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« Tous pour un, un pour tous » : les Mousquetaires à la Sociedad Bilbaina
« Tous pour un, un pour tous » : les Mousquetaires à la Sociedad Bilbaina
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| Han Izena 713 mots

« Tous pour un, un pour tous » : les Mousquetaires à la Sociedad Bilbaina

Mardi, belle et conviviale réunion des Mousquetaires d'Armagnac dans les somptueux salons de la Sociedad Bilbaina, autour d'un « mini-sommet diplomatique » avec Sameh Safty, Patrick Dours et Alexandre de La Cerda, respectivement consul général de France à Bilbao et consuls de Biélorussie et de Russie à Biarritz, ainsi que l’attaché culturel pour toute la corniche cantabrique Edouard Mayoral, directeur de l'institut français de Bilbao, et plusieurs universitaires dont Christophe Jankowiak professeur aux universités de Bayonne et de Pau, délégué territorial de la Fondation du patrimoine et traditionnel maître de cérémonie des Mousquetaires, événement orchestré comme toujours avec talent par Marie-Odile Dours. Une vingtaine de convives comprenant également des représentants de la culture et du patrimoine - tel le marquis d'Arcangues -, du monde économique et juridique réunis sur l’invitation du chef de poste français dans la capitale économique de Biscaïe avaient pris part à ce déjeuner, l’occasion d’évoquer les liens tissés de part et d’autre de « la muga » et quelques épisodes de l’histoire des Mousquetaires liés aux rois Henri IV et Louis XIII, la fraternelle « amassade » s’achevant sur « un cop d’armagnac » et la promesse de se revoir pour le grand rendez-vous annuel de la Compagnie des Mousquetaires d’Armagnac, le 63ème Grand Chapitre sous les cloîtres de la cathédrale de Condom le 14 septembre...
Quelques rappels historiques
C'est en 1634 que Louis XIII s'était proclamé Capitaine des Mousquetaires, un corps militaire que le Roi avait créé en 1622 : en réalité, il ne fit que transformer l'armement de la garde personnelle créée par son père Henri IV, qui portait le nom de « Carabins » car elle était armée de carabines. Louis XIII fit remplacer ces dernières par des mousquets, d'où le nouveau nom de « Mousquetaires »… Ils combattirent, entre autre, sous le commandement du fameux capitaine Jean-Arnaud du Peyrer, devenu comte de Trois-Villes (ou Tréville) en 1643 par la grâce d’Anne d’Autriche. On connaît son château d’Elizabia à Trois-Villes en Haute-Soule, cette belle maison noble qu’il éleva sur une terrasse dominant le gave du Saison, et qui aurait bénéficié de plans dus au célèbre architecte Mansart.
Pour en revenir aux exploits des mousquetaires, ils formaient deux compagnies dans la Maison militaire du Roi, chacune de deux cents cavaliers qui portaient habit écarlate, soubrevestes bleues et galonnées sans manches, avec deux croix de velours blanc, l'une devant, l'autre derrière. La première compagnie avait des galons d'or et des flammes rouges aux angles des croix, tandis que la deuxième avait des galons d'argent et des flammes feuille-morte. Les mousquetaires de la première avaient des chevaux gris ceux de la deuxième, des chevaux noirs. De là, leur nom de Mousquetaires gris et de Mousquetaires noirs.
Leurs drapeaux étaient blancs :
- sur celui de la première compagnie se voyait une bombe enflammée tombant sur une ville, avec la devise Quo ruit et lethum (Partout où elle s'élance, elle porte la mort), allusion à l'impétuosité des mousquetaires;
- sur celui de la deuxième, il y avait un faisceau de douze flèches empennées et l'inscription « Amenas Jovis altera tela » (nouvelles armes du nouveau Jupiter).
Les mousquetaires ont joué un rôle particulièrement brillant et glorieux : « Ils donnèrent des preuves d'une valeur extrême; on n'en vit jamais reculer un seul, et il en fut tué un grand nombre » (Paul Pellisson, membre et historien de l'Académie française). Bras armé du pouvoir royal, cette petite troupe qui brilla en maints combats dominait également les spectacles équestres et de danse, par exemple en 1635, pour les fêtes de la Cour...
Lully composa deux marches des Mousquetaires, Gris et noirs, dont d'Artagnan reste, depuis tant de siècles, le symbole le plus fort.  Dès lors, nul n'était mieux indiqué pour personnifier cet idéal qu'Aymeri de Montesquiou, éminente figure de la Gascogne historique et descendant direct du cousin germain de d'Artagnan, Pierre de Montesquiou-Fezensac, comte d'Artagnan et maréchal de France. Ancien sénateur du Gers, il se partage entre son château dans le village de Marsan dont il est maire et les chapitres des Mousquetaires dont il est l'entreprenant capitaine : car c'est au début des années cinquante qu'avait été créée la Compagnie des mousquetaires d'Armagnac afin de défendre les valeurs incarnées par d'Artagnan et promouvoir l'Armagnac, signe fort d'identité des terres d'origine du héros de Dumas.

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