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Le Pays Basque, sur le chemin de la paix
Le Pays Basque, sur le chemin de la paix
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| Vincent Bru 570 mots

Le Pays Basque, sur le chemin de la paix

Dans nos « LETTRES » d’avril dernier, nous évoquions les coulisses du désarmement d’ETA du 8 avril à Bayonne : parmi ses « négociateurs », Mgr Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et ancien assistant ecclésiastique de la Communauté de Sant’Egidio, avait pris une part active au désarmement officiel de l’ETA grâce, entre autre, à l’assistance de Vincent Bru, à l’époque maire de Cambo et conseiller départemental. Nous cédons la plume à celui qui siège désormais à l’Assemblée Nationale où il continue d’œuvrer sur le chemin de la paix au Pays Basque.
ALC

Suite à la conférence internationale de paix d’Aiete qui s’est tenue à Saint-Sébastien en octobre 2011 sous la présidence de Kofi Annan, ex-secrétaire général de l’ONU, et la déclaration qui en résultait, l’organisation séparatiste ETA a cessé la lutte armée.

Un an après, les participants d’un second Forum pour la Paix qui a eu lieu à Bayonne en décembre 2012, ont alors prononcé une déclaration appelant au dialogue entre les gouvernements espagnols et français et les représentants d’ETA.

Depuis, aucun des gouvernements qui se sont succédés, n’ont jamais réellement saisi l’occasion qui leur était offerte de régler définitivement le conflit au Pays Basque.

C’est la raison pour laquelle, des membres de la société civile au Pays Basque français, ont décidé de négocier avec l’ETA la remise des armes dissimulées en divers endroits du territoire.

Le désarmement final a eu lieu le 8 avril 2017 avec la remise aux autorités françaises de près de 3,5 tonnes d’armes et explosifs.

C’était une condition indispensable pour établir une paix durable.

Il y a quelques jours, j’ai visité les prisons de Mont-de-Marsan et Lannemezan, à l’occasion du lancement du tour de France des prisons lancé par le collectif Bagoaz. Tournée qui s’achèvera à Paris le 9 décembre prochain à l’occasion d’une manifestation à laquelle je participerai aux côtés de nombreux élus du Pays Basque. La question des prisonniers (rapprochement des familles, libérations conditionnelles, régime de semi-liberté, libération des détenus gravement malades) est en effet un des volets de la déclaration de Bayonne en décembre 2012 et une étape incontournable sur le chemin de la paix.

Suite à l’annonce cette semaine de la suppression du régime de DPS « Détenus particulièrement signalés » pour sept d’entre eux, et du transfert d’un détenu de Fleury-Mérogis à Mont-de-Marsan, on peut désormais espérer que, pour la première fois depuis 2011, un gouvernement donne un signe fort en direction de la solution du conflit basque.

Personnellement, je souhaite que les prisonniers basques soient désormais considérés comme des détenus de droit commun sans plus aucun régime d’exception.

C’est le sens du dialogue qui est en cours avec le ministère de la Justice. Une délégation composée de Jean-René Etchegaray, président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, Michel Tubiana, président d’honneur de la ligue française des Droits de l’Homme, Anaiz Funosas, présidente de Bake Bidea – le chemin de la Paix -, Michel Berhocoirigoin, artisan de la Paix, et moi-même, a été reçue à deux reprises à la chancellerie.

Je fais confiance à la Garde des Sceaux, qui agit en accord avec le Premier Ministre et le Président de la République, pour régler concrètement et par étapes cette question.

Viendra alors le temps de la reconnaissance de toutes les victimes et du pardon aux familles de ces victimes.

Ce long processus arrivera alors à son terme avec, je le souhaite, la dissolution d’ETA et l’installation durable de la paix au Pays Basque.

Vincent Bru

 

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