Robert Mendiburu, prêtre originaire de Saint-Martin d’Arbéroue est décédé à l’âge de 90 ans en la Maison Basque de Cambo où il séjournait en convalescence. 
Né en 1930, prêtre en 1955, comme la plupart des jeunes postulants de cette génération, à 25 ans Robert est envoyé à Rome pour des études au Séminaire français. Il y obtiendra la licence en théologie avant de rejoindre la cathédrale de Bayonne. 
Ses dispositions à partager le travail des Mouvements d’Action catholique, ouvrière et des milieux indépendants fixeront le choix de ses supérieurs sur son ministère dans ces mouvements florissants à cette époque qui suivit la fin de la guerre. 
De Bayonne à Paris, Robert est désormais promu des années durant pour des missions de service au sein de l’Eglise de France. Il occupera les fonctions qui lui seront dévolues en relation avec la JOC, Jeunesse Ouvriere catholique, dans les mouvements adultes de cadres chrétiens, avec la facilité intellectuelle qui lui fut acquise de connaître, comprendre et expliquer la nature des choses et des situations de la vie sociale de son temps. 
Les années 68 seront passées par ce filtre de lecture critique, d’une remise en question des choses acquises de toute transmission qui seront revues et corrigées le temps d’une décennie de contestation. 
Les mouvements d’action catholique, toutes sensibilités confondues, connaîtront la remise en question générale des certitudes et leur aggiornamento au fil du temps qui suivra. 
Robert Mendiburu y travaillera comme Aumônier National de l’ACO, en milieu ouvrier. 
Et les voyages s’ajoutant aux déplacements, le jeune aumônier circule à travers le pays à la rencontre des groupes et des militants du mouvement. 
Ses réseaux, débats et échanges parmi les délégations du mouvement, ses voyages à travers le pays en feront un homme ouvert, informé et sensible aux réalités du moment et aux débats multiples qui traverseront les opinions des militants de base de ces dynamiques associations. 
Doué d’un esprit ouvert, curieux, éveillé aux discussions, Robert Mendiburu connaîtra de l’intérieur la vie d’une jeunesse catholique active dans l’église, et nourrissant une indépendance de pensée qu’il était heureux de partager ses auditeurs, tout le temps de ses fonctions au National comme il le rappelait dans ses propos. 
Il se rapprochera de Mouvements de spiritualité, unissant action et vie intérieure personnelle des promoteurs et des affiliés à ces mouvements de l’Action Catholique. 
« Cor Unum », « Evangile et Mission » seront la trame évolutive et fidèle de son engagement de prêtre et de militant chrétien auprès des jeunes générations qui embrasseront aussi en ces années des sympathies profanes et religieuses conjuguées d’une tranche d’âge marquée par l’église et ayant rejoint des mouvements sécularisés au cours de leur histoire. 
Robert Mendiburu aimait adjoindre l’action à la prière, le travail aux œuvres, dans un engagement de vie personnelle où les grands témoins de la foi furent aussi des acteurs de la vie sociale. Témoin et acteur d’avant 68 et après cette époque tourneboulée de l’histoire de l’Eglise de France et des idées sociales du pays, ses souvenirs étaient nombreux pour tant de débats internes à l’Eglise dont il avait pu être le témoin. 
Il rendait fidèlement visite au Cardinal Roger Etchegaray pendant et depuis sa retraite à Arditeya.  Que de débats avec proches et privés à propos de ces souvenirs passés, depuis la Maison des Oeuvres, rue des Prébendés à Paris ! Le lien personnel que les deux hommes avaient gardé remontait à ces années 55-60 à Bayonne, puis à  Paris,  Marseille et Rome. 
Robert Mendiburu était discret, réservé, sachant que la règle d’or pouvait être le silence quand on sait, et préfèrait se taire, savoir et éviter de faire savoir, comprendre sans juger brutalement des époques historiques tendues et peu comprises au cours de ces années de violences et d’hostilités passées. À des ruptures aux conséquences imprévisibles, Robert préférait ces échanges et ce dialogue en continu. 
Sa finesse intellectuelle, sa vivacité spirituelle lui permirent de s’effacer et de partager le destin d’une histoire dont une génération mature aujourd’hui n’a pas oublié les soubresauts et les ruptures en ces années de jeunesse… 
(NDLR. : en raison des circonstances actuelles, les obsèques de l'abbé Mendiburu auront lieu le mardi 21 avril, dans l’intimité familiale, à Saint-Martin d’Arberoue. Une cérémonie sera célébrée ultérieurement. Les visites se font au funérarium de Bayonne, à partir de samedi. PFG Bayonne - 19, rue de Baltet, tél. 05.59.63.63.46). 

Légende : l’abbé Robert Mendiburu (à gauche) avec les pères Pricet Samba, José Bourau et Michel Garat (paroisse du Boucau et Bayonne-Nord)