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Exposition
A l'initiative de Robert Poulou, la 13ème édition des peintres de Ciboure
A l'initiative de Robert Poulou, la 13ème édition des peintres de Ciboure
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| Rédaction et Patrick Sichère 837 mots

A l'initiative de Robert Poulou, la 13ème édition des peintres de Ciboure

Les communes de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure se sont associées pour obtenir le label Pays d’Art et d’Histoire, décerné en 2016 par le Ministère de la Culture. Conférences, visites guidées, parcours artistiques, rythment la vie de nos cités et participent à la mise en valeur de notre patrimoine.
Parmi les toiles de Louis Benjamin Floutier, Ramiro Arrue, Pedro Garcia de Diego, Adrien Ravallac, Jean Moussempés, Andréa Roussillou, Charles Colin et les sculptures de Patti, à  l'occasion du centenaire de la Poterie de Ciboure, le commissaire de l'exposition Robert Poulou a choisi de nous présenter une interview de la famille Fischer, propriétaire de la poterie de Ciboure. Des propos recueillis par Patrick Sichère. membre de Jakintza  (Un article plus complet paraîtra en 2020 dans la revue Jakintza).
Comment, en 1945, votre père, Rodolphe Fischer s’est-il retrouvé propriétaire de la Poterie de Ciboure ?
Max et Patrick Fischer : Nos parents tenaient un magasin de cadeaux sur Paris. A l’occasion d’une visite auprès de leur cousin Charles sur Biarritz, notre père entre dans une échoppe vendant des poteries de Ciboure, qui l’intéressent particulièrement. Le voilà donc parti pour la ville de Ciboure afin de rencontrer le propriétaire de la Poterie dans le but de lui acheter quelques pièces à rapporter à Paris. Ainsi fait-il la connaissance d’Étienne Vilotte qui lui déclare : «  Je n’ai rien pu fabriquer pendant la guerre du fait des restrictions de matières premières, et le peu de pièces qui me restait a été vendu. Par contre je peux vous vendre la poterie ! » À son retour,  notre père rapporte l’anecdote à sa femme. Et de façon surprenante, notre mère a alors été enthousiasmée par cette idée ! Elle aurait même précisé à mon père qu’elle avait toujours rêvé de faire de la poterie. Et les voilà tous deux heureux et décidés à se lancer dans l’aventure ! Et pourtant, ils n’y connaissaient rien... Mais Monsieur Vilotte lui a dit qu’il le mettrait au courant « car ce n’était pas si compliqué. »
A quelles dates correspondent ces événements ? MF : La première rencontre de mon père avec Étienne Vilotte remonte à avril ou mai 1945 et notre famille débarque le 13 septembre de la même année en gare de Saint-Jean-de-Luz. Et c’est Monsieur Vilotte lui-même qui est venu nous chercher à la gare avec une petite voiture à bras pour porter les bagages !
Comment votre père a-t-il réuni les ouvriers de la Poterie, dispersés par la guerre ? MF : Deux d’entre eux ont été rapidement retrouvés : un décorateur et un tourneur. Le troisième, également décorateur, Richard Le Coronne, véritable aventurier, a été fait  prisonnier et s’est évadé 6 fois. Il a donc terminé la guerre en travaillant comme décorateur dans une poterie à Budapest, avant d’être libéré par les Russes.  Le quatrième, c’était mon futur beau-père, le père de Carmen, Pedro Garcia de Diego, résistant, qui a été fait prisonnier des Allemands et est revenu affaibli des camps de travail. 
Carmen, avant de devenir Carmen Fischer, est-ce que votre père Pedro Garcia de Diego vous initiait à la poterie ? Carmen Fischer : Quand on naît fille ou fils de potier, l'avenir est tout tracé et l'on est sûr d’être employé à plein temps par la poterie. Comme décoratrice officielle, j’ai dû vraiment commencer à l’âge de 15 ans et ce jusqu’à la fermeture de la fabrique. Mais je n’ai jamais eu la sensation de faire un travail pénible.
A votre tour Max : Devenu fils de potier, comment  assurez-vous votre formation ? MF : De mon côté, il était effectivement bien entendu que je serai potier. Après 2 années de préparation à Saint-Jean-de-Luz, j’ai suivi les cours de l’école de céramique de Vierzon de 1947 à 1951.
Qu'est-ce qui a entraîné la fermeture de la poterie ? MF : Si nous avons arrêté en 1995, c’est  d’abord parce que j’avais atteint l’âge de la retraite, mais aussi à cause du coût d’exploitation, la rentabilité n’étant plus possible.
Que retenez-vous de ce passé ?
MF, CF, PF : Que nous avons exercé un travail qui ne ressemblait pas à un travail. On faisait ce que l’on voulait. Quand les jours d’été bien chauds, les fours à bois rendaient l’air irrespirable, nous nous arrêtions à 16h pour aller nous baigner dans la Nivelle, puis nous rincer au lavoir avant de revenir à la Poterie. C'était cela l'esprit qui animait le clan Fischer lequel avait les pieds bien enfoncés dans la terre basque, et pas seulement dans la terre d'argile !
Exposition des peintres du patrimoine de Ciboure et de Saint-Jean-de-Luz du 10 au 18 août à la Tour de Bordagain de 10h à 19h.
Conférences : Bordagain 18h30
- Dimanche 11 août -  Les 100 ans de la poterie de Ciboure Conférence animée par Robert Poulou, Guy Lalanne, Daniel Labarbe, Patrick et Max Fischer.
- Samedi 17 août - Winston Churchill, peintre de la Nivelle Vidéoconférence présentée par Robert Poulou.
Mardi 20 août - La vie de Gauguin Conférence présentée par José Moisan, avec l’organisation de l’association Jakintza

 


 

Répondre à () :

Mary anne .Prunet | 09/08/2019 11:48

Floutier s appelait LOUIS....merci

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