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La natalité en pointillé jusque dans nos régions pyrénéennes ?
La natalité en pointillé jusque dans nos régions pyrénéennes ?

| François-Xavier Esponde 1161 mots

La natalité en pointillé jusque dans nos régions pyrénéennes ?

1 – Le sujet qui contraint.

La France est en manque de natalité selon les chiffres publiés par l’Insee. Les propositions publiques pour encourager les jeunes à donner vie font florès.
Une somme de 10 000 euros pour chaque enfant né à la campagne en terre rurale, une allocation dès le premier enfant, un service public de la petite enfance, l’heure est aux promesses et à l’encouragement des naissances.

La France, ce pays européen champion de la fécondité raconté par les littérateurs et les poètes, connaît depuis 2010 une baisse notable de sa natalité.
Ce taux serait passé de 2,03 enfant par femme en 2010 à 1,87 en 2019, suite à la crise économique de 2008 suivi d’une accélération de la baisse depuis 2014. Après une baisse suivie le seuil se serait stabilisé l’an passé à 1,83 par femme.

Au delà de toute opinion, famille de pensée et appartenance civile, le sujet devient l’objet attentionné des discours publics, conscients désormais de sa gravité.
On s’habitue à rapporter le thème en concurrence avec la présence étrangère sur le sol national porté comme un enjeu civilisationnel pour certains. Elle serait à relier à l’idée polémique désormais du grand remplacement fortement marqué dans le courant nataliste et nationaliste français.

La promesse est de payer fort pour endiguer la baisse notable de la natalité. Les débats autour de ce thème accentueraient le sentiment d’une ruralité traditionnelle de français de souche appelée à répondre à l’urgence du moment, face à des communautés plus récentes du panel national plus généreuses et natalistes dans leurs conduites sociétales ?
L’enjeu des allocations familiales pour tous et sans exception de niveau de revenu familial, renoue avec la coutume acquise de l’universalité des allocations familiales.
Le courant en faveur d’un soutien avéré des familles françaises développe une ambition nataliste sans réserve par des mesures fiscales dès le second enfant, et non le troisième comme de fait aujourd’hui. On rajoute des taux d’emprunt à 0 % comme une subvention possible pour toute famille ayant franchi le seuil du troisième enfant, une mesure de soutien à la natalité devenue une priorité de l’heure pour la famille française.

2 - Ces mesures suffiraient-elles en l’état pour l’obtention in fine de naissances ?

Le discours peu amène d’un pays qui vieillit se condamnant au déclin touche le point sensible de tout un chacun.
Seule perspective positive, la restauration de l’universalité des allocations familiales apparaît une réponse probable envisagée par d’aucuns par une prime au premier enfant, sans exception et sans renoncement.

En distinguant de la sorte toute politique familiale de quelque politique sociale, le programme envisagé a un coût et selon leurs promoteurs quelque autre alternative manquant, la fatalité des chiffres obtenus de la natalité actuelle n’a d’autre ressource possible face au grand remplacement et au grand déclassement, qui exacerbent les débats des uns et attisent les réponses des autres en recherche de propositions ajustées du problème.

Appartenance sensible à un sujet qui divise dès lors, d’autres encore rappellent le débat de quelque filiation individuelle “d’un enfant voulu par la mère quand elle le souhaite”, n’entamerait nullement l’émancipation de chaque femme, soutenue par un service public des petits enfants accueillis gratuitement en crèche et à l’école dans le futur ?
A l’heure des promesses possibles, la ressource des projets ne tarit d’ambitions et d’ajustements fiscaux tel le remplacement du quotient familial à partir du second enfant qui serait remplacé par un crédit d’impôt par enfant touchant toutes les familles sans disparité.
S’agissant dès lors d’égalité de traitement des parents sans inégalité sociale entre eux, quel que soit le nombre d’enfant présent dans la cellule familiale en question.

Le désir d’enfant renaît à l’horizon d’un pays qui pendant des décennies glosait sur le caractère traditionaliste convenu de courants natalistes français taxés de droitiers et de passéistes.
Sans l’avouer, la capillarité de telles tendances suivies du temps marqué par la baisse notable de natalité présente, ouvre un retour impromptu à des traditions françaises classiques en faveur des naissances.

Dans des cercles philosophiques non conformistes, certains soulignent encore que le problème ne serait pas de natalité ou de dénatalité mais affaire de pollution et d’effets induits sur les populations, affaire environnementale d’un sujet qui pèse sur quelque perspective nataliste pour une nation en quête de sens et de solution d’avenir.
Question de soutien financier avéré des uns, ambition démographique déclarée des autres, modèle social à la française qui cherche ses marques, le sujet de la natalité traverse désormais le paysage national actuel par défaut ou par conviction.
On peut le qualifier d’inspirant ou de nécessaire, selon les options théoriques qui la portent.

Elle ne semble faire défaut à tout un chacun, car de toute évidence il en va de notre avenir commun au delà des appartenances personnelles qui distinguent les opinions publiques sur le sujet.
On ne saurait oublier le propos de François Bayrou, Haut-Commissaire au Plan qui dès mai 2021 avait attiré dans une note la nécessité d’une reconstruction d’une vraie politique familiale en France, déclarant que ce qui se décide aujourd’hui engage les générations futures. Elles financeront à leur tour les pensions de retraite et les services publics de la nation pour notre destin national

La natalité en pointillé n’est donc pas close sur une impasse possible mais comme un horizon de confiance en l’avenir de tous !

3 – Les évolutions en chiffres dans le département des Pyrénées Atlantiques, bas pyrénéens.

Pour une population totale de 682 621 habitants recensée en 2019 le département se situe en 36ème position sur le plan national.
La natalité s’évalue à 9,3 % pour mille en 2018, les 0-14 ans représentent 15,7 %, les 15-29 ans - 15,2 %, les 30-44 ans - 17,7 %, les 45-59 ans - 20,9 %, les 60-74 ans - 18,6 %, et les plus de 75 ans 11,9 %...

- Si la population totale est en hausse sensible par l’arrivée de populations nouvelles d’Europe, de pays voisins tels l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la disparité du partage entre villes et communes rurales est en nette augmentation.
- D’autre part la sensible baisse des moins de 44 ans dans le total entre 2008 et 2018 se traduit par l’augmentation notable de plus de 60 ans.
- La natalité évaluée à 14,7 % entre 1968 et 1975 est comptée à 9,3 % depuis 2013 et en baisse sensible en 2018 par comparaison.

La mortalité globale se chiffrait à 11, 5 % entre 1968-75, elle semble avoir baissé à 10,4 % depuis 2013 à 2018.

La répartition des hommes et femmes, masculin et féminin, considère le nombre des hommes de 0—59 ans plus élevé qui connait une inversion de plus de femmes que d’hommes au delà de 60 ans.

Les années 80 connurent une natalité élevée de 12,5 pour mille habitants, suivie d’une baisse jusqu’en 2020 de 8,7 pour mille.
La densité d’habitants comparé au territoire français national est de 83,3 hab au km2 en 2019. Il était de 105,9 en France pour la même année !

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