Edmond Rostand se fût certes réjoui de la convergence dans sa belle demeure des cultures basque, béarnaise/gasconne et bayonnaise, cette dernière « englobant » les deux autres : c’était il y a trois mois, lorsque le Prix littéraire des Trois Couronnes récompensait l’universitaire euskarien Ur Apalategui, les historiens Guy Saigne et Etienne Rousseau-Plotto (auteurs d’ouvrages sur le peintre bayonnais Léon Bonnat), le poète bigourdan Bastien Brestat et le romancier béarnais Florian Escouteloup, lequel était accompagné de ses éditeurs, les dirigeants de l’Institut Béarnais et Gascon (notre photo de couverture).
Edmond Rostand qui, bien qu’ayant « assis » son existence au Pays Basque, n’en demeurait pas moins attaché aux troubadours gascons qui avaient fondé à Toulouse en 1323 lous Jocs Flouraus (dont il était « Maître ès-Jeux », comme l’auteur de ces lignes), ainsi qu’à Luchon où l’auteur de « Cyrano » s'était lié d’amitié avec Rosemonde Gérard - qui aspirait, comme lui, à devenir poète -, avant de se marier avec elle.
L’occasion pour notre « Lettre » de revenir sur l’action remarquable de cet Institut Béarnais et Gascon dont le jeune auteur béarnais - qui prépare un deuxième roman « en le lengue mayrane » - est un des dynamiques acteurs.
Ainsi, parmi les premières activités de l’Institut, on note :
- l’édition trimestrielle d'une revue de 12 pages, couleur, bilingue (français- béarnais ou gascon)
- l’édition de livres originaux en béarnais avec traduction française, les auteurs étant des écrivains de langue béarnaise ou gasconne. Ces ouvrages sont parfois accompagnés d'un enregistrement audio.
- l’édition d'une méthode d'apprentissage du béarnais en 21 leçons, avec enregistrement audio.
- l’édition du livre "Conjuguer en béarnais" et du "Guide de conversation français-béarnais"
- l’édition du livret de chants (plus de 60 chansons)
- l’organisation occasionnelle de concerts avec la participation d'artistes locaux et de "cantères"
- la diffusion d'objets promotionnels de l'identité béarnaise (drapeaux, fanions, autocollants, foulards, etc.), soit tout ce qui peut renforcer l'identité.
Un ensemble pour accompagner les fêtes estivales
C’est une idée originale pour accompagner les hestayres de l’été : la commission jeunes de l’Institut Béarnais et Gascon propose un ensemble pour les fêtes aux couleurs du Béarn se composant d’un foulard avec, évidemment, les deux vaches des blason et drapeau béarnais, d’un fanion aux mêmes couleurs et d’un livret de chants en béarnais (avec traduction en français). L’ensemble est proposé à 14 euros.
« Pour celles et ceux qui veulent s’initier à la langue du pays, le guide de conversation français béarnais est offert », précise l’Institut, qui rappelle que l’ensemble est disponible auprès de l’association, 81 avenue du Loup à Pau - Tél. : 06 22 11 67 43 - ibg.secretariat@orange.fr
Bounes hestes a touts, e heit beroy !
« Pour sauver la langue, il faut renforcer l'identité et non pas la détruire comme le font certains militants occitanistes qui veulent remplacer l'identité béarnaise ou gasconne par une identité occitane » souvent recomposée.
Reconnaissant que les Basques savent valoriser leur identité, et ils maintiennent leur langue, les responsables de l’Institut Béarnais et Gascon lancent un appel :
« Faisons comme eux pour sauver la nôtre ! C'est une faute énorme de vouloir changer l'identité d'un peuple » !