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Billet d'humeur
La torche olympique à Marseille : Yves Ugalde n'est pas "tout feu, tout flamme" !
La torche olympique à Marseille : Yves Ugalde n'est pas "tout feu, tout flamme" !

| Yves Ugalde 528 mots

La torche olympique à Marseille : Yves Ugalde n'est pas "tout feu, tout flamme" !

Je ne suis pas vraiment tout feu, tout flamme, après la cérémonie de l'arrivée de la torche olympique ce mercredi à Marseille. J'ai trouvé que si cela ne manquait pas de vent, ça manquait un peu de souffle. Trop apprêté, trop poli, trop lent aussi.

Je n'ai pas senti l'effervescence sur les images, dont les commentateurs nous ont pourtant rebattu les oreilles. Comme si le mont Olympe nous avait dépêché une délégation de dieux fatigués, aux lauriers flétris. Mais peut-être étais-je mal disposé ? A moins que, hélas, les J.O. n'aient à Marseille qu'un écho bien relatif comparativement au seul football qui avait autrement embrasé le vieux port lors de la dernière Coupe d'Europe tapie dans nos souvenirs...

Je me suis pris à penser à la foule des Fêtes de Bayonne un soir d'ouverture et j'ai rêvé de ce qu'eût été l'arrivée de la flamme sur le balcon de la mairie de Bayonne au même moment. Et un scenario grandiose s'est imposé à moi. Il m'a d'ailleurs distrait très opportunément de la retransmission. Les muses du toit de l'hôtel de ville portaient toutes des toges antiques et se sont immédiatement changées en déesses. Elles étaient magnifiques ! Celle du commerce surtout, toute à son affaire. Forge Adour était le sponsor de la vasque olympique et la flamme retrouvait soudain vigueur et panache.

Le Belem entrait dans le port de Saint-Jean-de-Luz, transformé pour la circonstance, et très logiquement, en véritable mare à thons. Serge Blanco se saisissait de la flamme et la transmettait haletant à Didier Deschamps devant le panneau d'entrée de Bayonne. Je voyais s'agiter noblement les dieux de la mythologie basque sur les hauteurs de la Rhune avec pour, hôtes universels et bien plus célèbres, leurs collègues de la mythologie grecque. Le Basajaun, bras dessus-dessous avec son copain Prométhée, entonnait un Agur Jaunak retentissant.

A Aguilera, le Biarritz, plus Olympique que jamais, reprenait des couleurs et vantait les mérites herculéens de ses repreneurs. A Dauger, messieurs Tayeb et Bru s'étreignaient en direct dans une volée de colombes. Jean-René Etchegaray, drapé dans un ikurriña flamboyant, bénissait le couple retrouvé dans un geste auguste de paix universelle. A pleurer d'émotion !

Un immense soka-tira des cinq continents se produisait spontanément sur la place de la liberté, arbitré par des Basques de la diaspora mondiale d'Euskadi. Les choeurs du Pays Basque sud comme du nord scandaient, branches de chênes dans les bras, tous les hymnes du monde, à la gloire de l'effort et des exploits de chaque nation. Dont la leur ? Ben oui, puisque c'est un rêve !

Sur la Nive et sur l'Adour, d'immenses barges couvertes de pétales de roses transportaient les héros de toutes les disciplines, sous les yeux de clients choisis qui auraient payé le rosé encore plus cher que d'habitude. J'aurais, pour ma part, loué le balcon du musée basque à toutes les entreprises locales de BTP. Elles sont olympiennes dans ces cas-là.

Je peux vous dire que ça aurait eu une autre gueule que la version marseillaise de ce mercredi qui, pourtant, bou diou !, n'a pas dû être peu chère...

Photo de couverture : le "Belem" aux Escale Marines à Bayonne en 2012

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