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L'Esprit Basque
Saint-Palais : le festival de la Force Basque ce dimanche 20 août
Saint-Palais : le festival de la Force Basque ce dimanche 20 août

| Alexandre de La Cerda 835 mots

Saint-Palais : le festival de la Force Basque ce dimanche 20 août

Huit équipes de Basse Navarre et de Soule (120 concurrents) s'affronteront ce dimanche 20 août à 15h au cours de six épreuves pour remporter le trophée, un bouclier offert par nos confrères du journal "Sud Ouest".

Les bûcherons segari.jpg
Les bûcherons, segari ©
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Les 6 épreuves
Le tir à la corde (soka tira), les scieurs de bois (segari), le lever de la charrette (orga joko), la course au sac de blé (sakulari), le lever de la botte de paille (lasto altsari), les bûcherons (aizkolari)
Les 8 équipes
Baigorry, Gabat, Juxue, Moncayolle, Ordiarp, Saint-Jean le Vieux, Saint-Martin d'Arberoue, Saint-Palais
Pratique :
14h : Ouverture de la billetterie.
15h : Début des épreuves traditionnelles des jeux de force basque / Intermèdes de chant et musique / Restauration, buvette et stand d’articles traditionnels toute la journée / Entrée : plein tarif 15€, gratuit moins de 12 ans / Billetterie en pré-vente à la Maison de la Presse de Saint-Palais.
Le festival de la Force Basque, Presbytère / 3, rue Saint Pelage à Saint-Palais / Tél : 05 59 65 71 15 / Office de Tourisme de Basse Navarre, tél : 05 59 65 71 78

La Force Basque, de Saint-Palais au Pendjab...

Si le célèbre festival de Force Basque de Saint Palais attirera encore la grande foule au fronton municipal ce dimanche 20 août à l’occasion de sa 72ème édition, la manifestation créée par Louis Barthaburu et ses amis (voyez l’article suivant) n’en a pas moins fait de nombreux émules, et les spectacles faisant appel à la force et au courage proverbiaux des jeunes Basques confrontés à la rudesse des travaux des champs font florès ; leur renommée a depuis longtemps franchi les limites du pays.

Mais là, comme en beaucoup d’autre domaines, plutôt que créateur, le Pays Basque a davantage fait œuvre de conservateur des traditions du passé tout en les adaptant merveilleusement à son propre génie. Ainsi la pelote basque ne dérive-t-elle pas du jeu de paume autrefois très répandu, lui-même se rattachant aux jeux pratiqués à Rome et dans la Grèce antique ? 
Cependant, alors que l’Angleterre victorienne codifiait une série de sports autochtones écossais pour donner naissance au football, au tennis, au rugby, au golf, hockey, etc. qui ont depuis supplanté beaucoup d’autres pratiques dans le monde, le Pays Basque a su garder son sport national en le diversifiant par des spécialités originales. Il en est ainsi des sports dits « ruraux », que beaucoup de pays ont gardé ou retrouvé, depuis le Canada et ses championnats de Labour au Comté de Lanark dans l’Ontario, jusqu’au Pendjab indien où hommes et animaux – en particulier les vaches – sont mis à rude contribution, à travers des cerceaux de feu et d’innombrables courses et compétitions de force qui, pour la plupart, ont leur origine dans l'exercice des travaux quotidiens. 

Or, les bûcherons savoyards ou ceux du Cantal ne dépassent-t-ils pas les Basques en hauteur lorsqu’ils montent découper leurs troncs ? 
Je me souviens que Gaby Etchart, à l'époque responsable du club Napurrak d’Espelette qui avait tellement popularisé la course à pied dans notre région, m'affirmait que la Force Basque s'intégrait dans cet ensemble de sports dits « locaux » au cheminement identique : activité économique locale correspondant à des jeux et des joutes bien spécifiques. C'est ainsi qu'une fédération mondiale les regroupait déjà depuis quelque temps sous le sigle « sports locaux ». 
C'est en 1992 qu'avait eu lieu à Bonn la première Olympiade des sports locaux avec 38 pays représentés, et les Basques y avaient délégué six athlètes. 
Pendant trois jours, des joutes et des démonstrations eurent lieu. En journée de clôture, devant plus de 100 000 spectateurs, les Basques furent déclarés vainqueurs grâces à leurs prouesses sportives et à la qualité de leur présentation.

Or, à côté du festival de Saint-Palais qui a une philosophie de tradition pure avec tenue vestimentaire traditionnelle et participation réservée aux seuls villages des environs immédiats, il existe la pratique de force basque sous la configuration sportive avec entraînement technique, méthodes spécifiques de préparation à de telles disciplines, diététique appropriée, records, contrôle, antidoping, mise en place d’appareils d’entraînement, etc.

La polémique longtemps entretenue entre partisans de la tradition qui se disaient puristes et nouvelle génération de sportifs qui voulaient faire évoluer la tradition en pratique sportive semblait alors s'atténuer. Toujours à l'époque de mon entretien avec lui, il y a une vingtaine d'années, Gabi Etxart qui présidait Napurrak, le club le plus titré des championnats de force basque, m'affirmait alors : 
« Saint-Palais est une très belle vitrine et une tribune dont les retombées promotionnelles nous sont bénéfiques, mais Saint-Palais a besoin des athlètes nouvelle formule issus des clubs sportifs. Les 4 derniers vainqueurs de la course au sac à Saint-Palais sont des concurrents de Napurrak défendant les couleurs de Gabat, Saint Palais ou Saint-Martin d’Arberoue. Au Soka tira, ce sont près de vingt tireurs qui sont issus des équipes de Napurrak, Briscous, Ustaritz ou Bayonne et Urrugne , repartis entre plusieurs équipes sans parler de participants venus de Baïgorry , Souraide ou Banca ». Qu'en est-il aujourd'hui ? Il serait intéressant de faire le point...

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