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Tradition
Pasaia, Ciboure, Bordeaux : Marine et navires historiques à l’honneur
Pasaia, Ciboure, Bordeaux : Marine et navires historiques à l’honneur

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Pasaia, Ciboure, Bordeaux : Marine et navires historiques à l’honneur

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"Trois-mâts basque" : la construction de l'Alba ©
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Le projet transfrontalier GaztEgur avec Albaola et les « Compagnons du Tour de France »

Cette semaine, les chantiers de marine « Albaola Itsas Kultur Faktoria » ont servi de cadre à la présention du projet « GaztEgur » avec un soutien et une présence transfrontalière remarquables. Au président d’Albaola, Xabier Agote, s’étaient joints ses invités : Lore Suarez, adjointe au Maire de Pasaia/Pasajes, Nicolas Sagarzazu, directeur de la planification et de la gestion éducative au Gouvernement basque et Peli Manterola, représentant du Département de l'Agriculture, la conseillère régionale ziburutar Émilie Dutoya représentait la Nouvelle-Aquitaine, Arola Urdangarin, directrice, représentant l'Eurorégion Aquitaine-Euskadi-Navarre, Alfonso Roncal, directeur du Centro Integrado Donibane à Pampelune, l'architecte Jabier Lekuona ainsi que David Candelario, chef de secteur des services et des infrastructures du Port de Pasaia.

Gaztegur est un projet transfrontalier entre Albaola et les deux centres de formation en bois : les « Compagnons du Tour de France » d’Anglet et Donibane Li-Lhà Pampelune. Avec l'aide de l'Eurorégion, les élèves de ces centres, avec leurs professeurs, vont réaliser un nouvel espace à Albaola Itsas Kultur Faktoria de Pasaia, qui servira de salle à manger pour les vingt apprentis de l'école internationale de charpenterie marine Apprentidiztegi qui se forment professionnellement à Albaola pendant trois ans.

Les représentants du Gouvernement basque ont souligné l'importance de valoriser le bois et de promouvoir ce type de projets innovants et transfrontaliers. Ceux de la Nouvelle-Aquitaine continueront de favoriser des projets qui valorisent le patrimoine matériel et immatériel ainsi que les échanges entre nouvelles générations, tout comme ceux de l'Eurorégion ont souligné combien le projet de Gaztegur coïncide avec les valeurs qu’ils promeuvent, en prommettant d’accompagner toujours ce type d'initiatives transfrontalières. David Candelario au nom du Port de Pasaia a également voulu montrer son soutien à ce type d'initiatives et a félicité tous les jeunes artisans pour le travail accompli et le nouveau hangar en bois qui fera partie de la Faktoria Maritime Basque Albaola de Pasaia.

Quant aux deux centres de formation d'Anglet et de Pampelune, commentant leurs propres expériences, ils ont souligné qu'ils sont particulièrement heureux de faire partie de Gaztegur, l’occasion de multiplier les échanges d'apprentissage entre élèves tout en coordonnant cette action avec un autre centre et un architecte situés dans différents territoires. Les élèves, qui n’avaient pu être présents à cause de la situation sanitaire, sont très motivés par ces projets transfrontaliers qui encouragent la mobilité entre territoires et qui les aide à connaître de nouveaux collègues et d'autres façons de faire. En conclusion, l'architecte Jabier Lekuona qui coordonne la construction a détaillé la prochaine réalisation grâce à une vidéo 3D dont la projection a précédé la visite du « San Juan ».

Rappelons que les chantiers navals « Faktoria Albaola » à Pasajes abritent également la construction ouverte au public d’une patache, à partir de plans originaux du chantier Mutiozabal d’Orio. Ce type de bateau disparu, de 15 mètres de long, était une embarcation rapide à voile ou à l’aviron qui était essentiellement utilisée pour le transport des dépêches ou la surveillance des ports et des côtes. Elle était également très appréciée des corsaires qui l’utilisaient pendant les abordages. La patache en construction au chantier naval d’Albaola mesure 15 mètres de long et 3,5m de large. Son équipage de 20 personnes y dispose de deux voiles dont la superficie totale est de 150m2.

En Iparralde, les associations « Trois-mâts basque » et « Itsas Begia »

Les visiteurs du stand que l’association « Trois-mâts basque » avait monté au port de Saint-Jean-de-Luz lors des récentes Journées Européennes du Patrimoine avaient déjà pu se rendre compte de l'état des réalisations des projets du chantier naval Marin de Ciboure, en particulier la construction de l'Alba.

Créée en 2018, « L’association des Trois Mâts basque » fait renaître la construction navale d’antan à Ciboure. Elle est constituée par les deux coprésidents – Boris Solin, l’ancien commandant de marine, propriétaire de « Bleu la galerie », et Yann Mauss, l’industriel représentant le groupe de mécènes – auxquels s’ajoute Bruno Hervouet, le seul salarié de l’association qui coordonne le projet. Leur but est de sensibiliser le public – adultes, enfants et associations – au patrimoine maritime, en particulier basque, en créant un espace culturel animé et scénarisé.
La première étape de ce périple maritime patrimonial est la construction de la réplique de la chaloupe sardinière d’Alba par le charpentier expérimenté du chantier naval de Ciboure, Julien Marin.

Edifiée d’après le chantier Letamendia en 1907 dont on avait conservé les plans, elle mesure 14 mètres de long, 3 mètres de largen, et pèse autour de 20 tonnes.Pourvue cependant d’un moteur classique diesel et non à vapeur qui obligerait d’utiliser du charbon très polluant, la chaloupe est fabriquée en bois de chêne de l’Allier pour la coque et les parties nobles, en mélèze pour la quille posée en mai dernier, et en acacia pour les couples (structures en arêtes) dont certaines pièces sont courbées à l’étuvage d’après une méthode ancestrale du Pays Basque. Grâce au récent partenaire de l’association, la fondation Geroa qui a pour but de récolter des dons de mécènes, les bordages (planches de bois forment l’enveloppe étanche d’Alba), ont pu être réalisées.

Quant à « Itsas Begia », c’est la « dernière ligne droite » pour « Brokoa » après une campagne archéologique riche « on attend les dernières retouches de calefat en fonction du budget qui reste… et plouf, c est reparti pour le grand saut dans le mouchoir bleu » !
Reste a faire : les raccordements électriques feux ponts instruments, les dernières durites gasoil vers la caisse et l’échappement, la pose de l’etambrai ; faire tremper doucement la coque et… remâter ! Puis nous resterons quelques jours sur le bassin pour faire les essais techniques, réarmer le navire et attendre la bonne fenêtre météo pour descendre...

Une visite appréciée à Bordeaux

Le Shtandart, réplique exacte du premier navire amiral de la Marine impériale russe commandé par le tsar Pierre le Grand en 1703, est arrivé dans le port de Bordeaux le 11 octobre. Il sera ouvert aux visites durant deux semaines. Après avoir tiré trois coups de canon, le voilier « Shtandart » (l’Etendard en français) a accosté le 11 octobre à 13h30 au ponton d’honneur du Port de la Lune à Bordeaux. Une première depuis 2016. Le navire-école russe, fabriqué entre 1994 et 1999 par des étudiants du Centre d’éducation maritime de Saint-Pétersbourg, est une réplique à l'identique de celui qui avait été commandé par le tsar Pierre le Grand en 1703. Celui-ci en surveilla alors attentivement la construction. Le Shtandart fut le premier navire amiral de la Marine impériale Russe et resta en service jusqu'en 1727. C'est en 2000 que sa réplique prend la mer pour la première fois, après six années de construction sur les rives du fleuve Neva. Il est le fruit du travail de ces passionnés, qui reçurent l'apport financier des gouvernements russe et britannique. Le voilier de 34 mètres de long est ouvert à la visite jusqu’au 23 octobre. Il sera possible d’admirer, entre autres, sa superbe coque jaune ainsi que son imposant gréement. Les Bordelais pourront découvrir ce bateau qui a servi de décor à de nombreux films historiques, et participé à d’impressionnants rassemblements de navires comme les Fêtes maritimes de Brest. Ceux qui le souhaitent pourront aussi embarquer pour une durée de quatre jours de navigation, jusqu’à La Rochelle puis l’île d’Yeu. Le Shtandart appareillera pour la Rochelle le 24 octobre.

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"Brokoa" d'Itsas Begia ©
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Le "Shtandart" à Bordeaux ©
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