Il y a deux décennies, l’emblématique demeure d’Antoine Abbadie d’Arrast n’avait pas fière allure (en y regardant de près, à l’extérieur comme à l’intérieur) et la conservation-sauvegarde du bâtiment ne pouvait être garantie par son propriétaire, l’Académie des Sciences, sauf à effectuer d’importants travaux pour assurer l’étanchéité extérieure et la remise en état des pièces intérieures. Plusieurs tranches de travaux ont depuis été entreprises et se poursuivront.
Au cours de 2017 et des deux prochaines années, le château-observatoire Abbadia, construit par Viollet-le-Duc et son parc conçu par Eugène Bühler, vont bénéficier d’un nouveau programme de restauration et d’investissement conséquent de 1.578.000 euros. Le financement de ce programme est conjointement assuré par l’Académie des sciences, propriétaire des lieux, et ses partenaires historiques, l’État (ministère de la Culture, DRAC Nouvelle-Aquitaine), la Région Nouvelle-Aquitaine et le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques. La maîtrise d’ouvrage des travaux est assurée par l’Académie des sciences, avec l’assistance de la DRAC Nouvelle-Aquitaine. Les intervenants lors des discours prononcés avant la signature de la convention cadre ont signalé, chacun à tour de rôle, le fait rare, voire rarissime pour l’institution qu’ils représentent, d’assurer un financement relatif à la poursuite de la restauration du château-observatoire d’Abbadia et surtout de son parc. Il s’agit d’une suite logique, le bâtiment remarquable et le parc attenant faisant partie d’un ensemble, voulu et créé par son célèbre propriétaire.
La signature de la convention cadre formalisant le financement, et donc la poursuite des travaux, a été signée jeudi 22 juin en ce lieu chargé d’histoire et de savoir qu’est la salle d’observatoire du château, l’Académie des Sciences (propriétaire des lieux), représentée par Catherine Bréchignac, Secrétaire perpétuel, le Ministère de la Culture, représenté par Eric Morvan, préfet du département des Pyrénées-Atlantiques, la Région Nouvelle-Aquitaine, représentée par Emilie Dutoya, Conseillère régionale, et le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques, représenté par Max Brisson, premier vice-président.
Seul l’engagement indéfectible de l’Etat et des partenaires a permis l’accomplissement de cet ambitieux programme et de sa poursuite.
Après plusieurs campagnes de travaux conduites depuis 1997, l’Académie des sciences engage une deuxième phase de restauration pour la mise aux normes des intérieurs d’Abbadia et la restauration du parc. En effet, tant sur le plan architectural que paysager, la restauration du parc Bühler, véritable écrin au joyau Abbadia complétera cet ensemble remarquable et unique sur la cornique basque.
D’une ampleur exceptionnelle, les projets de restauration sont nés, depuis plus de 20 ans, d’une ambition commune de l’Académie des sciences, de l’Etat et des partenaires : le Conseil Régional d’Aquitaine, le Département des Pyrénées-Atlantiques et la Ville d’Hendaye de voir le domaine d’Abbadia retrouver sa splendeur passée tout en garantissant son ouverture au public et la valorisation de ses fonds scientifiques, culturels et artistiques.
Reçu d’un legs d’Antoine d’Abbadie (1810-1897), il y a plus d’un siècle, le château-observatoire Abbadia, classé au titre des monuments historiques et son parc inscrit, dont la gestion a été confiée à la Ville d’Hendaye en 2011, sont ouverts au public et ont accueilli près de 53.000 visiteurs en 2016. Le domaine proprement dit, géré par le CPIE a été visité par plus de 250.000 personnes durant la même période, comme en témoignent les capteurs placés aux divers points d’entrée. La remarquable qualité des restaurations a renforcé l’attractivité et la notoriété d’Abbadia reconnu aujourd’hui comme un site majeur pour le patrimoine néo-aquitain.
Manex Barace