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Conférence
Le séjour à Orthez de Louis de Bourbon qui rapprocha Febus de la couronne de France
Le séjour à Orthez de Louis de Bourbon qui rapprocha Febus de la couronne de France

| Alexandre de La Cerda 507 mots

Le séjour à Orthez de Louis de Bourbon qui rapprocha Febus de la couronne de France

L’association Histoire et Patrimoine en Pays d’Orthez organise ce vendredi 24 novembre à 18h30 à la salle Albert Piquemal à Orthez (route Vieille de Castétarbe) une conférence d’Emmanuel Labat sur le séjour de Louis II de Bourbon à Orthez en 1387. 

L’historien médiéviste abordera ainsi un passionnant épisode de l’histoire de Gaston Fébus, lorsque le Comte de Foix-Béarn accueillit pendant une semaine ce prince proche du roi de France, de retour d’une expédition en Castille où il avait porté secours à Jean Ier dont le royaume venait d’être envahi par le duc de Lancastre, prétendant au trône par le biais de son mariage avec Constance de Castille, fille aînée de Pierre Ier. 
Jean de Gand, duc de Lancastre, avait débarqué à La Corogne en juillet 1386 et s’était fait couronner roi de Galice à Saint-Jacques-de-Compostelle. 
L’arrivée de l’armée conduite par Louis de Bourbon le contraignit à lever le siège de Burgos et l’amena à renoncer à ses prétentions en 1388. 
Après un séjour d’une semaine chez le roi de Navarre à Pampelune où il apprit le traité conclu entre le roi de Castille et les Anglais, Louis de Bourbon se rendit auprès de Gaston Febus à Orthez où le comte de Foix « le festoya » pendant une semaine et lui accorda même un prêt de « quinze mil escus » afin qu’il puisse ensuite « guerroyer en l’isle de Madoc (Médoc), entre deux mers, assés près de Bourdeaulx »…

Et Dieu sait combien le comte de Foix défraya en sa ville d’Orthez, « de toute despence, le duc de Bourbon et toute sa court, huit jours qu’il y demoura, dont le Duc de Bourbon l’en mercia, et de l’argent qu’il lui avoit presté »... 

Febus fit envoyer par Louis de Bourbon des émissaires jusqu’« au pied de Roncevaulx » pour que « les quatre cens hommes d’armes » (au service de la France) « n’entrassent pas en la terre de Solle » (Soule) ni à Mauléon, « qui estoient en sa garde : car le conte Phebus avait sentu que là vouloient venir pour les raenconner ».

Et c’est « ung des beaulx escuyers de Gascongne, Héliot Coppène » (sans doute Caupenne) qui accompagna les émissaires afin de tenir ensuite au courant le comte de Foix qui recommanda ensuite à Louis de Bourbon de prendre la ville de « Brassempouig (Brassempouy) où il a foison de villains qui ne se pourront tenir contre vous (..) et en prenant cette ville, vous conquesterez le seigneur de Lescar, qui la tient du roi d’Angleterre ». 

C’est ainsi que Louis de Bourbon s’empara de Brassempouy et de Lescar tenues par les Anglais avant de regagner Toulouse puis Paris (d’après le récit de Jean Cabaret d’Oronville, Chronique du bon duc Loys de Bourbon).

Et dans sa publication « Gaston III comte de Foix et le roi Arthur, à l’origine d’un surnom », au rebours de nombreux historiens, Emmanuel Labat estime encore que Gaston III de Foix avait choisi son surnom de Febus d’après la lecture « des romans du roi Arthur » où figurait un chevalier appelé Fébus plutôt que « l’hypothèse affirmant que son nom provenait du dieu grec Apollon, appelé parfois Fébus qui veut dire soleil ».

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