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Patrimoine
Pour aider à la restauration de la chapelle de l’île de Berens (Urt)
Pour aider à la restauration de la chapelle de l’île de Berens (Urt)
© AnnLC

| Alexandre de La Cerda 926 mots

Pour aider à la restauration de la chapelle de l’île de Berens (Urt)

L’île de Berens, logée parmi « les ondes fugitives de l’Adour », entre Urt et Saint-Barthélemy de Gosse, est très liée à l’histoire de notre région. Les propriétaires ont créé une association présidée par leur voisin et ami Hervé d’Olce afin de restaurer la chapelle du domaine : une première tranche a déjà été réalisée, toiture et tirants réglés par emprunt du propriétaire. Une deuxième tranche va débuter avant la fin septembre : rénovation de l'électricité de la chapelle par « les amis de la chapelle de Berens » qui assurent également la rénovation des enduits et bouchage des fentes. Une troisième tranche est prévue en fonction des rentrées : la rénovation des vitraux par « les amis de la chapelle de Berens », du plancher autour et derrière l'autel par le propriétaire. Restauration du chemin de croix par les propriétaires qui ouvrent exceptionnellement leur demeure à l’occasion des Journées du patrimoine.

L’île de Berens fut sans doute témoin des fêtes somptueuses données lors du séjour de Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis en 1565 (même si le banquet avait été donné sur l’île de Lahonce ou de Roll, plus près de Bayonne), et certainement en 1808, du déjeuner de Napoléon assorti d’une corbeille de cerises de Guiche particulièrement appréciées par l'Empereur ! Mais il y a surtout des épisodes importants de notre histoire basque, lorsque ses propriétaires, les barons de Seissan de Marignan, avaient considérablement aidé, à la tête du comité carliste de Bayonne, le prétendant au trône des Espagnes don Carlos VII en lui fournissant des canons et en l’hébergeant sur leur île après la défaite des Carlistes à Oroquieta en 1872 : « il n’y eut jamais autant de pêcheurs en barque autour de l’île », racontait le petit-fils du propriétaire, « les policiers français s’étaient ainsi déguisés »… Et, dans « Le livre de raison d’une carliste dacquoise », on lit dans la lettre de condoléances (16 mars 1888) adressée par don Carlos à la baronne de Marignan qui venait de perdre son mari : « Je garde précieusement le souvenir de mon séjour dans l’île de Bérens ; c’est là que, après le malheureux essai d’Oroquieta, je puisais de nouvelles forces pour recommencer la lutte et arriver, après une série de victoires, suivies d’affreux revers, à ce succès moral qui est le garant du triomphe de mes droits et de l’accomplissement de mon devoir quand l’heure marquée par la Providence sera venue ».

La chapelle de l’Immaculée Conception

La maison de maître de Bérens avait été reconstruite vers 1825 sur l’île qui lui donne son nom. Ses nombreuses dépendances agricoles témoignent du dynamisme économique de la propriété au début du XIXe siècle.

Protégée des eaux du fleuve par un pourtour de pierre, l’île de Bérens est drainée par un système de canaux d’assainissement. Les bâtiments de la maison de maître, en moellons de calcaire enduits, sont surélevés sur des pilotis. Le corps principal à un étage renferme un escalier intérieur en bois en forme d’équerre.

Outre une grange, un fenil, une étable et une écurie, les dépendances abritent une bergerie, une porcherie, un séchoir à maïs, une orangerie, une faisanderie, un vivier, une forge et un four à pain.

Le pigeonnier construit en pan de bois avec remplissage de briques repose sur quatre piles. Son toit en pavillon est recouvert de tuile en écaille. La propriété possède également une chapelle privée et un verger.

Dépendant de la maison de maître de Bérens et érigée vers 1863 dans la cour, à l’emplacement d’un bâtiment construit en 1699, la chapelle de l’Immaculée Conception est l’œuvre de l’architecte Charles Besoin. Bâtie en moyen appareil de calcaire et recouverte d’un toit à longs pans en ardoise avec pignons découverts, la chapelle possède une croupe de forme polygonale. Sa nef à un vaisseau est surmontée de voûtes d’ogives.

Un ensemble de sept verrières, datées pour deux d’entre elles de 1864 et réalisées par le peintre-verrier bordelais Joseph Villiet, habille ses ouvertures. Elles avaient réalisées vers 1864 à la demande d’Hubert de Seissan de Marignan et de son épouse Anita de Blanche de la Perrière.

L’ensemble se compose de sept verrières en lancette en arc brisé. La rose polylobée représentant la Nativité est copiée sur une verrière du XIIIe siècle de la cathédrale du Mans. L’iconographie des six autres verrières s’inspire des prénoms des membres de la famille des commanditaires. Certaines portent également leurs armoiries. C’est ainsi que sont représentés, dans le chœur, saint Robert, saint Hubert de Liège et sainte Geneviève de Paris, l’Annonciation et l’Éducation à la Vierge. Les quatre verrières de la nef portent des motifs géométriques et végétaux.

Hubert et Anita de Seissan de Marignan installent également dans leur chapelle un maître-autel dont ils confient la réalisation à Léon Géruzet, marbrier à Bagnères-de-Bigorre.

Entièrement en marbre veiné gris, il se compose d’une table d’autel portée par deux colonnes et de deux gradins, dont l’un est orné de rinceaux gravés et dorés. Une croix dans un quadrilobe orne la face de l’autel. Le tabernacle est encastré dans le deuxième gradin à redents. Il comporte une partie supérieure très architecturée avec un toit à deux pentes, un mur-pignon à crochets et des pinacles. Sa porte possède un décor en relief représentant un agneau mystique debout.

Visite (depuis la rive droite de l’Adour, parking à hauteur de la demeure sur l’île) samedi 16 septembre l’après-midi. S’inscrire au tél. 06 18 82 22 86 ou iledeberens@orange.fr

Vous pouvez également faire un don à l'adresse suivante : Les amis de la chapelle de Berens - BP 16 - 64240 Urt

Alexandre de La Cerda

 

 

 

 

 

 

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