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Cinéma
« Vague à l’âme », une plongée dans les coulisses du surf de grosses vagues
« Vague à l’âme », une plongée dans les coulisses du surf de grosses vagues
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| Rédaction 726 mots

« Vague à l’âme », une plongée dans les coulisses du surf de grosses vagues

Le film « Vague à l’âme, une plongée dans l’univers du surf de grosses vagues » sera projeté ce vendredi 8 juin à 18h30 au cinéma Rex à Hossegor. Dans les coulisses du surf de gros en compagnie du Landais Benjamin Sanchis, dit Sancho. Il s’agit d’un documentaire inédit de la Billabong Adventure Division, réalisé par Vincent Kardasik et Mickael Darrigade, filmé en 4 K.

Dans la nuit bleutée de Nazaré, Benjamin Sanchis se réveille. Il a la boule au ventre, Sancho. Chaque fois, la même peur. C’est le moment d’aller le voir. Le monstre. Dès l’aube, aller repérer la surface alors plane, mais qui peut se muer en chaos liquide. Mentalement se préparer à affronter l’ogre gorgé d’eau salée qui vient cracher son écume furieuse sur le rocher et fait  trembler la terre. Nazaré, la plus grande, la plus grosse vague du monde.

Flash-back : le 11 décembre 2014, Sancho ride la plus grosse vague jamais surfée, à Nazaré, au Portugal. Estimée à 33 m, soit un immeuble de 10 étages. Hélas, il chute au derniers tiers, manquant de s’y noyer, rattrapé in extremis par son fidèle pilote de Jet-ski, Eric Rebière.

Pour les XXL Awards, les Oscars du surf de gros, ce sera le wipe-out (la chute) de l’année. Pour Sancho, qui voit pourtant sa performance inonder les réseaux sociaux mondiaux à raison de dizaines de millions de vues, la déception est immense. Etre nommé dans cette catégorie semble injuste.

Une autre quête alors commence, celle de la reconnaissance. Direction Jaws, la mâchoire de Maui (Hawaii) déflorée jadis par Laird Hamilton, big wave rider de légende, pour une session à la rame (sans l’aide d’un jet-ski tractant le surfeur) d’anthologie.

Ainsi débute « Vague à l’âme », une plongée dans les coulisses du big wave riding, le surf de gros en VF. De l’intimité des préparatifs aux sessions dantesques ultra-documentées, rien n’échappe à la caméra de Vincent Kardasik et de Mickael Darrigade. A travers le personnage principal, Sancho, tout remonte en surface : le stress, l’angoisse, les frustrations, les agacements, les engueulades comme les parties de rigolade.

Les « wave-warriors » n’y sont pas montrés seulement en héros : on les découvre en hommes libres, espérant tous les jours surfer la plus belle vague, en proie aux doutes, aux déceptions. Celles d’avoir fait le mauvais choix de spots et/ou de façons de le surfer (rame ou tow-in ?), regrets permanents de n‘avoir pas le don d’ubiquité (Irlande, Maroc ou Espagne ?). Frustrations également de n’avoir pas été récompensé ni même  nommé pour un tube que l’on pensait parfait, une ligne inédite et risquée. Grand écart entre le ressenti et le jugement, pression des XXL Awards, utiles, voire obligatoires pour rapporter des sponsors, obsession de la productivité, la décision de faire de l’image et jamais de compétition...

« Les hauts et les bas, l’amitié entre les surfeurs et les dures leçons que l’on tire, seul » résume Sancho.

Vagues à l’âme, ce sont aussi des sessions de surf mythiques, des chutes mémorables, des scènes de communion et de  connexion avec la nature dantesque. Et au final, le bonheur d’avoir choisi sa vie et de la vivre intensément. Jusqu’à la  jubilation finale, cette bombe enfin domptée de Nazaré, comme un goût de revanche pour Sancho.

Benjamin Sanchis « Sancho », à 38 ans, est une des références mondiales dans le freesurf de gros.

A part quelques contests dans sa jeunesse (et un titre de champion de France cadet), Sancho a toujours refusé la compétition qui fait que la vague n’est pas choisie, mais subie. Son job est d’être à l’affut du moindre gros swell sur la planète, puis de sauter dans un avion dès que la vague en vaut la peine. Le Landais se définit d’ailleurs ainsi : « je ne suis pas un pro-surfeur. Je suis l’enfant pourri gâté du surf qui fait ce qu’il a envie de faire ! ».

En 2011, il a remporté le Billabong XXL Award de la plus grosse vague de l’année, grâce à la vague « Belharra », située au large du Pays Basque, estimée à plus de 20 mètres de haut. Il est à nouveau nommé cette année pour avoir surfé en janvier dernier une bombe dont Nazaré a le secret, estimée à 25 m.

« Vague à l'âme : une plongée dans l'univers du surf », projection au Rex à Hossegor ce vendredi 8 juin à 18h30.

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