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Patrimoine
Hôtel du Palais : Lyonel Barraquet, l’étoile des artisans d’art
Hôtel du Palais : Lyonel Barraquet, l’étoile des artisans d’art

| Anne de Miller-La Cerda 755 mots

Hôtel du Palais : Lyonel Barraquet, l’étoile des artisans d’art

Prix du Meilleur ouvrier de France 2019.JPG
Prix 2019 du Meilleur ouvrier de France 2019 ©
Prix du Meilleur ouvrier de France 2019.JPG
Travaille des frises XVIIIème.JPG
Etude des frises XVIIIème ©
Travaille des frises XVIIIème.JPG
Travail sur les effets de marbre et de boiseries.JPG
Etude sur les effets de marbre et de boiseries ©
Travail sur les effets de marbre et de boiseries.JPG

Le chantier de l’aile Ouest du Palais qui avait pris du retard s’achèvera définitivement d’ici une semaine. Ce qui permettra d’orchestrer dans la foulée la réouverture de l’Hôtel du Palais, officiellement prévue - en principe - pour le 26 mars prochain. Le décor intérieur a été revu dans un style Empire émaillé de touches contemporaines. L’un des artisans de cette rénovation, le peintre-décorateur Lyonel Barraquet ,couronné l’année dernière « Meilleur Ouvrier de France », raconte son parcours d’exception, les clefs de sa réussite.

Comme son grand-père, spécialisé dans l’aménagement intérieur des premières voitures et son père, créateur de stores, à la troisième génération, Lyonel Barraquet poursuit dans l’excellence la tradition familiale de l’artisanat.

C’est à Paris que la destinée de cet artisan hors du commun s’est progressivement forgée. En 1989, à l’age de 17 ans, après avoir suivi une école de décoration pendant un an à Sauveterre-de-Béarn, le jeune adolescent poursuit ses études de peinture décorative au cours Renaissance durant deux ans. Brillant élève ayant gagné le premier prix de fin d’année, il est engagé par l’atelier du patrimoine Benard-Daugert.

Pendant huit années, les célèbres clients de l’atelier Benard-Daugert forgeront son avenir. Parmi eux, le décorateur François-Joseph Graf lui fera découvrir le XVIIIème siècle, un savoir qu’il appliquera en peignant des ciels Louis XVI pour Pierre Berger.

Saint Laurent lui commandera des laques noires miroitantes. Parmi les autres clients, Sybille de Margerie l’introduit dans le monde de l’hôtellerie du groupe Concorde que gère sa famille. Son périple artisanal se poursuit à l’hôtel Crillon, à l’hôtel du Louvre ainsi que dans les restaurants les plus cotés, dont le « Grand Véfour ».

La liste des vedettes avec qui l’artisan a travaillé est longue.
En 2000, on se dispute son savoir-faire. Lyonel Barraquet créé sa propre affaire... Il rencontre le producteur de musique Chris Blackwell qui lui propose des chantiers à New-York. Après deux ans passés aux USA, le Béarnais aspire à revenir chez lui.

Nostalgique du Sud-Ouest, le mal du pays le gagne.  
En 2006, l’occasion rêvée se présente lorsqu’il fait la connaissance du peintre décorateur réputé de la Côte Basque, Christian Goss, à qui il rachète son carnet d’adresses. Pendant six mois, ce dernier lui présente ses 180 clients qui adoptent rapidement Lyonel Baraquet pour son excellent savoir-faire.

Un savoir-faire à la française

Et parmi ses meilleurs commanditaires, l’Hôtel du Palais.
Afin de disposer d’une main d’œuvre travaillant exclusivement pour le Palais, son directeur à l’époque, Jean-Louis Leimbacher - à la suite d’ Olivier Mollin - décide en 2014 de salarier un groupe d’artisans d’art. Parmi les sélectionnés : deux peintre-décorateurs, dont Lyonel Barraquet, deux tapissiers, deux couturiers et un ébéniste disposent alors d’un grand atelier rue Folin à Biarritz où ils entreposent leurs effets. 
« Je suis passé de 60h à mon compte à 39h en temps que salarié ! », précise Lyonel Barraquet.

Disposant de plus de temps, le peintre-décorateur se consacre à une œuvre personnelle et s’inscrit au concours du meilleur ouvrier de France. Après un stage d’une semaine chez le professeur – spécialiste en matière de trompe-l’œil - Michel Nadaïl, l’artisan d’art révise ses notions de perspective, dont celle du nombre d’or qu’il appliquera en trompe-l’œil, sur deux panneaux hauts de 150 cm et larges de 120 cm. Réalisés à l’acrylique - couleurs qui ne ternissent pas avec le temps -, cette œuvre s’inspire d’une partie du boudoir XVIII ème de l’hôtel de Breteuil. Peinte en faux marbre et bois entourant un vase à l’antique logé dans une niche, l’œuvre finale, d’une qualité exceptionnelle, à la suite de1300 heures de travail, est présentée en fin 2018 pour être primée au concours du meilleur ouvrier de France en 2019.

En parallèle...
En parallèle à l’atelier de la rue Folin, Lyonel Barraquet, devenu Meilleur Ouvrier de France, travaille depuis 2018 sous la direction du décorateur Hervé Jaillet de l’Atelier parisien Cos à la renaissance  du Palais : il peint, patine des meubles Empire, encadre de filets les murs des chambres. Parmi ses réalisations, au rez-de-chaussée, deux colonnes marbrées en symétrie accueillent les hôtes, non loin des portes d’ascenseur à l’effet doré de la loupe d’Orme.

Aujourd'hui, le peintre-décorateur meilleur ouvrier de France,  à l’âge de la cinquantaine, se passionne pour l’art de l’impressionnisme, continuant ainsi à approfondir ses connaissances et se perfectionner.

Légendes :
Lyonel Barraquet à l'atelier Folin
Prix du meilleur ouvrier de France pour son oeuvre en trompe l'oeil de style Louis XVI
Etude des diverses frises XVI utilisées pour son oeuvre
Etude de divers marbres et boiseries en trompe l'oeil utilisées pour le trompe l'oeil présenté en concours

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Au Palais, Lyonel Barraquet peint une colonne marbrée ©
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