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Critique
D’Arnaga à Arcangues et Bidart : le Festival « Quatuor en Pays Basque »
D’Arnaga à Arcangues et Bidart : le Festival « Quatuor en Pays Basque »
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| Belarria Irekia 505 mots

D’Arnaga à Arcangues et Bidart : le Festival « Quatuor en Pays Basque »

Dimanche 8 octobre dernier, la deuxième édition du festival Quatuor en Pays Basque s’est ouverte à la villa Arnaga. Le soleil inondait l’Orangerie et l’après-midi fut riche en musique et en convivialité.

Alexandre de La Cerda a prononcé une conférence érudite et passionnante, sur le sujet des compositeurs basques encore si peu connus. Éléments biographiques, contextes socio-historiques divers,  citations documentées et anecdotes pittoresques, tout contribuait à éclairer le public sur les personnalités dominantes que furent Juan-Chrisostomo de Arriaga, Pablo de Sarasate, Jose Maria Usandizaga, pour ne citer que les principaux.

C’est donc avec une curiosité aiguisée que le public a écouté le quatuor Arnaga, hôte privilégié de la villa d’Edmond Rostand depuis de nombreuses années. Les musiciens (Arnaud Aguergaray et Aurélia Lambert, violons, Olivier Seube, alto et Yves Bouiller, violoncelle) avaient construit un programme de très grande séduction, au cours duquel trois œuvres ont été entendues. Pour la plupart du public il s’agissait de découvertes et la conviction n’a pas tardé à s’imposer : il faut jouer et faire connaître les compositeurs basques.

Quelles merveilles aurait produit J.C. Arriaga s’il n’était mort de la tuberculose à la veille de ses vingt ans ? Ce Quatuor n° 1 écrit à 17 ans s’impose d’emblée par la maîtrise de l’écriture, la richesse des harmonies et l’indépendance de la pensée mélodique. Il a bénéficié d’une interprétation parfaite.

Le public a ensuite écouté Michel Sendrez, pianiste et compositeur (né à Saint-Jean de Luz) présenter son quatuor à cordes (1959) avec clarté, science et passion teintées d’humour. De quoi donner aux auditeurs des clés pour pénétrer dans cette musique contemporaine. Cette œuvre profonde, riche en idées sonores, en imagination formelle et en visions oniriques a touché directement les sensibilités. Les interprètes lui ont fait don de toute l’intensité de leur jeu, de l’ouverture de leur intelligence à cette écriture novatrice, et Michel Sendrez leur a exprimé sa vive gratitude.

Le quatuor de Jean-Delphin Alard concluait le concert : œuvre imposante en quatre mouvements, œuvre un peu « professorale » pourrait-on dire, car elle comporte plus de savoir-faire que d’imagination créatrice. Néanmoins, elle requiert une virtuosité à toute épreuve de la part des instrumentistes et notamment du premier violon : Arnaud Aguergaray a brillamment escaladé les montagnes de difficultés techniques qui jalonnent son parcours de premier violon sur lequel repose toute l’œuvre : presque un concerto !

La suite du Festival :
Samedi 14 octobre 20 heures 30, Musée Historique à Biarritz
Quatuor Equinoxe : Wolfgang Amadeus Mozart Divertimento en ré majeur, Alexander Borodine Quatuor n° 2 en ré majeur, Lucien Durosoir Quatuor n° 1 en fa mineur

Dimanche 15 octobre 18 heures, Villa Arnaga à Cambo
Quatuor Equinoxe : Guillaume Lekeu Molto adagio pour quatuor à cordes, Dimitri Chostakovitch Quatuor n° 8 en ut mineur op. 110, Lucien Durosoir Quatuor n° 1 en fa mineur

Mercredi 18 octobre 20 heures, Château d’Arcangues
Quatuor Piatti : Ludwig von Beethoven Quatuor n° 11 op.95 'Serioso', Lucien Durosoir Quatuor n° 3 en si mineur, William Walton Quartet in A minor

Jeudi 19 octobre 20 heures 30, Eglise Notre Dame à Bidart

Belarria Irekia

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