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Tradition
Un Moise pour notre temps, regard biblique sur le temps qui va
Un Moise pour notre temps, regard biblique sur le temps qui va
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| François-Xavier Esponde 806 mots

Un Moise pour notre temps, regard biblique sur le temps qui va

Chaque époque de l’histoire recherche le Moïse de son temps. Le providentiel chef et meneur d’hommes pour parer à l’absurdité des guerres et livrer l’avenir des hommes à la concorde et à la fraternité.

Clemenceau a été évoqué en ces jours mémoriels, ainsi que les Maréchaux de France. Il en est de même chez les voisins allemands qui célèbrent eux aussi leurs hommes de corps et de garnison.

Moïse dans la tradition sémite fut ce patriarche et prophète, disons en langage plus contemporain, l’inspirateur de la nation juive. La Bible ou la Parole en fait le Législateur de la loi divine au sein d’un peuple juif en mobilité permanente, selon le cours de l’histoire en Egypte, dans le désert, sur le chemin du retour vers la Terre de la Promesse observée comme une perspective depuis le Mont Nébo, avant de mourir à 120 ans dans la perfection des symboles accomplis, voulus par l’Eternel dans l’achèvement de ses vues.

Les archives faisant défaut selon les règles de l’objectivité historique moderne, c’est la tradition reçue et transmise de génération en génération qui a nourri l’inspiration des artistes concernant ce personnage biblique que d’aucuns accordent à l’Eternel lui-même ; ils ont trouvé matière à le parer d’une figure humaine comme Rembrandt qui le peignait au pied du Sinaï, brisant les Tables de la Loi, exprimant sa colère contre les Hébreux adorant le veau d’or (Exode 32,19). Ou encore Michel Ange réalisant sa sculpture de Moïse qui trouvera sa place dans le tombeau du Pape Jules II.

Le cinéma trouve matière dans « Les dix commandements » de Cecil B. de Mille et les contemporains que nous sommes connaissent ce personnage par les écrans et les images « plus vraies que la vérité historique », car les références - sinon celles de l’Exode - manquent mais ne privent personne, à chaque époque de l’histoire, de vouloir se le figurer en fonction du paysage spirituel et religieux de son temps.

A – Moïse a des yeux qui voient l’avenir de son peuple.

Les filles de Pharaon ont observé ce bébé livré au destin du Nil (dans Ex 2,3-6) qui connaîtra une éducation de prince égyptien, bien que nourri du lait de sa propre mère juive (Exode 2,9).

Les détails du commentaire ont leur sens et une valeur unique pour la suite du récit : Moise voyant la rancœur d’un soldat  égyptien contre l’un des siens le tua en retour (Exode 2,12).

Il choisit alors l’exil dans le pays de Madiane où il reçut une révélation autour du Buisson ardent – (Exode 3,4).

Moise est ce visionnaire inachevé, car le destin qui demeure le sien reste inaccompli : « Je suis qui je suis », dira le message reçu rendu par Exode 3,14 et suivi de « tu me verras de dos mais mon visage personne ne peut le voir » (Exode 33,2. Souvent compris par les Moïse du temps et de l’histoire passée comme un objectif de leur combat, toujours inachevé et sans cesse repris.

B - La paix demeure selon les époques une guerre plus difficile à gagner sur le cours historique des événements du monde. Le monde qui est nôtre le prouve aisément.

Les menaces et les risques de toutes provenances, nucléaires, civilisationnelles, d’empires et de règnes stratégiques, se dessinent sur une carte de notre monde contemporain.

Et les témoignages du Buisson Ardent sont de tous les temps.

Soldats de la paix, envoyés en mission sur les terrains militaires, en disant oui à leurs devoirs, ils perpétuent le rapport de Moise avec leur vocation dans les lieux et les pays de leur propre engagement.

Me voici répondre Moïse à la voix qui l’appelle, Exode 3,4. J’ai la bouche lourde et la langue pesante, dira Moise devant l’inconnu de sa mission. L’Eternel répondra : « Je suis avec ta bouche, et je te ferai savoir ce que tu devras dire », Exode 4, 10-12. Mesurant la fragilité de ses facultés sans l’aide divine qui le projette dans l’inconnu, les sémites identifiaient les prophètes à des amphores. Elles sont porteuses de la parole divine, “théophores”,  mais ne sont jamais divinisées pour l’avoir fait.

Dans la trajectoire biblique de son peuple, le prophète ne sera jamais mieux inspiré que son maître, et ce maître demeure unique et sans rival.

On ne peut qu’admirer les Dix Lois, Commandements venus des origines les plus anciennes de ce monde méditerranéen. On en trouve des traces dans des briques d’argile d’Assyro Babylonie, vénérées comme des reliques de l’intelligence spirituelle de l’humanité.

Mais Moïse pour notre temps fait toujours défaut.

Les entreprises menées par les promoteurs du Centenaire de 1914-18 célèbrent la mémoire du temps jadis, et le Forum de la Paix qui se tint à Paris autour de représentants des Etats du monde prouve combien le Prophète Universel du futur du monde  est désiré encore, pour  assurer la félicité de la paix durable en actes au bénéfice de l’humanité ...

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