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Tradition
Saint-Palais : Auguste Etchecopar et les Prêtres du Sacré-Coeur de Bétharram
Saint-Palais : Auguste Etchecopar et les Prêtres du Sacré-Coeur de Bétharram

| François-Xavier Esponde 831 mots

Saint-Palais : Auguste Etchecopar et les Prêtres du Sacré-Coeur de Bétharram

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Saint Michel Garicoits ©
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zTradition1 Le séminaire de Bétharram (le beau rameau en gascon-béarnais).JPEG
Le séminaire de Bétharram (le beau rameau en gascon-béarnais) ©
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A Saint-Palais, le nom d’Etchecopar résonne comme celui d’une figure locale ayant appartenu à la Société des Prêtres du Sacré-Coeur de Bétharram dont il fut le second supérieur général après la fondation de l’Institut par Michel Garicoitz.

L’influence bétharramite s’est portée pendant plus d’un siècle sur une population qui donna le nom d’Etchecopar au Cours Etchecopar d’antan devenu Collège du même nom, de fraiche date, dirigé par la congrégation à l’intention des garçons, initialement.
La succession ininterrompue des pères de Bétharram a vu passer dans ses rangs des générations d’enfants dans cette école reconnue et appréciée par les familles basques pour l’éducation des garçons.

Les pères menaient une vie communautaire dans leur maison de la rue du Palais de Justice, exerçant leur travail au collège, à la paroisse : ces prêtres soumis aux voeux des religieux vivent selon les règles d’une vie partagée en commun, n’étant pas assimilés au clergé diocésain mais proches des missions diocésaines conduites par l’évêque au cours du temps passé.

Ayant fait valoir leur droit à la retraite, les deux derniers pères ont quitté récemment leur communauté de Saint-Palais pour rejoindre la maison des prêtres retirés à Bétharram, au terme d’une mission qui, pour leur congrégation, dura quasiment deux siècles successifs.

Né le 30 mai 1830 et originaire de Saint Palais, le père Auguste Etchecopar étudia et enseigna jeune dans le collège de la congrégation, dont le bâtiment aujourd’hui démoli a cédé la place à un établissement flambant neuf poursuivant le travail de ces religieux selon leur intuition éducative venue des origines de leur fondation.

Voulant devenir prêtre, Auguste Etchecopar fit son séminaire sur place, comme en ces temps où le curé de la paroisse avait mission reçue de l’évêque d’éveiller et de développer les vocations juvéniles susceptibles d’embrasser un jour la vocation sacerdotale.

Le 10 juin 1854, Auguste Etchecopar est ordonné dans la cathédrale de Bayonne par l’évêque du diocèse, Mgr Lacroix.

Il enseigna par la suite à la Société des Hautes études d’Oloron, une institution diocésaine voulue par l’évêque “pour former un clergé apte à occuper des fonctions de direction des oeuvres diocèsaines dans le vaste territoire de Bayonne-Lescar-Oloron.”

Mais la société fut dissoute. Les Bétharramites rejoignirent Bétharram fondé par le père Michel Garicoits suite à des dispositions qui divergeaient entre l’évêque et la jeune congrégation en formation, laquelle était désireuse d’assurer son autonomie et son fonctionnement propre au sein du diocèse de Bayonne.

 Le 24 octobre 1855, Auguste Etchecopar prononça ses voeux à Bétharram tout en enseignant au Collège Sainte-Croix d’Oloron avant de quitter la ville épiscopale et de devenir en 1857 maître des novices du nouvel institut recrutant une jeunesse basco-béarnaise séduite par la figure de Michel Garicoits.

Un sujet sensible dans ce diocèse dont le séminaire cohabitait dès lors avec l’institution bétharramite ayant ses cadres, son enseignement et sa formation indépendante.

Le 14 mai 1863, Michel Garicoits disparaît et Auguste Etchecopar lui succède à la tête de l’institut, toujours pas reconnu par Rome, des années après la disparition de son fondateur.

Servant la médiation avec les autorités romaines, Mgr François Lacroix, la congrégation du Sacré-Coeur de Notre-Dame de Bétharram obtint sa reconnaissance le 30 juillet 1875, dix sept ans après la mort de Michel Garicoits.

Auguste Etchecopar continua sa mission ad intra dans sa communauté. Basilide Bourdenne, lui-même prêtre de Bétharram, sera invité à rédiger une biographie du fondateur en 1878, le recrutement et la diffusion des membres de la congrégation se poursuivant en France, en Europe et dans le monde, les Bétharramites s’installent dans le diocèse,  en 1874 à Bayonne au collège Saint Louis, à Bethléem en 1878, par le truchement d’Auguste Etchecopar qui réalise de grands voyages à l’étranger, en Amérique du Sud, en Terre Sainte, en vue de ces implantations futures.

Le nombre des communautés ne cesse d’augmenter dans quinze pays différents où l’on comptera des Bétharramites dans le monde, comme c’est le cas au Paraguay, Uruguay, Argentine, Brésil, comme en Italie, Espagne, Angleterre en Europe sans oublier la France.
L’Afrique verra l’arrivée des pères en Côte d’ivoire, en Centrafrique, mais encore à Nazareth, en Jordanie, en Palestine.
Sans oublier la Chine et l’Inde, plus récemment la Thaïlande et en Chine dont le régime communiste les expulsa dès 1950.

Plus près de notre terre, Pibrac en Haute-Garonne, Pau, Saint-Palais, Anglet ont eu et ont encore des communautés bétharramites sur ces territoires.

Quelques noms de bétharramites restent en mémoire : les pères Cambet, Toucoulet, Cazenave, frère Charles Jérusalem, les deux frères prêtres Salla, Tipi d'Hasparren, Olçomendi, les deux frères Ruspil, Bacho, Delgue, Garat oncle et neveu, Etchepare, Segure d’Itxassou, Caset, mais il en manque beaucoup de la première fondation siècle et, tant d'autres encore que des lecteurs pourraient nous rappeler...

Le recrutement des nouveaux-venus provenant de l’hémisphère sud, la congrégation initiée par Michel Garicoits, développée par Auguste Etchecopar continue son rythme de croissance selon l’intuition de l’esprit qui souffle où il veut, quand il veut et pour une récolte missionnaire soumise aux aléas de l’histoire humaine, désormais de plus en plus internationale pour cet institut.

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