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Histoire
Pessah juive et Pâques chrétiennes
Pessah juive et Pâques chrétiennes

| François-Xavier Esponde et ALC 784 mots

Pessah juive et Pâques chrétiennes

Pâque juive 2024

La communauté juive célèbre en cette année 2024 la pâque au cours de cette semaine en cours, du 22 au 30 avril. Selon le mois de Nissan hébraïque. Un moment intense de l'histoire de ce peuple maintenu en esclavage dans l'Egypte des Pharaons, et selon le récit mémoriel, libéré de cette férule par El... L'Eternel, Béni soit son nom, Elohim, Adonai pour d'autres en d'autres temps.

Pour un fils de l'Alliance et de la Promesse, cette histoire ne sera jamais un mythe, ni une légende ni même un déroulé du passé sans 
identité !

La communauté célèbre selon la tradition originelle familiale son repas de fête le Séder consommant du pain sans levain, non levé, accompagné de plantes amères se souvenant de ces heures graves et douloureuses d'une sortie d'Egypte difficile, de la présence de quatre vins associé à ce repas festif, de l'agneau pascal pour les uns, de lumignons qui s'éclairent sur plusieurs jours, signes de libération et de la lecture assidue du livre de l'Exode incontournable pour cette pâque annuelle.

La mémoire auditive, visuelle, spirituelle de ce récit embrasse l'Egypte, Moshé et sa marche à la tête de son peuple, et le chemin de libération d'Israël retrouvant sa terre, ses lois, et son alliance pour la suite des ans et de son histoire.

1313 ans sont passés depuis "la Création du monde selon le récit israélite", et le souvenir des dix plaies jetées sur Pharaon et ses geôliers court toujours dans l'imaginaire du peuple juif, illustré par les images du cinéma contemporain !

Les hamets, comprenez tous les restes du temps écoulé, doivent disparaître des maisons, point de réserve alimentaire en attente de ce temps.

Une vie nouvelle commence, préparée par un nettoyage de printemps exceptionnel, pour sa maisonnée, et sa propre personne, en somme un temps purificatoire auquel tout juif de par ses origines se soumet par tradition  

Le matsa ou pain non levé de confection traditionnelle vient ajouter à l'ordinaire son menu conventionnel conformant ainsi sa vie au miracle accompli par l'Eternel en chaque fidèle attaché depuis le temps à cette libération personnelle et libre à la pâque qui la revivifie !

On présume cette année que la guerre en cours en la terre sainte du judaïsme, du christianisme, et de l'islam ait une résonance particulière et douloureuse  à l'occasion de cette fête, au terme du ramadan des musulmans eux mêmes !

Fx Esponde

Pâques chez les chrétiens occidentaux et les orthodoxes

Le 14 Nisan, date de la fête de Pessah (la pâque juive), correspond à la pleine lune de printemps ; la fête chrétienne de Pâques - du moins pour les catholiques et les orthodoxes - se célèbre le dimanche qui suit cette pleine lune après le 21 mars , donc au plus tôt le 22 mars, si la pleine lune tombe le soir du 21, et au plus tard le 25 avril. De là, chaque année, la date variable de ces fêtes qui sont au cœur des deux cycles liturgiques.

Pâques orthodoxe en Russie.jpg
Pâques orthodoxe en Russie ©
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Mais avec les chrétiens orthodoxes, il y a, cette année, cinq semaines de différence : si, catholiques et protestants ont célébré le Christ ressuscité le soir du 31 mars, pour les orthodoxes, ce sera le 5 mai.
Un tel décalage entre ces deux Pâques chrétiennes ne s’était plus vu depuis 2016 : tantôt deux semaines d’écart entre les deux célébrations, tantôt quatre, tantôt fêtées ensemble... D’où vient cette disparité qui change chaque année ?

En fait, si les chrétiens occidentaux se basent sur le calendrier grégorien (établi par le pape Grégoire XIII en 1582), les orthodoxes, pour leur part, en sont restés au calendrier julien (Jules César, en 45).
Le Concile œcuménique de Nicée (en 325) avait décidé de ne pas aligner notre fête chrétienne sur la Pâque juive ; or pour les orthodoxes, Pâques doit toujours tomber après la Pâque juive, jamais avant : dans l’Évangile, le Christ est crucifié au moment de la Pâque juive et ressuscite trois jours après...

Or, le 31 mars de Pâques catholique correspond, en calendrier julien, au 18 mars. Donc avant le 22 mars... Impossible donc pour les orthodoxes de célébrer Pâques à cette date, à moins d’enfreindre la règle décidée à Nicée.
D'où le décalage d’un mois en s’appuyant sur la pleine lune suivante.
Et les juifs fêtant leur Pâque jusqu’au 30 avril, le décalage chez les orthodoxes ira donc cette année jusqu'au 5 mai !
Au cours de ces 20 dernières années, les célébrations de Pâques orthodoxes et catholiques n’ont coïncidé que trois fois, la prochaine est attendue en 2025, ce sera le 20 avril
Nous aurons l'occasion, dans un prochain article, de revenir sur cette célébration de Pâques par les chrétiens orthodoxes...
ALC

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