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Le Portrait de la semaine
A l'ombre de sa ferme landaise, le peintre Antoine de Gorostarzu raconte sa  vie !
A l'ombre de sa ferme landaise, le peintre Antoine de Gorostarzu raconte sa  vie !

| Anne de Miller-La Cerda 1273 mots

A l'ombre de sa ferme landaise, le peintre Antoine de Gorostarzu raconte sa vie !

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Antoine dans son atelier ©
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A gauche esquisse à main levé au crayon noir et a droite esquisse à l'huile bistre rehaussée ©
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Dans son atelier ,  seul avec sa toile et son matou, l’artiste-peintre Antoine de Gorostarzu réalise actuellement la commande d' un grand nu de femme  dont il a préalablement réalisé sur la toile l'effigie à main levée au crayon noir puis la grisaille composé d'un glacis terre de sienne à l'huile rehaussée au crayon blanc . De temps à autre il  troque son pinceau  pour la truelle afin de terminer les enduits des pièces de la ferme landaise qu'il a construite  de ses propres mains. 

La famille Gorostarzu dont le nom signifie en basque  le « bosquet de houx » a connu plusieurs péripéties au fil de son histoire. Originaire d’Arizcun dans la vallée navarraise de Baztan où selon la légende, le damier des blasons que portent les plus belles demeures rappelle la partie de jeu de dames que les seigneurs du village anoblis avaient interrompue pour s’engager dans la bataille de Las Navas de Tolosa (1212) contre les maures qu'ils vainquirent.  
Quelques siècles plus tard, au début du XVIIIème,  un corsaire du nom de Gorostarzu avait accompagné l’explorateur Barthélémy Cabarrus  jusqu'aux confins du Canada où les deux aventuriers avaient découvert un territoire qu’ils baptiseront  « Cabarrus ». A la fin du XIXème, Charles de Gorostarzu partit en mission en Chine : nommé évêque d'Aïla, vicaire apostolique du Yunnan (Kunming), il s’éteignit dans une île de l’Océan Indien.
A la révolution française, le très fortuné négociant Jean de Gorostarzu s’était établi à Saint-Vincent-de-Tyrosse dans les Landes. Il y fit construire un château entouré d’un grand domaine. C’est sur les terres de cette grande propriété que se sont installés la plupart des membres actuels de cette branche de la famille dont fait partie Antoine.

Les premiers pas de l'artiste

Depuis son enfance parisienne, Antoine de Gorostarzu qui a hérité du tempérament artistique de son père Jean, griffonnait et peinturlurait. A l’adolescence, après avoir étudié les œuvres du Moyen-Âge au Musée de Cluny, il découvrit avec émotion les sculptures contemporaines de Giacometti. Un jour, à l’âge de 18 ans, il imagina une bande dessiné aux personnages très « psychédéliques ». Cette œuvre charnière de l’ex hippy & rocker en herbe  libéra sa  vocation artistique.

Après des études aux Beaux-Arts de Paris, Antoine rejoignit le giron familial landais et s’installa à Saubion dans l’annexe poétique du noble moulin de Puyanne construit au XIIème siècle, sous Jeanne d’Albret. Cette charmante et exiguë maisonnette estivale perdue dans la verdure et les marais bucoliques qui lui servait d’atelier et d’habitation !
Il y a une quinzaine d’années, fuyant l’extrême humidité qui tâchait ses tableaux au séchage, Antoine acheta un terrain "au sec", au cœur du village de Saubion, pour y construire lui-même une spacieuse ferme landaise traditionnelle à partir d'une étable démontée en un puzzle. Créant des espaces et redessinant des ouvertures dans les murs soutenus par des poutres et des solives de chêne croisés « Saint-Jacques » de cette ferme traditionnelle, Antoine y installa lui-même toute la plomberie et l'électricité.

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étable landaise.jpg ©
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Après : la ferme landaise traditionnelle reconstruite à Saubion ©
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Peintre, une vocation 

Mais le temps lui manque pour parachever cette spacieuse construction landaise  préférant s'adonner à l'art pictural, sa vocation.  « Car la peinture ne s’apprend pas si vite ! », précise l’artiste. Déçu par l’enseignement de l’après 68 qu’il avait reçu lors de ses études aux Beaux-Arts, Antoine découvrit l'excellent ouvrage des « Techniques du tableau » de Marc Havel qu'il enseigne à ces élèves à l'Ecole Supérieure d'Art de Bayonne  depuis vingt ans.  « Cette étude m’a appris l’analyse scientifique de la couleur, de la  morphologie, de la perspective, et le travail de la lumière », continue-t-il. 
Ses couleurs transparentes et intenses à base de pigments naturels à l’huile  se superposent en glacis pour obtenir des plans successifs aux perspectives fugitives d’un Vermeer,  surgissant entre ombre et lumière, les noirs sombres de scènes d’intérieur  dignes d’un Caravage ou d’un Hopper dont une série de tableaux fut commandée par un mécène nantais.

A l’image de ses clairs-obscurs, Antoine de Gorostarzu  a mis en selle une cavalière sur son cheval de course. Cette composition épurée montre principalement au premier plan la tête d'un cheval de course harnachée et bardée d’une tâche blanche sur le museau suggérant toute la puissance du mouvement par cet effet de mise en scène. Au second plan, dans l'ombre, la cavalière courbée, se fondant dans le fond du tableau, épouse l’élan du cheval en plein saut.

« En travaillant la lumière et la matière,  je me désigne comme réaliste. Je ne suis pas un high-tech à la manière des hyperréalistes, j’essaie d’insuffler de la matière, une âme à mes œuvres ».

Pour des commandes ou des cours de dessin, contact Antoine de Gorostarzu : tél.  06 01 73 31 34
Article : Anne de MLC 

Légendes
Antoine de Gorostarzu dans son atelier
« le cheval et sa cavalière » 150 x 120 cm  (huile) 

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Le cheval et sa cavalière - huile ©
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