L'œuvre "Le Vœu de Sainte-Anne d’Auray" (v. 1870) d'une qualité exceptionnelle signé de William-Adolphe Bouguereau (La Rochelle, France, 1825-1905), a été acquise cette année par le museo Bellas Artes de Bilbao grâce au legs de Begoña María Azkue (Bilbao, 1944-2023). Décédée récemment, cette bilbaina avait développé toute sa vie un attrait pour l'art dont elle fut une spécialiste reconnue.
A la fin du XIXème siècle, la technique raffinée et l' émotivité recherchée de William-Adolphe Bouguereau connurent les éloges de la critique et du public, ainsi qu’un important succès commercial en France et aux États-Unis. Aujourd’hui, le marché de l’art s’intéresse à nouveau à son œuvre pour son style néoclassique à l'image du peintre Léon Bonnat dont la ville de Bayonne avait fêté le centenaire l'an passé.
Fils de négociant en vin bordelais d'origine anglaise, William-Adolphe Bouguereau était voué à suivre une carrière commerciale comme son père. Cependant, passionné d'art et doué, après des études à l'atelier du peintre néo-classique François-Édouard Picot aux Beaux-Arts de Paris, il remporta brillement à l'âge de 25 ans, après un second prix de Rome lors d'une première tentative, le Grand Prix de Rome avec le tableau "Zénobie retrouvée par les bergers sur les bords de l'Araxe", qui comprend une bourse pour étudier à l’Académie de France de Rome, située à la Villa Médicis où il resta durant trois ans.
En 1955, la galerie Durand-Ruel le fit connaître. La clientèle affluait. Réputé pour ses grands sujets classiques, Napoléon III lui commanda à cette époque un portrait. Entre 1865 et 1887, il travailla exclusivement avec le marchand d’art Adolphe Goupil qui le fit connaître internationalement. En 1876, il devint membre de l'Académie des Beaux-Arts.
Cependant, son style académique et sa rigueur étaient peu estimés des peintres avant-gardistes de son temps qui, étaient adeptes de la pensée moderniste. rejeté par les peintres tels que Cézanne et Gauguin, fustigé par l'écrivain anticlérical Emile Zola qui, tous lui causèrent un grand tort , sa renommée artistique revint finalement malgré tout en force avec, une exposition de ses œuvres (après sa mort) en 1984 au Petit Palais à Paris.
Elu président de la Fondation Taylor, William-Adolphe Bouguereau enseigna aux Beaux-Arts de Paris. Ses thèmes privilégiés furent le nu, les sujets antiques et les scènes de genre.
Pourtant, après le deuil de son fils William en 1877, très éprouvé, il s'orienta vers les sujets religieux comme en témoigne le legs "Le Vœu de Sainte-Anne d’Auray" (v. 1870).
Son autoportrait aux dominantes de noir et de blanc chair sur fond sombre soulignant l'expression sérieuse presque inquiète au sourcil froncé de cet homme âgé de 54 ans, vêtu d'un frac dont le col, décoré d'une rosette rouge, rappelait que le peintre avait été élevé au rang d'officier de la Légion d'Honneur, puis au rang de commandeur en 1883.
Aussi l'œuvre néoclassique "Le Vœu de Sainte-Anne d’Auray" (v. 1870) figurera parmi les meilleurs tableaux de la peinture académique française du XIXe siècle au museo Bellas Artes.