’éditorial de Jean-Marcel Bouguereau intitulé « Contre les petits censeurs » et publié le mois dernier dans le quotidien palois « La république » :
« Va-t-on passer du Printemps à un hiver des poètes ?

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Sylvain Tesson ©
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 Pendant qu’on y est, pourquoi ces donneurs de leçons ne demandent-ils pas le bannissement de Louis Aragon parce qu’il a écrit une ode à la Guépéou ou celui d’Arthur Rimbaud pour avoir fini marchand d’armes ?
Sylvain Tesson ne nie pas qu’il soit de droite, si tant est qu’il s’intéresse à la politique. Faudrait-il pour cela le bannir, l’annuler, comme le voudrait la culture woke ? : « Je ne suis pas un homme de gauche car je préfère la liberté à l’égalité, l’expérience individuelle à l’expérience collective, le passé à l’avenir. Je m’intéresse à ce qui demeure et non à ce qui n’est pas encore là ». 
Pour ce Printemps des poètes, ce ne sont pas ces poètes autoproclamés, totalement inconnus du public, qui vont déplacer les foules. Il fallait une tête d’affiche. La tête d’affiche cette année est une gueule cassée, celle de Tesson, mais quel panache ! Pourquoi Tesson ? Parce que c’est un écrivain qui a quelque chose à dire, un styliste exceptionnel, un baroudeur qui s’éclate à dormir sous la tente en plein vent dans la neige, tout seul, dans des contrées hostiles, désertes, magnifiques, très loin de toute zone habitée, en méditant sur la vie, l’extraordinaire beauté de la nature et la folie du monde interconnecté. Oui, Sylvain Tesson critique la gauche car, selon lui, « on ne peut pas faire de beaux discours sur les migrants et enjamber le clochard en bas de chez soi. 
La gauche meurt de la non-conformité de ses discours et de ses actes ».
(…) « Ces rebelles de salon, ces censeurs en pantoufles devraient plutôt voir de la poésie dans cette littérature. Mais peut-être la jalousie trouble-t-elle leur vision. Car Sylvain Tesson, l’homme qui aime fuir la ville par les chemins noirs, est une star qui donne envie de lire. Avec lui, on va même jusqu’à lire la poésie »...

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