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Antiquités
St-Jean-de-Luz : les ailes foudroyées de la Russie impériale aux enchères
St-Jean-de-Luz : les ailes foudroyées de la Russie impériale aux enchères
© DR - La Psse Nathalie Paley et son mari Lucien Lelong

| Anna de Miller-La Cerda 1169 mots

St-Jean-de-Luz : les ailes foudroyées de la Russie impériale aux enchères

Comment ne pas être ému quand on aperçoit  parmi les nombreux objets provenant de la collection de la princesse Irina Pavlovna Pale , le petit canif ayant appartenu au prince Vladimir Pavlovitch Paley (1)(Lot 67)

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ainsi que d’autres effets, telles une épingle à chapeau avec sa boule émaillée violet et blanc et petits éclats de diamants (Lot 68)

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deux croix orthodoxes figurées au dos et de style semblable en bronze doré ciselé (lots 69-70),

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1646_12_1.jpg © Croix orthodoxe
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des icônes de l’Ecole Russe vers 1896-1908 telle que l'icône de Saint Paul avec sa riza en argent vermeillé à fond rayonnant, au poinçon d'orfèvre attribué à Oreste Feodorovitch Kourlioukov (1845-?) avec semble-t-il l'inscription au crayon au dos : "Lelyla (surnom attribué semble-t-il à la princesse Olga que ses enfants surnommaient Mama Lelyla) m'a donné la bénédiction de vivre à Petersbourg" (lot 72),

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cinq adorables petites aquarelles de L'Enfant paquerette "je l'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie". signées avec légendes en cyrillique d'E lisabeth Merkuriev BEM ou BÖHM (1843-1914). 6,5 x 4 cm et 6,5 x 6 cm Encadrées sous verre (Lot 62),

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62 l'enfant paquerette.jpg © "L'Enfant Pâquerette" par Elisabeth Merkuriev BEM ou BÖHM (1843-1914)
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également présenté un portrait aquarellé de femme du peintre russe Serge de Solomko (1867-1928) portant  au dos l’autographe du Grand-Duc Paul daté de 1901 et ressuscitant le souvenir de la famille Romanoff, ainsi que ceux de la princesse Irina Pavlovna Paley (2)  (1903-1990)et de sa sœur Nathalia Pavlovitch (3) qui résidèrent sur la Côte Basque après la révolution.
Au départ, rien ne devait réunir le grand-duc Paul Alexandrovitch Romanoff (1860-1919)  (sixième et dernier fils d’Alexandre II) avec Olga Karnovitch qui avait épousé l’officier de la Garde impériale de Russie Erich Augustinovitch von Pistohlkors avec qui elle eut quatre enfants.
Cependant, la première épouse du grand duc Paul Alexandrovitch Romanoff (4), la princesse Alexandra de Grèce (1870-1891), fille du roi George Ier de Grèce, succomba précipitamment lors de la naissance de son second enfant Dimitri (le frère de la princesse Marie), qui deviendra le futur beau jeune homme dont Coco Chanel s’entichera plus tard.
Lors de soirées mondaines en 1893, le grand duc Paul Alexandrovich fit la connaissance de la belle Olga (fille de médecin Valerian Karnovitch). Bien que le couple impérial n’approuva pas cette union, le grand duc Paul Romanoff et Olga Karkovitch décidèrent en 1902 de se marier à Libourne en Italie avant de se fixer à Boulogne-sur-Seine en France. 
C’est ainsi que de cette union morganatique, finalement acceptée par l’empereur en 1915, naquirent l’aîné, le prince Wladimir Pavlovitch (1897-1918), Irène Pavlovna (1903-1990) et sa sœur Nathalie Pavlovna (1905-1981) qui furent autorisés, avec leur mère Olga Valerianovna Karnovitch (5), à porter le titre de prince et le nom de Paley. 

De la révolution à l’exil...
Le grand duc Paul, nommé général de la cavalerie de l’armée russe, tenta de convaincre son cousin Nicolas II d’octroyer une constitution à la Russie. L’empereur ne voulait rien entendre. Et la machine infernale de la révolution se mit en marche. Le pays qui connaissait de graves troubles intérieurs, fragilisé par la guerre du Japon, entra en guerre contre l’Allemagne, ce qui contribua à la chute de l’Empire russe.  
De retour du front en 1917, le prince poète et dramaturge Vladimir Pavlovitch Paley nommé Lieutenant de hussards sera exilé tout d'abord à Ekaterinbourg puis jeté vivant dans un puit à Alapaïevsk en juillet 1918. Il sera canonisé en 1981 par l’église orthodoxe russe. En janvier 1919, le grand duc Paul sera transféré à la forteresse Pierre-et-Paul où il sera fusillé. 
Peu avant la mort de leur père, les deux jeunes filles Irina et Nathalia accompagnées de leur lingère Madame Kharina- malgré le danger - fuirent à travers la neige et les glaces recouvertes de draps blancs afin de ne pas être repérées pour rejoindre la frontière russo-finlandaise après 32 heures de marche à pied. Arrivées avec des gelures et des blessures, les princesses se feront soigner au Sanatorium de Rauha en Finlande. La princesse Olga Paley les rejoindra après le décès de son mari au péril de sa vie.
Quelques années après à Paris, la princesse Irèna Pavlovitch Paley épousera en 1923 à la Cathédrale Saint Alexandre Newski, rue Daru, le prince Théodore Romanoff (1898-1968), neveu de Nicolas II. De cette union princière naîtra le prince Michel Théodorovitch Romanoff (6) (1924-2008) qui vivra principalement à Biarritz. Cependant après un long voyage aux Etats Unis où le prince fut engagé comme pilote, le couple princier divorcera tout en maintenant des relations amicales. La princesse Irina Pavlovitch Paley se remariera  en 1950 avec le comte Hubert de Monbrison, originaire du Sud-Ouest avec qui elle eut une fille. Ce dernier l’aida dans la gestion d’associations caritatives au profit des exilés russes. A cette époque, Nathalie Paley devenue mannequin et comédienne épousa en 1927 le couturier Lucien Lelong. Vers la fin de 1930, la princesse se remaria avec le producteur de théâtre John Chapman Wilson aux Etats-Unis où sa vie s’acheva à New York en 1981. Neuf ans après sa sœur, la comtesse Irène de Montbrison s’éteignit à Biarritz.  Atteint de tuberculose, le prince Théodore Romanoff sera enterré en 1968 à Urrugne.

Français en Russie
Au XIXème siècle, à l’exemple de nombreux Français attirés par la Russie, le sculpteur emblématique russe Eugène Alexandrovitch Lanceray (1848-1886) n’était-t-il pas le petit-fils de l’officier Paul Lanceray, major dans l'armée de Napoléon Ier, resté en Russie suite aux guerres napoléoniennes. Une situation qui exista à l’inverse avec l’épouse du général Rostopchine et de sa fille qui devint la célèbre comtesse de Ségur. Eugène Lanceray épousa Ekaterina Benois, sœur du célèbre peintre russe Alexandre Benois dont le grand-père paternel Louis-Jules Benois avait émigré en Russie lors de la Révolution française.
En Russie, Eugène Lanceray, tant apprécié par l’excellence de ses bronzes animaliers, devint l’interprète inégalé de la beauté équine qui consacra son art aux chevaux de race russes. 
Lors de ses nombreux déplacements en France et en Europe, il enrichit son travail par la variété de ses sujets tout comme ce cavalier qu’il a façonné au cours d’un voyage en Orient en 1883 dont la copie d’après Eugène Alexandrovitch Lanceray est exposé aux enchères
Cachet du fondeur F. Chopin sur la base. Haut. 44 cm - Long. : 50 cm - Prof. 17 cm / manque probablement le fusil)
(voir ci-dessous un bronze d’après Eugène Alexandrovitch Lanceray lot 82 présenté en dehors de la collection de la princesse Paley).
Les  enchères se poursuivront le lendemain avec de l’art régionaliste basque et landais. 
(1) Vladimir Pavlovitch signifiant en russe fils de Paul
(2) Irina Pavlovna Paley : siginifiant fille de Paul
(3) Nathalia Pavlovitch :  fille de Paul
(4) Paul Alexandrovitch Romanoff : fils d'Alexandre II
(5) Olga Valerianovna :  fille de Valerian 
(6) Michel Théodorovitch Romanoff : fils de Théodore

Côte Basque Enchères  
Expositions publiques : 
Jeudi 24 octobre de 14h à 18h 
Vendredi 25 octobre de 10h à 12h30 et de 14h à 18h  
Samedi 26 octobre de 9h30 à 11h 
Ventes : 
Samedi 26 octobre à 14h : vente de prestige ( lots 1 à 30) 
Dimanche 27 octobre à 14h : (lots 301 à 497) 
 

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Répondre à () :

MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS | 24/10/2019 14:50

Très intéressant. Ce commissaire-priseur est-il vraiment compétent pour les objets de luxe comme une Montre en Or massif Or/Or 18 Carats Jaeger-Lecoultre que j'aimerais revendre correctement = pas la donner ? (valeur de remplacement à neuf 40.000, très peu portée depuis 1983, extra-plate, bracelet retissé à la Milanaise de haute joaillerie)

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