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Saint Jean-de-Luz : dernière signature à la librairie Louis XIV avant fermeture
Saint Jean-de-Luz : dernière signature à la librairie Louis XIV avant fermeture
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| Anne de Miller-La Cerda 519 mots

Saint Jean-de-Luz : dernière signature à la librairie Louis XIV avant fermeture

Samedi 29 décembre à 11h, l’historienne d’art Stéphanie Peyrissac signera à la librairie Louis XIV l’album « En Macédoine sous la montagne bleue, Campagne d’Orient 1917 à 1918 » consacré aux illustrations réalisées par son grand-père, l’artiste-peintre et soldat volontaire âgé de 19 ans, Jean-Peyrissac. A l’occasion de l’hommage rendu cette année aux combattants de la première guerre mondiale 14-18, Stéphanie Peyrisssac, originaire du Sud-Ouest par sa famille maternelle, avec la collaboration de l’historien Eric Allart, spécialiste du front macédonien, rappelle, au travers des gouaches de son grand-père, l’histoire des populations paysannes et nomades macédoniennes du Front oriental en 1917-18.

L'expédition de Salonique, intitulée également Front d'Orient, fut menée par les armées alliées à partir du port grec de Salonique pendant la Première Guerre mondiale.

En 1917, le grand-père de Stéphanie Peyrissac, fils de médecin et originaire de Montauban où il fit ses études chez les jésuites, fut envoyé à Salonique (Thessalonique, en Grèce), puis en Macédoine, pays des Balkans partageant ses frontières avec la Grèce, la Bulgarie, la Serbie avec sa province kosovar, et l’Albanie.

Dans ce pays enclavé entre montagnes et lacs (on en compte une cinquantaine), les combats ont duré jusqu’en septembre 1918 avant de se poursuivre en Roumanie et en URSS jusqu’en 1923. Entre 1917 et 1918, le 21e régiment d’artillerie coloniale auquel le brigadier Peyrissac appartenait, se concentra dans la boucle de la Cerna, sur les plateaux et les pentes du massif de la région de Mariovo. Jean Peyrissac va mener plusieurs missions dans ce secteur parmi les plus agités du front d’Orient. Cependant en 1918, de retour en France, atteint par le paludisme et la jaunisse, il décida d’abandonner ses études de médecine pour se consacrer à sa passion : le dessin et la peinture. L’année suivante, il acheva son album sur la Macédoine.

L’artiste nous propose une lecture ethnologique et poétique humoristique, telle cette image d’« un enterrement sous un ciel de Vardar » où la croix du prêtre emportée par une bourrasque de vent s’envole. Parmi les scènes colorées des rues sur « les bords du Dragor à Monastir » se mélangent diverses ethnies aux influences grecques, turques, albanaises et slaves. En contraste avec les photos de l’avant-propos témoignant des destructions, les gouaches aux couleurs chatoyantes - rouge folklorique des vêtements rapiécés -, les expressions caricaturées de cette population de paysans et nomades semblent absentes de la guerre, subissant ses méfaits plutôt que de les provoquer.

Une vision d’un peuple (*) qui, sous le pinceau rouge humoristique de Jean Peyrissac s’anime avec originalité, annonçant par certaines de ses stylisations son attrait futur pour l’abstrait.

Samedi 29 décembre à 11h, signature de l’album « En Macédoine, sous la montagne bleue, campagne d’Orient 1917-1918 » de Jean Peyrissac présenté par sa petite-fille Stéphanie Peyrissac - 43 pages photos noirs et blancs et 26 illustrations couleurs. Prix 25 € à la librairie Louis XIV de Saint-Jean-Luz qui fermera alors définitivement.

(*) La Macédoine fut peuplée par les Byzantins, puis les Salves au VIème siècle, avant de subir pendant cinq siècles la sanguinaire occupation ottomane. Elle compte aujourd’hui une majorité d’orthodoxes ainsi qu’une minorité musulmane albanaise.

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