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Cinéma
Saint-Jean-Pied-de-Port : "Adieu Monsieur Haffmann" au Vauban, avec ses auteurs
Saint-Jean-Pied-de-Port : "Adieu Monsieur Haffmann" au Vauban, avec ses auteurs

| Alexandre de La Cerda 545 mots

Saint-Jean-Pied-de-Port : "Adieu Monsieur Haffmann" au Vauban, avec ses auteurs

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Sara Giraudeau entre Daniel Auteuil et Gilles Lellouche ©
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Après la présentation de la version théâtrale d'« Adieu Monsieur Haffmann » au festival « Citadelle en scènes », le réalisateur Fred Cavayé commentera la projection de son film éponyme dans le cadre d’un événement Ciné rencontre qui se déroulera ce mardi 8 février à 20h30 au cinéma le Vauban à Saint-Jean-Pied-de-Port. Il sera accompagné du comédien et dramaturge Jean-Philippe Daguerre, à l’origine du festival Citadelle en scènes et l’auteur de cette pièce de théâtre aux quatre Molière.

Quant au film adapté de la pièce de Jean-Philippe Daguerre et projeté mardi, avec Daniel Auteuil, Gilles Lellouche, Nikolai Kinski et Sara Giraudeau dans les principaux rôles, il se situe à Paris en 1941, pendant l'occupation allemande : Joseph Haffmann (Daniel Auteuil), un bijoutier juif, confie sa boutique à son employé François Mercier (Gilles Lellouche), avant de tenter de gagner la zone libre. 
N'ayant pu y parvenir, Haffmann se cache dans la cave. Mercier accepte cette situation imprévue à condition que son patron accepte un accord quelque peu particulier dont les conséquences au fil des mois bouleverseront les destins des trois personnages : Haffmann devra avoir des rapports sexuels avec la femme (interprétée par Sara Giraudeau) de Mercier, lequel ne parvenait pas à obtenir d'enfant avec sa digne moitié.

Au fur et à mesure de ces « contacts », jalousie et doutes s'installent dans une situation délicate devenant risquée à une époque qui ne l'était pas moins. D'autant que le commerce de la bijouterie devint florissant grâce, en partie, à une clientèle allemande alors que Mercier se lie avec le commandant Jünger, un haut gradé allemand (Nikolai Kinski)…
Mais entre Haffmann et Mercier – qui finissent par se détester, se faufile le personnage de Blanche, l'épouse de François. Frêle jeune femme, elle subit son mari autant qu’elle compatit avec l’habitant de la cave et essaye de sauver ce qui peut être sauvé.

Épilogue peu convaincant ou lueur d’espoir, la fin d'« Adieu Monsieur Haffmann » ne contredit guère une peinture subtile, raffinée, nuancée. Tant François, que Joseph et Blanche de ses personnages qui apparaissent dans toutes leurs complexités relatives. 

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Nikolai Kinski, un haut gradé allemand ©
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Si les décors intérieurs sont riches en détails – surtout l’atelier de joaillerie -, les scènes extérieures collent à la sombre époque de l’Occupation. 

A titre d’anecdote, signalons qu’en mars 2020, en plein milieu des prises de vue effectuées pour partie dans les alentours de Montmartre à Paris, les autorités avaient décidé l’interdiction de rassemblements, puis le confinement, et le tournage avait été suspendu, peut-être un peu dans la précipitation. Mais les décors n’avaient pas été enlevés, ce qui, au dire des habitants du voisinage, donna pendant quelque temps l’impression que « tout le quartier avait été figé en 1941 » !

Pour sa part, en juin, Nikolai Kinski sera soulagé à l’issue de cet épisode quelque peu bizarre : « C'est fini... Le moment où vous réalisez que tout est fini : « Adieu Monsieur Haffmann » emballé ! Le monde était un endroit très différent quand nous avons commencé à filmer - mais après une pause de dix semaines pendant laquelle l'humanité a connu un temps mort, au milieu d'une pandémie mondiale en cours - cette histoire intemporelle de complicité individuelle dans une société corrompue est enfin terminée. Infiniment reconnaissant à notre réalisateur inspiré Fred Cavayé, avec un casting des plus brillant : Gilles Lellouche, Daniel Auteuil, Sara Giraudeau, Mathilde Bisson »...

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